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L’opposition togolaise doit tirer leçon des élections au Gabon

«Seul l’exemple de personnalités grandes et pures peut conduire aux nobles conceptions et aux nobles actions » (Albert Einstein)

Albert Ondo Ossa n’aurait pas gagné l’élection présidentielle du 26 août 2023 que possiblement, le putsch qui a permis de renverser le clan Bongo n’aurait jamais lieu eu au Gabon. Et s’il est un pays qui doit tirer des leçons de l’élection au Gabon, c’est bien le Togo. Plus précisément…l’opposition togolaise !

Dans quelques mois encore, le ton pour deux élections sera donné. Et, comme par le passé, chaque aspirant se disant opposant voudra tirer le drap de son côté, quitte à fouler aux pieds les conditions qui devraient participer à l’émergence d’un mouvement plus large au sein de l’opposition.

D’aucuns diront que ce ne sont que des régionales et des législatives qui se profilent à l’horizon. Certes, mais alors, il suffit de se rappeler l’adage togolais selon lequel « c’est au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle », pour se convaincre que si l’opposition togolaise ne change pas de paradigme, les mêmes causes produiront les mêmes effets. A moins que l’exemple gabonais leur serve d’exemple.

Comment Albert Ondo Ossa aurait-il pu ratisser large si tous les autres opposants et prétendants au trône du Gabon n’avaient pas tu leurs egos parfois surdimensionnés ?

Ce qui s’est passé le 26 août montre le chemin par lequel une opposition pourrait venir à bout du parti au pouvoir. Candidat consensuel de l’opposition, Albert Ondo Ossa avait obtenu  le soutien de la plateforme Alternance 2023 qui regroupe plusieurs personnalités politiques, dont Paulette Missambo et Alexandre Barro Chambrier candidats déclarés à l’élection présidentielle qui se sont désistés en sa faveur. Il avait aussi engrangé d’autres soutiens notamment de Paul Mba Abessole et de Guy Nzouba Ndama.

Tous les leaders ont demandé à leurs militants de voter pour Albert Ondo Ossa. Sans considération du passé, des divergences de vues, des honneurs –au cas où des opposants en avaient-, ou encore de l’assise nationale que chaque parti aurait sur le territoire gabonais. Tous pour Albert Ondo Ossa, Albert Ondo Ossa pour tous. Tel était le mot d’ordre qui a eu raison du clan Bongo.

Tant et si bien que la mobilisation autour de cet universitaire et ancien syndicaliste a grandi. Albert Ondo Ossa a rassemblé des foules immenses dans plusieurs villes du Gabon. Et l’écrasante majorité des Gabonais qui conspuent le régime d’Ali Bongo, l’ont magistralement démontré lors du scrutin, en votant massivement pour l’alternance.

Au Togo, le recensement a démontré que, sans plus vociférer, les citoyens ont tout au fond de leurs cœurs. Et si un sondage pouvait être réalisé, il apparaîtrait que le vœu du citoyen lambda est de voir l’opposition s’exprimer d’une seule et unique voix. Sans que tel ou tel veuille faire valoir une meilleure assise nationale, ou que tel réclame des excuses de tel autre, pour avoir été diffamé ou insulté.

Un leader politique qui n’est pas capable d’encaisser des coups sans crier, renifler et chialer, n’est pas encore prêt à faire de la politique.

Godson KETOMAGNAN

 

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