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La bonne propagande de Victoire Dogbé

« La propagande, c’est l’art de persuader les autres d’une chose à laquelle on ne croit pas soi-même » (Abba Eban)

Lorsque Faure Gnassingbé avait fait effraction dans la vie des Togolais en 2005, il les avait éblouis par une myriade de promesses. « L’homme jeune pour un Togo moderne » comme le clamaient ses partisans à l’époque, s’était engagé à faire plus pour la jeunesse et l’éducation, pour ne retenir que ces deux domaines, notamment à créer en 5 ans, les meilleures conditions pour l’éducation des jeunes, spécifiquement 5000 classes nouvelles avec des équipements appropriés. Il avait également promis d’instituer sous forme d’exonération sociale une aide au premier emploi des jeunes, des bourses présidentielles d’excellence, etc.

15 ans après, les promesses n’ont jamais été tenues. Faure Gnassingbé est à son quatrième mandat et dans certaines localités, l’élite togolaise de demain étudie sous les paillotes, sans mur ni électricité. Durant les dix dernières années, Victoire Dogbé a officié comme Directrice de cabinet de la présidence et ministre du Développement à la base, de la Jeunesse et de l’emploi des jeunes et avait à sa disposition un budget cumulé de 175 milliards de FCFA uniquement pour le super ministère du Développement à la base. Victoire Dogbé s’est transformée en patronne de la propagande politicienne du fils du père, étant au centre de toutes les initiatives pour ripoliner l’image de Faure Gnassingbé. Aucune action n’a été menée en faveur de la jeunesse togolaise, au contraire abandonnée à elle-même et engloutie dans la crevasse toujours béante du chômage. Le développement à la base et l’emploi des jeunes relèvent de l’utopie. Aujourd’hui, le chômage atteint des sommets inqualifiables et le métier de taxi-moto est devenu une bouée de sauvetage d’une jeunesse en perte de repère. Même si le régime fait croire que le Togo aurait le taux de chômage le plus bas en Afrique de l’Ouest.

Devenue Premier ministre, Victoire Dogbé qui n’a absolument rien fait en 10 ans malgré les énormes dotations budgétaires du ministère du Développement à la base dont elle avait la charge, promet monts et merveilles aux Togolais. Reçue le 29 octobre 2020 sur le plateau de la TVT, Victoire Dogbé, en beau parleur, a promis de créer en 5 ans, 25.000 salles de classe, 500.000 emplois d’ici à 2022, 20.000 logements, l’Autoroute de l’Unité qui doit relier Lomé à Cinkassé, etc.

« Il y a beaucoup de talents dans le gouvernent et nous pensons qu’avec une telle équipe nous allons relever le défi », a estimé le Premier ministre. Avant de lancer : « Il est temps de construire un pacte pour le développement du Togo. »

Depuis 15 ans que Faure Gnassingbé et sa minorité trônent au sommet de l’Etat, ils n’ont pas été en mesure de construire seulement 5000 salles de classes comme promis. Mieux, obsédés par le lucre, ils ont passé le plus clair de leur temps à écornifler l’argent du contribuable. De plus, au moment où la corruption ne cesse de fleurir dans les plates-bandes du sérail, on rebat curieusement les tympans des Togolais avec une hypothétique promesse de 25.000 salles de classes à construire en 5 ans. C’est la  totale ! C’est ce qu’on appelle la propagande. Définie par le diplomate et homme politique israélien Abba Eban comme « l’art de persuader les autres d’une chose à laquelle on ne croit pas soi-même. »

En plus, cette histoire de l’Autoroute de l’Unité n’est qu’un plat réchauffé par dame Dogbé. Il y a 7 ans, Faure Gnassingbé avait annoncé avec tambour et cymbale, le projet « Fleuve de l’espérance » qui comportait la construction d’une autoroute reliant Lomé à la frontière du Burkina Faso, et un chemin de fer pour connecter le Togo au réseau ferroviaire de la CEDEAO. Mais rien que du vent. N’empêche, Victoire Dogbé reprend les mêmes annonces utopiques de Faure Gnassingbé. Il arrive un temps où les promesses et les discours résonnent comme un tonneau vide. On est dans le cas au Togo.

Médard AMETEPE

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