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EXCLUSIF : Décès de Mgr Kpodzro, incendie du marché d’Agoe Asiyéyé, fin du mandat des députés, prochaines élections… Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson se confie à Liberté « Le départ de

EXCLUSIF : Décès de Mgr Kpodzr

« Le départ de Mgr Kpodzro de ce monde est désormais une contrainte nouvelle pour nous de faire parachever notre lutte pour la démocratie au Togo »

Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, Secrétaire générale de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) et Coordinatrice du regroupement politique, la DMP (Dynamique pour la majorité du peuple) porte son regard sur l’actualité sociopolitique de notre pays. Lecture.

Liberté : Bonjour Madame, bonne et heureuse année à vous.
Brigitte Adjamagbo-Johnson : Bonjour à vous aussi. A mon tour, je vous souhaite mes vœux de santé pour 2024.
La fin d’année 2023 a été très éprouvante pour les femmes commerçantes du marché d’Agoe Assiyéyé qui avaient fait des ravitaillements dans la perspective des fêtes, mais qui ont tout perdu dans l’incendie du marché. Ce début d’année 2024 est marqué par le décès de Monseigneur Philippe Fanoko Kpodzro. Quel message avez-vous à l’endroit de ces braves femmes ? Qu’avez-vous à dire à propos du patriarche qui vient de nous quitter ?
Pour les sinistrés du marché d’Agoé Assiyéyé et celui de Kara, je voudrais encore une fois leur exprimer ma compassion et leur témoigner ma solidarité. Beaucoup de ces commerçantes et commerçants ont perdu leurs stocks de marchandises dans ces incendies. J’implore le Tout-Puissant de consoler leurs cœurs meurtris et déchirés. J’invite chacune et chacun à surpasser sa douleur pour rester solidaires dans cette épreuve. Je les exhorte aussi à s’organiser pour exiger leurs droits. Pour moi, c’est l’occasion d’exiger une fois encore du gouvernement de prendre des mesures idoines et justes pour aider de manière transparente les sinistrés à reconstituer leurs fonds de commerce. J’insiste bien sur le mot « transparent ».
S’agissant de Monseigneur Kpodzro, la nouvelle de sa mort nous est tombée sur la tête comme cette pluie en plein mois de janvier. C’est une grande perte pour le Togo et c’est dommage : il voulait tant voir le changement de son vivant. Notre patriarche s’est sacrifié jusqu’au bout et je ne pense pas que c’est exagéré de dire qu’il est mort finalement en martyr.
Nous espérons que le régime qui est resté sourd à nos appels pour qu’il revienne au Togo vivant, laissera au moins son cadavre revenir au bercail pour recevoir des honneurs dignes de ses œuvres et un enterrement digne de son rang.
Curieusement, il y a deux jours, lors de la tournée de mobilisation de la DMP à Amlamé, j’expliquais à l’assistance que quand Monseigneur Kpodzro répète sans cesse qu’il ne reviendra pas au Togo tant que ce pays ne connaitrait pas l’alternance, c’est une pression qu’il nous met afin que nous achevions cette lutte. Son départ de ce monde est désormais une contrainte nouvelle pour nous Togolaises et Togolais de faire parachever notre lutte pour la démocratie au Togo. Maintenant cette pression est plus forte que jamais. Oui, nous devons achever notre lutte cette année 2024, car le départ de l’archevêque émérite Kpodzro crée une obligation supplémentaire de mener cette lutte à son terme. Quant à lui, il a mené le bon combat, maintenant qu’il se repose en paix.
Dans la foulée de l’incendie du marché d’Agoe Assiyéyé, la grande boutique Elino qui alimente les commerçants et commerçantes à Kara est aussi partie en fumée. Des sinistres qui nous rappellent étrangement les graves incendies des marchés de Kara et de Lomé en janvier 2013 qui restent toujours vivaces dans les mémoires.
Pourquoi les marchés qui sont de véritables poumons de l’économie nationale sont régulièrement la cible des incendies? Qu’est-ce qui explique la récurrence de ces sinistres et quelles solutions vous proposez pour éviter, à l’avenir, la répétition de ces drames économiques ?
