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Vie chère: L’inaction du ministre Adédzé alimente la spéculation

La Covid-19 a sans doute contribué à l’augmentation des prix des produits de première nécessité et autres. Mais dans le cas du Togo, la spéculation est un facteur majeur qui explique la flambée des prix. La direction du commerce intérieur et de la concurrence (DCIC) chargée du contrôle des prix est restée inactive, à l’image du ministre du Commerce Kodjo Adédzé qui ne fait rien pour que le Togolais ne subisse pas la spéculation.

L’Office togolais des recettes a publié, le 15 mars 2022, un communiqué relatif à la perception des taxes sur les véhicules à moteurs (TVM), conformément aux dispositions de l’article 59 du Livre des procédures fiscales. Le communiqué précise que la date du paiement de ladite taxe est fixée au 31 mars pour les particuliers, 30 avril pour les entités et 31 mai pour les compagnies d’assurance. Pour les particuliers, le contrôle commence le 1er avril 2022. Il faut donc s’attendre à voir de nombreux check-points sur les routes dans les prochains jours. Les agents de la division de la sécurité routière (DSR) seront donc déployés en grand nombre.

Comparativement à cette disposition de contrôle du paiement de la TVM par l’OTR, le ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Consommation locale dispose aussi en son sein plusieurs directions opérationnelles chargées d’accomplir des missions de terrain. Parmi ces directions opérationnelles, celle du commerce intérieur et de la concurrence (DCIC). C’est elle qui est chargée, entre autres, de la lutte contre la contrefaçon et du contrôle des prix sur le marché. « La direction du commerce intérieur et de la concurrence (DCIC). Elle est chargée, notamment de : – mettre en œuvre la politique du ministère en matière de commerce intérieur, de la concurrence, de la consommation, des prix, de la publicité commerciale et de la prévention des fraudes ; – assurer une meilleure implication des opérateurs économiques nationaux au commerce de distribution ; – contribuer à la promotion et à la commercialisation des produits des filières porteuses ; – contrôler la qualité des biens, produits et services ; – mettre en œuvre, en rapport avec la direction de la concurrence de l’UEMOA, les différents règlements et directives de l’UEMOA en matière de concurrence, de commerce intérieur et de la transparence financière », lit-on sur le site du ministère du Commerce.

La DCIC est donc l’entité à laquelle les questions doivent être adressées dans le contexte actuel marqué par une flambée généralisée des prix des produits. En temps normal, cette direction organise des descentes sur le terrain pour constater de visu le respect des mesures gouvernementales en termes de fixation des prix. Malheureusement, tout porte à croire que la DCIC a disparu des radars. Elle ne fait plus son travail. Et pour cause. Depuis plusieurs mois, les prix des denrées alimentaires ont doublé voire triplé. L’huile, le sucre, le lait, le maïs, le haricot, la tomate, les pâtes alimentaires, etc. Et cette liste ne concerne qu’une partie des produits de consommation courante.

Au début, beaucoup de facteurs dont le ralentissement des productions des usines avaient justifié la hausse des prix. Et c’était compréhensible. Mais depuis quelques semaines, les augmentations de prix constatées sur le terrain relèvent purement et simplement de la spéculation. Sinon, comment comprendre qu’en l’espace de 48 heures, le bidon d’huile de 25 litres passe de 26.000 FCFA à 30.000 FCFA chez des commerçants qui n’ont pas renouvelé leurs stocks ? Il en est de même d’autres produits.

Contre toute attente, la DCIC, le ministère du Commerce, le gouvernement et le chef de l’Etat laissent faire. Les spéculations vont bon train. C’est le cas aussi de la Société des moulins modernes du Togo (SMMT) qui a revu à la hausse le prix de la farine de blé, bien avant la guerre en Ukraine qui risque d’impacter les coûts de production. Le 14 février 2022, les clients de cette usine ont été informés de l’augmentation des prix, à travers une note à la clientèle. Dans un communiqué, la Ligue des consommateurs du Togo (LCT) a dénoncé cette hausse soudaine, rappelant que le gouvernement avait annoncé la subvention du produit.

Dans les règles, pour procéder à une telle augmentation, le gouvernement doit en être informé. Selon les informations, rien n’a été fait dans ce sens. Pire, le ministre Kodjo Adédzé qui a la possibilité, suivant les textes, de faire reculer cette société, adopte la politique de l’inaction. Depuis, pas un communiqué n’a été publié pour situer l’opinion. Conséquence, les boulangers se plaignent toujours de la spéculation organisée par la SMMT qui aurait refusé de vendre sa farine à certaines boulangeries. « Le sac de 50 kg de farine coûte 21.700 FCFA après l’augmentation. Mais depuis la semaine dernière, il est vendu à 23.000 FCFA de façon clandestine dans un autre magasin. Mais comme cette farine est d’une meilleure qualité, nous sommes contraintes de l’acheter à ce prix là », déplore une boulangère. Elle confirme par ailleurs que le poids du pain a diminué, même si le volume est maintenu. « Si nous ne diminuons pas le grammage, nous seront endettées », justifie-t-elle.

La situation va de mal en pis. Pourtant, lors de la présentation des vœux, Faure Gnassingbé avait promis un mécanisme pour intensifier le contrôle des prix. Il est resté fidèle à ses principes selon lesquels la parole donnée ne doit jamais être respectée. Les Togolais déjà affamés sont poussés dans les méandres de la famine. Avec quels risques ???

G.A.

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