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Des pays voisins prennent des mesures contre la vie chère : Faure Gnassingbé investit dans sa visibilité à l’international

Depuis quelques semaines, les prix de certains produits connaissent une hausse généralisée dans le monde et plus particulièrement dans les pays importateurs des biens et services. Après la Côte d’Ivoire, le Bénin vient de prendre des mesures pour soulager les populations. Faure Gnassingbé, quant à lui, ignore les siens, mais poursuit son interminable quête de reconnaissance internationale.

En conseil des ministres ce 23 mars 2022, le gouvernement de Patrice Talon a pris des mesures allant dans le sens de la lutte contre la vie chère dans le pays. Selon le compte-rendu publié à l’issue du conseil, il s’agit de mesures de soutien aux populations face à la flambée des prix de certains produits de grande consommation. Une flambée qui s’observe partout dans le monde. «Cette tendance s’explique notamment par la reprise économique dans les pays développés en lien avec leur bonne couverture vaccinale contre la pandémie de la COVID-19, la demande de plus en plus croissante de la logistique pour le transport maritime des marchandises, le renchérissement des prix des produits pétroliers et la hausse du cours du dollar. De même, depuis le déclenchement du conflit russo-ukrainien, le phénomène s’est aggravé avec des répercussions de cette crise sur l’économie mondiale », a expliqué le gouvernement béninois.

Au regard de la cherté des denrées sur les marchés, poursuivent les autorités béninoises, « l’Etat avait déjà, depuis le début de l’année en cours, renoncé partiellement à la TVA sur le riz importé ainsi qu’à toutes taxes sur le riz et les jus de fruits produits au Bénin, sans oublier qu’il subventionne les produits pétroliers pour environ 5 milliards de FCFA par mois. Il est également mis en œuvre depuis décembre 2021, un deuxième plan de soutien aux entreprises formelles et celles relevant du secteur informel qui consiste à leur répartir une enveloppe de 20 milliards de FCFA en guise de soutien face aux effets socioéconomiques de la crise sanitaire ».

Le Bénin décide de soulager davantage ses filles et fils. Pour une période de trois mois, le gouvernement a décidé de poursuivre la détaxation du riz importé, ramenant ainsi le prix du sac de 50 kg à 18.450 FCFA. Il est également appliqué une exonération de la TVA sur les huiles végétales importées ou produites localement. Les prix passent donc de 30.000 FCFA à 25.424 FCFA pour le bidon de 25 litres pour l’huile de coton locale, de 27.500 FCFA à 23.305 FCFA pour l’huile de palme raffinée locale et de 27.500 FCFA à 23.305 FCFA pour l’huile de palme raffinée importée.

L’exonération de la TVA touche aussi la farine de blé importée ou produite localement dont les prix du sac de 50 kg passent respectivement de 25.000 FCFA à 20.000 FCFA et de 23.500 FCFA à 19.915 FCFA. La baguette de pain de 160 g est maintenue à 125 FCFA, celle de 200 g à 150 FCFA. Et pour faciliter l’importation, il est décidé un abattement de 50 % sur le prix des frets maritimes et de 2/3 pour les frets aériens dans le calcul des droits de douanes. « Cette mesure permet de réduire les droits de douanes sur l’ensemble des produits importés et de baisser leurs prix de vente aux consommateurs », explique le gouvernement.

Pour éviter une hausse incontrôlée des prix de produits pétroliers, le Bénin décide de constituer un stock. Le prix de l’électricité sera aussi maintenu à son niveau actuel jusqu’à la fin de l’année 2022. Il en est de même pour le prix du ciment qui ne devrait pas connaître une hausse avant début juillet 2022. Ces divers appuis, selon le gouvernement s’évaluent à 80 milliards de francs CFA. Et, en vue d’en garantir l’effectivité et d’éviter des sorties frauduleuses de produits vivriers, « le Conseil a instruit les ministres concernés à l’effet de renforcer les contrôles par les structures compétentes et de faire appliquer aux contrevenants la rigueur de la loi ».

Ces mesures prises par le Bénin ne sont pas une première. Déjà le 09 mars, et nous le disions dans notre parution N°3579 du 14 mars 2022, la Côte d’Ivoire a pris des dispositions semblables visant à assurer une meilleure résilience de la population face à la cherté de la vie. Dans l’article consacré au sujet, nous appelions Faure Gnassingbé à s’inspirer de son homologue ivoirien.

Eh bien ! Notre appel est tombé dans des oreilles de sourds puisqu’à l’heure où nous parlons, les priorités de Faure Gnassingbé se résument à l’organisation de sommets. Les 23 et 24 mars 2022, le quartier administratif de Lomé a été bouclé. Faure Gnassingbé y fait tenir un sommet international sur la cybersécurité en Afrique, lui qui se trouve être un expert de la cybercriminalité. Son gouvernement n’hésite pas à utiliser des logiciels espions sur les citoyens, à des fins politiques.

Et ce n’est pas tout. En avril prochain, il va encore organiser un autre sommet relatif aux transitions politiques et au terrorisme. Là aussi, il faut dire que le Togo n’a jamais connu de transition politique. En réalité, le souci de Faure Gnassingbé, depuis son accession au pouvoir est de s’assurer une notoriété et une légitimité à l’international. Choses qu’il n’obtiendra jamais auprès des Togolais qui pleurent encore les morts de 2005.

G.A.

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