Volontairement, je m’abstiens de spéculer sur l’origine directe de ces incendies qui surviennent dans les mêmes localités et presqu’aux mêmes moments de l’année. Ce qu’on peut affirmer sans se tromper est que la gestion de nos marchés est calamiteuse, puisqu’elle les expose à ce genre de sinistre d’origine accidentelle ou criminelle. Au Togo, nous savons très bien collecter des taxes dans nos marchés, mais nous ne mettons pas en place des protocoles de lutte contre l’incendie, ne fusse qu’un agent formé pour détecter le départ des feux de jour comme de nuit. Aucun grand marché du pays ne dispose d’un réservoir d’eau souterrain ou aérien muni d’une pompe entretenue systématiquement pour combattre les incendies. Nous ne procédons jamais et dans aucun grand marché du pays à des exercices d’évacuation en cas de sinistre. Voilà autant de raisons qui favorisent, entre autres facteurs, les incendies. En principe, chaque marché, chaque centre où il y a massification d’individus doit avoir un plan de lutte contre l’incendie. Si nous disposons de caserne de sapeurs-pompiers dans les préfectures n’est-ce pas pour prévenir entre autres drames, les sinistres dans les lieux publics en mettant en place des plans de lutte contre l’incendie ? Faut-il croire que nos braves pompiers ne doivent arriver sur les lieux d’incendie qu’avec des citernes d’eau à peine suffisante pour éteindre le feu d’une case ?
Pensez-vous que les organismes publics de gestion marchés jouent véritablement leur rôle ?
Vous voulez parler de l’EPAM [Ndlr : Etablissement public autonome pour l’exploitation des marchés] qui gère les marchés du District autonome du grand Lomé et des services qui gèrent les marchés dans les autres communes ? Je vous invite vous-même à faire des investigations sur la gestion de nos marchés pour comprendre qu’ils sont pour une large part des poules pondeuses aux œufs d’or pour enrichir certains. Nous savons très bien collecter les taxes dans les marchés, mais nous ne savons pas toujours qu’il faut aussi investir une partie de ces recettes dans la sécurité des usagers.
Le 31 décembre 2023, le mandat des députés à l’Assemblée nationale actuelle est arrivé à son terme. L’article 52 de la Constitution, alinéa 2 dispose que : « Les élections ont lieu dans les trente jours précédant l’expiration du mandat des députés ».
Mais lors du conseil des ministres du 25 novembre 2023, il est annoncé que le chef de l’Etat a instruit les membres du gouvernement de prendre toutes les mesures pour permettre d’organiser les prochaines élections au plus tard à la fin du premier trimestre 2024.
Etes-vous d’avis comme certains acteurs de la société civile qui estiment que l’élection des députés à l’Assemblée nationale n’est pas du ressort du Président de la République, mais de la Constitution et que cette décision devrait plutôt être le fruit d’un consensus politique ?
Au Togo, l’élection des députés à l’Assemblée nationale relève de la compétence de la Constitution et non du Président de la République. La procédure électorale, y compris les élections législatives, est bien réglementée par la Constitution pourtant modifiée à volonté par ce régime et par les lois électorales initiées par ce gouvernement.
Dans tous les systèmes démocratiques, le processus électoral est normalement supervisé par une commission électorale indépendante, chargée d’organiser, de superviser et de certifier les résultats des élections. Elle est généralement constituée de membres indépendants qui veillent à ce que le processus électoral se déroule de manière libre, équitable et transparente.
Autrement dit, le chef de l’État n’a pas de rôle direct dans l’organisation des élections législatives. Il doit se contenter de veiller à ce que le processus électoral soit démocratique, transparent et respecte les principes constitutionnels.
Vous comprenez que si le Togo n’a pas organisé dans les délais prescrits par la constitution les élections législatives et que nous sommes actuellement dans une période de vide, c’est conformément aux dispositions de la CEDEAO qu’on aime tant évoquer lors des coups d’Etat, que nous devons consensuellement décider des dispositions transitoires conduisant à la mise en place d’une Assemblée nationale légale et légitime.
La DMP s’est toujours opposée à l’opportunité de l’organisation des élections régionales, car d’après vous, ces élections compromettraient davantage l’avenir de notre pays. Mais le gouvernement a décidé de coupler les législatives et les élections régionales. N’est-ce pas une manière de vous forcer à y prendre part malgré vous ?
Vous savez, boycotter ou participer à une élection est toujours une décision complexe et difficile à prendre, car elle est influencée par divers facteurs contextuels. Ne perdez pas de vue que boycotter une élection, même si l’on juge inopportune sa tenue dans le contexte actuel est une faute politique, car c’est donner du pain béni au régime en place depuis plus de 50 ans. D’ailleurs, il a tout fait pour pousser la DMP à commettre cette faute, en multipliant des obstacles sur notre chemin, mais nous ne tomberons plus dans son piège.
Je vous rappelle qu’en 2019, le régime nous avait déjà tendu ce piège machiavélique en programmant les élections municipales dans la foulée des législatives de 2018 que nous avions boycottées à cause des calculs. La CDPA n’y est plus tombée. Certes, l’opposition est loin d’avoir la majorité des mairies, car elle a trop tergiversé et à démobiliser nombre de Togolaises et de Togolais en âge de voter. Mais, il faut aussi reconnaitre que la présence de l’opposition dans les conseils municipaux fait bouger des lignes, voire pousser le gouvernement à clarifier des aspects laissés exprès flous dans sa loi de décentralisation. Ainsi par exemple, le seul maire CDPA dans son combat discret mais acharné a poussé le gouvernement à clarifier les conditions de destitution d’un maire et aussi à préciser que les conseillers ne doivent pas être Personne responsable des marchés publics. Il a permis à un syndicat de tenir son assemblée générale alors que le régime s’y opposait.
