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Flambée des prix des produits alimentaires : Le spectre de la faim se profile au Togo

L’inflation qui touche beaucoup de produits risque de conduire à une implosion. La pandémie du coronavirus n’est pas totalement digérée que s’invite dans la vie des populations, l’augmentation des prix des produits alimentaires. Que se passera-t-il lorsque les autorités décideront d’augmenter aussi le prix des produits pétroliers ?

Lorsqu’on fait partie de la minorité pilleuse, il est difficile de comprendre ce que vit la grande majorité pour qui chaque jour est devenu une lutte pour la survie.

La précarité a commencé il y a bien longtemps, malgré la situation macroéconomique qu’on veut faire croire. Sur le plan microéconomique, le citoyen togolais tente de survivre. La preuve en est le taux de Togolais vivant avec moins de 1,90 dollar par jour. Ils constituent plus de la moitié de la population totale.

Depuis la survenue de la pandémie du coronavirus en mars 2020 au Togo, le pouvoir d’achat s’est effrité. Il l’est encore plus ces derniers jours, avec la guerre en Ukraine. Mais l’envolée des prix des produits alimentaires à laquelle on assiste est-elle justifiée ?

Pétrole, gaz, charbon, aluminium, nickel, blé et d’autres produits miniers ont vu leurs cours flamber, certes. Mais ce phénomène a-t-il une corrélation avec l’augmentation des prix des produits alimentaires de base qui érode le panier de la ménagère ?

Depuis le weekend dernier, l’huile de friture a vu son prix grimper comme jamais au Togo. Et pourtant, cette huile ne vient pas d’Ukraine, encore moins de la Russie, mais bien du Bénin. Comment peut-on expliquer ce phénomène si le terme « spéculation » n’est pas le mot adapté ?

Il y a quelques années, la bouteille de 1,5 litre d’huile d’arachide se vendait à 700 FCFA. Puis elle est passée à 1000 F. Quand elle a atteint 1200 F, on avait pensé que la situation ne pouvait être pire. Mais les derniers évènements ont tôt fait déchanter. Depuis samedi 19 mars 2022, c’est désormais le litre d’huile qui est vendu à…1.300 FCFA. Pour la mesure de 1,5 litre, il faut désormais dépenser 1.700 FCFA.

Qu’en sera-t-il quand le pétrole va augmenter au Togo ?

Il est habituellement admis que les variations du prix du carburant à la pompe constitue le régulateur du prix des autres produits, surtout alimentaires. Si les autorités togolaises renfrognent la mine sans encore oser parler d’augmentation, c’est à juste titre.

Au plus fort de la pandémie, lorsque le prix du baril de pétrole était au plus bas – il est arrivé que ce prix était devenu négatif, c’est-à-dire le producteur de pétrole payait l’acheteur qui non seulement prenait le pétrole gratuitement, mais recevait un bonus en sus -, les gouvernants n’ont pas suffisamment fait baisser les prix à la pompe. Ils avaient maintenu le prix à un niveau toujours élevé, faisant la part belle aux stations d’essence. Aujourd’hui, il sera trop facile que, du fait du conflit en Ukraine, on veuille procéder à une augmentation. Alors que les stocks commandés n’ont pas été prépayés sur la base de prix de vente élevé.

Mais même lorsqu’il sera question de procéder à un « réajustement des prix », pour utiliser un langage moins salé et moins brut, comment les autorités s’y prendront-elles pour ne pas susciter l’ire des consommateurs ? Ailleurs comme en France par exemple, le prix du carburant à la pompe a des conséquences sur le quotidien des Français.

A la différence de la France, le Togolais a un pouvoir d’achat déjà assez faible pour subir un nouveau coup de poignard. C’est l’heure du véritable mandat social au Togo.

Gosdon KETOMAGNAN

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