Politique

La C14 lance sa campagne contre les législatives du 20 décembre

Caravanes de sensibilisation, marches et offices religieux


A l’issue des manifestations des 29 novembre et 1er décembre 2018, la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition a annoncé son intention de ne pas se plier aux abus du ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, Payadowa Boukpessi. Elle a organisé hier une conférence de presse pour dévoiler son programme. Il s’agit des manifestations couvrant 10 jours à compter de ce matin, notamment des caravanes de sensibilisation, des marches pacifiques synchronisées sur toute l’étendue du territoire ainsi que des offices religieux.

Au cours de la rencontre, les responsables de la Coalition ont souligné que la décision d’organiser une campagne contre les législatives programmées du 20 décembre 2018 répond au souci « d’éviter au Togo des lendemains difficiles ». « Nous voulons changer ce régime et nous allons le changer », a assuré Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson, Coordinatrice de la C14.

Répondant à une question sur les menaces proférées par le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Yark Damehame à l’endroit de toute action qui tenterait de perturber la tenue des législatives, la Coordinatrice de la C14 a rappelé que la violence n’émane pas de la Coalition. « Si le régime nous attend sur le terrain de la violence, il ne nous trouvera pas. Nous appelons à une lutte pacifique. Celui qui est violent et qui appelle à la violence, c’est lui (Yark Damehame, Ndlr). Si le régime fait preuve de violence, il y aura des conséquences », a-t-elle martelé.

Pour le député Targone Sambiri des Démocrates socialistes africains (DSA), l’opposition togolaise est une opposition responsable. « Si le lépreux ne peut pas traire la vache, il est capable de renverser le lait », a-t-il déclaré, répondant aux menaces du ministre de la Sécurité.

Il a été rappelé lors de la conférence de presse que le régime a encore pris de nouveaux otages lors des manifestations. Ils sont actuellement 12 nouveaux détenus à s’ajouter aux « prisonniers personnels de Faure Gnassingbé ».

Depuis quelques mois, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) s’implique dans la résolution pacifique de la crise. Les responsables de la C14 ont souligné être en contact avec les facilitateurs, la Commission et les autres chefs d’Etat de l’organisation communautaire, notamment le président nigérian. « Nous leur expliquons que le peuple togolais les attend. Nous sommes en contact. Le président Buhari est régulièrement informé », a déclaré Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson.

Il a été dit lors de la rencontre que le président de l’Assemblée nationale a refusé aux députés togolais leur participation à la session parlementaire de la Cédéao qui se déroule actuellement à Abuja, au Nigeria. Malgré cette interdiction, les députés de l’opposition y participent. Selon leur rapport, la question de la crise togolaise a été longuement débattue, les parlementaires togolais ont profité pour éclairer leurs collègues. C’est suite à cette séance que la Vice-présidente du parlement de la Cédéao, Mme Aminata Toungara a accordé une interview à la BBC. Interview dans laquelle elle demandait un report du scrutin. Une résolution des parlementaires de la Cédéao sur la crise togolaise est annoncée.

Dans la déclaration ci-dessous, la C14 dresse son programme de campagne contre les législatives.

G.A.

Déclaration liminaire

Les samedi 17 novembre, jeudi ’29 novembre et samedi 1er décembre 2018, les populations de Lomé et de plusieurs villes de notre pays ont répondu massivement à l’appel de l’opposition à manifester pour demander l’arrêt du processus électoral unilatéral en cours, la mise en œuvre des réformes constitutionnelles et institutionnelles, conformément à la feuille de route de la CEDEAO, la réforme du cadre électoral et la réalisation des mesures d’apaisement, notamment la libération des détenus et le retour des réfugiés et exilés y compris le président national du PNP, Tikpi Atchadam.

La Coalition des partis politiques de l’opposition exprime sa satisfaction pour la grande mobilisation qu’a suscitée son appel à manifester les 17, 29 novembre et 1er décembre 2018 ainsi que de son mot d’ordre de Togo mort du mardi 04 décembre 2018.

La Coalition tient à adresser ses remerciements aux populations du Togo et à tous ceux qui ont contribué à la réussite de ces manifestations. Elle remercie aussi la presse locale et internationale, les organisations des droits de l’Homme et les associations de la société civile pour le travail inestimable qu’elles ont accompli durant ces quatre jours.

La Coalition tient à informer l’opinion nationale et internationale que par courrier daté du 02 décembre 2018, elle a signifié au Ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales, qu’elle n’entend plus se plier devant l’interdiction de ses manifestations ou l’imposition des itinéraires desdites manifestations.

Par ailleurs, la coalition par lettre ce jour fera parvenir au ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales son programme de campagne appelant les populations à empêcher le coup de force électoral contre la feuille de route et les lois de la République.

Cette campagne se déroulera suivant le programme suivant:

• Jeudi 06 et vendredi 07 décembre 2018 :

Caravanes de sensibilisation dans les rues de Lomé et des villes de l’intérieur

• Vendredi 07 décembre 2018 :

Prières musulmanes aux intentions du Togo à la mosquée du Terminal du Sahel à 12h30

• Samedi 08, lundi 10, mardi 11, mercredi 12, jeudi 13 et vendredi 14 décembre 2018 :

Marches synchronisées à Lomé et sur toute l’étendue du territoire.

• Dimanche 09 décembre 2018 :

6h – Messe aux intentions du Togo à Kovié

9h – Culte protestant aux intentions du Togo à l’Eglise Evangélique Presbytérienne de Nyékonakpoè et à l’Eglise Méthodiste Salem de Hanoukopé

• Samedi 15, dimanche 16, Lundi 17, mardi 18 décembre 2018 :

Marches synchronisées à Lomé et sur toute l’étendue du territoire.

Les points de rassemblements ainsi que les itinéraires seront communiqués ultérieurement.

Les élections prévues le 20 décembre constituent un grave danger pour le Togo. Elles ne doivent pas avoir lieu.

En conséquence, la Coalition invite les corps organisés et toute la société togolaise à manifester de la meilleure manière possible leur rejet du coup de force électoral en cours.

La Coalition en appelle encore une fois aux facilitateurs et à la CEDEAO afin qu’ils prennent leurs responsabilités pour éviter aux populations togolaises des violences et massacres que peut engendrer le simulacre d’élection en cours.

La lutte populaire est invincible.

Fait à Lomé le 05 décembre 2018

La Coalition

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