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Togo : La réouverture des frontières terrestres, une urgence sociale

Le conseil des ministres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) s’est tenu le vendredi 18 mars 2022 dans la capitale togolaise. La rencontre a été placée sous la présidence de Sani Yaya, ministre de l’Economie et des Finances du Togo. Ce dernier a appelé à l’allègement des mesures barrières.

Il s’agit d’une première réunion en présentiel depuis deux ans, mesures barrières contre la propagation de la pandémie du coronavirus obligent. « La première session ordinaire du Conseil des Ministres de l’UEMOA de l’année se tient ce 18 mars à l’agence de la BCEAO à Lomé, en présence du Président de la Commission Abdoulaye DIOP. Sani YAYA salue la tenue en présentiel après 2 ans de réunion en visioconférence », a tweeté l’institution monétaire sous-régionale.

Le conseil a abordé plusieurs sujets, notamment un point sur la situation économique et monétaire de l’espace monétaire au 31 décembre de l’année écoulée, des points sur la BCEAO et la BOAD, ou encore la désignation d’un nouveau président de conseil. Le Togo passe donc le témoin, deux ans après avoir pris la tête du conseil en mars 2020, au tout début de la crise sanitaire liée au Covid-19.

Selon les déclarations officielles, « plusieurs mesures ont été rapidement prises avec l’aval des ministres, afin de juguler cette crise, surtout sur le plan économique. Les plus marquantes ont été la promotion des paiements électroniques, l’autorisation des banques et des systèmes financiers décentralisés à accorder des reports d’échéance des créances, les injections de liquidités ou encore la mise en place de Bons Covid-19 pour soutenir la relance ».

La covid-19 presque passée, de nouvelles mesures doivent être prises afin d’aller vers une reprise normale des activités. C’est en tout cas le plaidoyer du ministre de l’Economie et des Finances. « Je forme le vœu que la levée progressive des mesures barrières dans les Etats membres de l’Union permette la reprise normale des activités économiques et sociales », a déclaré Sani Yaya dans son discours d’ouverture des travaux.

Cet appel de Sani Yaya à un allègement des mesures prises dans le cadre de la lutte contre la Covid-19 n’est pas une première. Depuis des mois, des voix s’élèvent pour que les gouvernements allègent certaines dispositions. Celle qui a le plus retenu les attentions est la réouverture des frontières. En effet, c’est depuis juin 2021 que la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, lors de sa 59ème session ordinaire, a instruit la Commission de la CEDEAO de travailler avec les Etats membres et l’Organisation ouest-africaine de la Santé (OOAS) sur les modalités permettant d’accélérer la réouverture des frontières terrestres de manière sûre pendant la pandémie.

Six mois plus tard, début décembre 2021, la réouverture des frontières terrestres a été de nouveau évoquée. Le 6 décembre 2021, pour être précis, la Commission de la CEDEAO et l’OOAS ont organisé une réunion virtuelle des ministres sectoriels, en vue de la réouverture des frontières terrestres dans l’espace CEDEAO pour faciliter la libre circulation des personnes et des biens. « Les ministres sectoriels en charge de l’intégration régionale, de l’intérieur, du commerce, de la santé, des transports et des finances des Etats membres de la CEDEAO se réunissent pour délibérer sur les mesures visant à assurer la réouverture coordonnée, sûre, sécurisée et ordonnée des frontières dans l’espace sous régional », avait rapporté le site internet de la CEDEAO.

« A l’issue de leurs travaux,  souligne la CEDEAO, les ministres ont recommandé l’implémentation effective des directives harmonisées de la CEDEAO contre la COVID-19 au niveau des Etats membres, la reconnaissance mutuelle des tests PCR au niveau des frontières ainsi que l’harmonisation de leur durée de validité et proposé la date du 1er janvier 2022 pour la réouverture des frontières ». L’information s’est répandue telle une trainée de poudre. Mais la date indiquée est arrivée et les frontières terrestres sont restées fermées. Trois mois après, la question de la réouverture des frontières est de nouveau posée, il faut le rappeler, par un ministre togolais. Certes, l’officiel n’a pas utilisé l’expression « réouverture des frontières terrestres », mais on peut dire sans se tromper que c’est ce à quoi il fait allusion. La raison est toute simple ; au Togo, la principale sinon seule mesure encore en vigueur est la fermeture des frontières terrestres. Cet appel semble hypocrite quand on sait que le gouvernement dont fait partie Sani Yaya ne montre aucun signe allant dans ce sens.

La question que l’on se pose est de savoir si Faure Gnassingbé est dans la logique de procéder à la réouverture des frontières. Lui qui, depuis deux ans, tire profit de la crise sanitaire en laissant les militaires positionnés aux postes frontières rançonner les populations, et qui s’accroche à l’Etat d’urgence sanitaire comme à une bouée de sauvetage. Avec les chiffres positifs présentés depuis quelques semaines, il est vraiment temps d’ouvrir les frontières.

Géraud A.

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