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Togo : Un concours qui dérègle tout dans le privé

« N’importe quel idiot peut écrire du code qu’un ordinateur peut comprendre. Les bons programmeurs écrivent du code que les humains peuvent comprendre » (Martin Fowler)
L’évolution de l’être humain est ce qu’on peut souhaiter de mieux à tout le monde. Surtout lorsque cette évolution passe par les concours.
Le 4 janvier 2024, les résultats des admissibles au concours des enseignants ont été proclamés. Et dans la foulée, le ministère de tutelle informe les admissibles qu’ils seront déployés le 15 du mois, soit depuis lundi dernier dans leurs régions respectives. Ceci, pour une formation de deux semaines avant d’être déployés sur le terrain.
Mais quand on jette un regard sur le calendrier du secteur éducatif et de la période retenue pour cette formation, on se demande si les gouvernants tiennent à la promotion de l’éducation au Togo.
Comment les établissements au sein desquels des enseignants ont réussi vont-ils s’y prendre pour pourvoir aux places des admissibles qui devront laisser en cours de chemin les connaissances qu’ils étaient en train de transmettre aux apprenants ?
Or, il devient de plus en plus compliqué pour ces établissements de trouver de nouveaux enseignants, étant donné que l’autorisation à accorder est désormais soumise à conditions : l’obtention du BAC plus le diplôme du certificat d’aptitude professionnelle (CAP). Comme si des citoyens ayant rempli ces conditions, attendraient d’être appelés pour d’hypothétiques remplacements d’enseignants.
Là où certains admissibles qui ne seront pas déclarés admis regretteront, c’est quand ils voudront rallier leurs établissements d’origine ; après que ceux-ci auront pourvu à leur remplacement.
Les établissements privés sont-ils voués à la fermeture ? Déjà à la rentrée scolaire 2023-2024, injonction leur a été faite afin que tous les salaires soient portés au minimum au niveau du SMIG. Mais il faut le dire, les réalités dans certains milieux obligent nombre de ces établissements à ne pas respecter la mesure. Et les enseignants, faute de mieux, comprennent la situation et font avec.
Maintenant, ils sont vidés de leurs ressources en personnel. Et comme si ça ne suffisait pas, ils devront assurer l’assurance maladie, après avoir garanti les cotisations sociales à leurs employés. Autant de situations qui, si elles n’ont pas pour objectif d’essorer ces établissements, tendent carrément à les pousser à la fermeture. C’est à croire que l’enseignement dans le privé n’est plus le bienvenu au Togo.
Comment seront les résultats de fin d’année scolaire ? Nous avons ouï dire que par on ne sait quelle alchimie, on est toujours arrivés à arranger les résultats. Et avec les chamboulements qui ont cours, il ne sera pas surprenant que les résultats de fin d’année n’y dérogent pas.
Mais savez-vous que nombreux sont les établissements scolaires qui, faute de pouvoir se conformer aux nouvelles dispositions, ont fermé ? Tant vaut l’école, tant vaut la nation, disait-on. Et chacun verra à l’heure du bilan.
Godson KETOMAGNAN

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