Inversement, en laissant l’Assemblée nationale totalement dans les mains du régime, nous avons passé cinq ans à voir nos élus accompagner ce gouvernement, notamment dans l’affaire du « pétrolegate » où aucune question n’est posée au gouvernement et dans la gestion des fonds COVID, où les députés se sont ridiculisés.
Donc à la DMP, nous continuerons de nous battre pour faire admettre au gouvernement que notre plateforme de revendications, dont l’inopportunité de l’élection régionale, est celle qui répond actuellement au contexte politique économique et social du Togo. Mais si le gouvernement persiste dans son refus, nous continuerons de nous battre pour la transparence des élections sans pour autant lui laisser ce plaisir en boycottant les élections. D’ailleurs, nous nous battons pour gagner et refonder la République pendant une période transitoire. Pour cela, nous comptons sur les Togolaises et les Togolais pour prendre ce gouvernement dans son propre piège en votant massivement mais aussi et surtout, en exerçant une vigilance citoyenne après leur vote. Pour notre part, nous continuons notre campagne pour créer le rapport de force et renforcer notre lutte politique afin de provoquer le rapport de force capable de provoquer la refondation.
Depuis un temps, vous réclamez avec instance un nouveau découpage électoral. Dans une lettre que vous avez adressée à Faure Gnassingbé, vous écriviez que « le redécoupage électoral doit être traité avec la plus grande attention, étant donné qu’il est un facteur clé pour garantir l’équité et une représentation équilibrée au sein de l’Assemblée nationale togolaise ».
D’autres formations politiques, l’ANC notamment, sont revenues à la charge, et ont appelé à éliminer les disparités injustifiées dans le découpage électoral actuel. L’augmentation du nombre de députés semble actée. Est-ce ce que vous souhaitez ? Que proposez-vous à la DMP ?
Permettez-moi de commencer à rappeler que l’objectif du découpage électoral dans un pays démocratique est de créer un système représentatif qui reflète la diversité et les besoins de la population, tout en garantissant l’équité et la transparence dans le processus électoral. C’est donc dire que nous à la DMP, nous énonçons les critères devant guider le découpage.
Pour nous, les circonscriptions doivent être délimitées de manière à garantir une représentation équitable de la population. Cela signifie que chaque citoyen devrait avoir une influence égale dans le choix de ses représentants. Pour éviter la sous-représentation ou la sur-représentation de certaines zones, les circonscriptions doivent être établies de manière à ce que le nombre d’électeurs dans chacune d’elles soit relativement similaire. Par ailleurs, les circonscriptions électorales devraient, dans la mesure du possible, refléter des entités géographiques ou culturelles cohérentes. Cela peut contribuer à une meilleure représentation des intérêts locaux et à une compréhension plus approfondie des besoins spécifiques.
Le processus de délimitation des circonscriptions doit être transparent, avec la possibilité pour le public de comprendre les critères utilisés et de participer au processus, par exemple, par le biais de consultations publiques. Idéalement, le découpage électoral ne devrait pas être sujet à des changements fréquents et arbitraires. La stabilité dans le temps contribue à la prévisibilité du processus électoral. Il est recommandé que la responsabilité du découpage électoral soit confiée à une commission indépendante plutôt qu’à des organes politiques. Cela contribue à minimiser les manipulations partisanes du processus. Les circonscriptions peuvent être délimitées en tenant compte des caractéristiques socio-économiques et spatiales afin de garantir une représentation équitable des diverses réalités du pays.
Certains observateurs trouvent inapproprié qu’au moment où le régime de Faure Gnassingbé veut mettre en place un Sénat, on augmente encore le nombre de députés, et que tout cela concourt au gaspillage des ressources du pays qui auraient pu servir à satisfaire les besoins des populations. Surtout qu’il y a déjà un nombre pléthorique des communes qui ruine la population. Êtes-vous de cet avis ?
Notre préoccupation n’a jamais été une augmentation du nombre de députés mais un découpage électoral juste, même s’il le faut avec les 91 circonscriptions. La fuite en avant de ce système a produit déjà ce que les populations considèrent déjà comme un acquis, à savoir deux députés au moins par préfecture. Il est donc compliqué de remettre en question ce principe sans un consensus avéré de la classe politique et une intense campagne d’information. Mais quel que soit le cas, dites-vous que la DMP ne défend et n’a jamais défendu cette idée saugrenue d’un découpage de 117 circonscriptions électorales pour ce petit rectangle contenant un peu plus de 9,5 millions d’habitants. Si tel serait le cas, de mon point de vue, il faudrait donc revoir considérablement à la baisse les traitements des élus de la République.
