« Tout être humain à qui le pouvoir monte à la tête est toujours ridicule » (Henry de Montherlant)
Le Président Patrice Talon a pris des engagements maintes fois renouvelés devant la nation béninoise de ne pas aller au-delà des deux mandats présidentiels dûment autorisés par la Constitution. Le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbédji est revenu à la charge et a de nouveau réitéré la promesse de Patrice Talon de ne pas faire un 3ème mandat et qu’il rêve d’une alternance qui honore sa personne. Donc de sortir par la grande porte.
En 2026, le palais de la Marina aura un nouveau visage, un nouvel occupant. Après deux mandats présidentiels, Patrice Talon est décidé à céder le trône. Le Bénin, terre promise du «laboratoire de la démocratie en Afrique», va retrouver son modèle démocratique qui a tant fait la fierté de ce voisin de l’est.
D’après le porte-parole du gouvernement béninois, reçu le 26 octobre sur RFI, après deux mandats à la tête du pays, Patrice Talon veut sortir par la grande porte. « Partir grand en 2026, insiste Wilfried Léandre Houngbédji, ce sera en grandissant par ailleurs, après avoir posé les bases de la modernité et du développement durable en un temps record et dans des conditions particulièrement difficiles ».
Pour ceux qui pensent que le président béninois a mis à rude épreuve la démocratie béninoise, le porte-parole du gouvernement cite Patrice Talon en exemple comme un modèle dans un contexte africain où les dirigeants retouchent la constitution pour se maintenir au pouvoir. « Le président Patrice Talon n’a attendu personne pour corser les conditions de limitation du nombre de mandat présidentiel au Bénin. C’est lui qui a fait mettre dans la Constitution que, nul ne peut de sa vie, effectuer plus de deux mandats présidentiels. Et ceci, dans un contexte où il avait une Assemblée nationale acquise 100% à sa cause », soutient-il, pour expliquer que Patrice Talon est un homme d’Etat et homme de parole qui met un point d’honneur à honorer ses engagements.
La clarté du verbe illustre, pour reprendre Jean-Baptiste Placca, le leadership nouveau qu’attendent fébrilement les Africains. « La lucidité et le courage dans le discours, pour fixer un cap précis, et ensuite les populations surveillent les actes, pour s’assurer que les leaders agissent en conformité avec ce qu’ils proclament », écrivait-il.
Un leadership, une volonté décidée qui manque malheureusement à la plupart des dirigeants du pré-carré français dont un certain…Faure Gnassingbé. Pendant que son homologue béninois prend l’engagement ferme de céder le pouvoir en 2026, lui, lorgne un 5ème mandat en 2025 au Togo.
Patrice Talon a accédé à la magistrature suprême en avril 2016 au moment où, au Togo, Faure Gnassingbé venait de s’octroyer un 3ème mandat. Le président Talon s’engage à partir au terme de son 2ème en 2026. Et Faure Gnassingbé ? Il avait confié à ses partisans à la suite de la parenthèse de sang en 2005, que son père lui a dit de ne jamais laisser le pouvoir lui échapper. Il tient donc à respecter à l’esprit et à la lettre cette prescription tutélaire.
Le père est décédé au pouvoir après 38 ans de règne absolu. Le fils qui a pris sa place au trône est à mi-chemin de son record. Il est parti pour régner à vie…
Médard AMETEPE