Le processus de déclaration des biens et avoirs est dans l’impasse. Depuis 2020, le régime fait et défait à l’envie la loi pour, dit-on, « assouplir la procédure de déclaration ». Plusieurs mois après sa promulgation de la loi fixant les conditions de déclaration de biens et avoirs des hautes personnalités, seule une poignée de personnalités, à peine une demi-dizaine, ont déclaré leurs biens. Comment expliquez-vous cette situation ? Pourquoi le Chef de l’Etat, le Premier ministre, les membres du gouvernement, etc. rechignent-ils à déclarer leur patrimoine qui participe pourtant à la bonne gestion des finances publiques et à la lutte contre la corruption dans notre pays ?
A mon avis, les intéressés sont mieux indiqués pour répondre à cette question. Pour moi, le refus de déclarer son patrimoine peut être motivé par plusieurs facteurs qui varient d’un individu à l’autre.
Certains responsables politiques ne sont pas être disposés à déclarer leur patrimoine par manque de volonté politique de promouvoir la transparence et la responsabilité, surtout quand cette déclaration peut révéler des informations compromettantes notamment des biens mal acquis ou acquis de manière non éthique. La culture de l’impunité est aussi une raison qui pousse des responsables politiques à ne pas déclarer leur patrimoine.
Il faut aussi reconnaître que l’absence d’une forte pression publique et d’une demande citoyenne pour la transparence, encourage les responsables politiques à ne pas déclarer leur patrimoine. Il faut ajouter à cela la faiblesse et l’inefficacité des institutions de contrôle et de lutte contre la corruption, incapables de mettre en demeure les politiques à faire leur déclaration de patrimoine, conformément à la loi qui déjà, est taillée pour favoriser des dissimulations.
En tous cas, pour ma part, considérer la déclaration de patrimoine comme une intrusion dans leur vie privée, est un faux problème ; quand on a choisi d’être un homme ou une femme publique on assume.
Alors que la corruption continue de fleurir de plus belle dans les plates-bandes du sérail, le pouvoir décide d’augmentations d’impôts et la pression fiscale sur les populations de plus en plus démunies…
Eh oui, maintenant qu’on a muselé les médias et contraint les journalistes curieux à l’exil, on peut se donner à cœur joie à ce sport favori.
Des membres de la diaspora togolaise ont formulé des propositions de «renouveau» et de «renaissance», à savoir une amnistie générale, la libération de tous les prisonniers d’opinion et des assises générales. A la DMP, vous inscrivez-vous dans ces propositions ?
La DMP est totalement en harmonie avec ces propositions. C’est d’ailleurs pour cela que la DMP a interpellé les parties prenantes aux discussions au sein du Cadre Permanent de Concertation (CPC). La DMP leur a demandé de bien vouloir défendre prioritairement au cours leurs assises, les points suivants : la libération des prisonniers politiques et des prisonniers militaires ; le retour au Togo de tous les exilés politiques et en toute sécurité ; la transformation du CPC en un cadre inclusif de discussions réformé de manière consensuelle en vue de répondre aux aspirations réelles des Togolais à la paix, la réconciliation et à l’alternance. Par ailleurs, la DMP déplore et dénonce avec véhémence la gestion faite de la situation sécuritaire au Nord de notre pays et qui est source de souffrances pour de nombreuses familles qui pleurent tous les jours la mort de membres de nos vaillantes forces de défense et de sécurité. Bref, à la DMP, nous mettons dans le vocable refondation ce que la frange de la diaspora désigne sous les noms : « renouveau » et « renaissance ». C’est dire que nous sommes en diapason.
Un message à l’endroit des Togolaises et togolais
Que dire pour conclure sinon saisir cette opportunité pour adresser mes vœux de santé à vos lecteurs. Je leur souhaite une année 2024, empreinte d’espoir, de courage et de succès, dans la quête d’un avenir démocratique et prospère. Je formule ces vœux surtout à l’endroit des jeunes en quête légitime d’un avenir professionnel promoteur ; des forces de défense et de sécurité notamment ceux qui sont au front contre le terrorisme ; des populations éprouvées de la région des Savanes et des détenus et exilés politiques.
Pour nous tous, j’exhorte le Tout-Puissant de continuer à nous donner l’énergie nécessaire pour tenir debout et dignes dans un Togo au tissu socioéconomique délabré à cause d’une mal gouvernance et des incompréhensions qui jalonnent notre lutte depuis pour l’avènement d’une alternance pacifique. 34 ans de combat c’est long, très long et je le concède. Mais face aux vicissitudes de la vie politique au Togo, continuons d’être résilients.
Interview réalisée par Médard AMETEPE

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