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Exit les règnes sans fin !

« Tout être humain à qui le pouvoir monte à la tête est toujours ridicule » (Henry de Montherlant)

Pour ses toutes premières sorties devant les corps constitués, le président du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), le général Brice Oligui Nguema a fustigé l’hypocrisie de la classe politique gabonaise et surtout la diplomatie sélective de la fameuse communauté internationale qui s’accomodent des mascarades électorales, mais sont prompts à dénoncer les coups d’Etat militaires.

L’Afrique est frappée par une épidémie de coups d’Etat militaires. Au cours des trois dernières années, 7 putschs ont été enregistrés dont le dernier remonte au 30 août 2023 au Gabon, avec  la chute de la dynastie Bongo. Dans les cas du Gabon et de la Guinée Conakry où Alpha Condé avait été renversé le 5 septembre 2021, les coups d’Etats militaires ont été consécutifs aux coups d’Etat électoraux.

Lorsque le vieil homme Alpha Condé s’était entêté à briguer un troisième mandat anticonstitutionnel contre la volonté de son peuple, en tripatouillant la constitution et en déchaînant une répression aveugle contre les opposants, la communauté internationale ne s’était pas montrée ferme avec lui. La CEDEAO s’était emmurée dans un silence complice. Mais quand Alpha Condé a été sauté comme un fusible, les dirigeants du monde occidental et le club des chefs d’Etat de la CEDEAO sont montés au créneau pour condamner les militaires au motif que le coup d’Etat est un moyen illégal et anticonstitutionnel d’accession au pouvoir. Si les coups de force sont antidémocratiques, illégitimes, il n’en demeure pas moins que les tripatouillages constitutionnels et les élections frauduleuses qui permettent à certains dirigeants de s’éterniser au pouvoir sont tout autant des coups d’État antidémocratiques qui devraient être sanctionnées comme tels.

« C’est vous les politiciens et organisations internationales qui êtes responsables. Quand un chef d’Etat prend la peine de tripatouiller les constitutions et d’organiser les élections tronquées, vous ne faites rien. Mais quand les militaires s’interposent, on dit c’est un coup d’Etat. Et là vous condamnez », s’est insurgé le général Brice Oligui Nguema.

Au Togo, du triple coup d’Etat militaire, constitutionnel et électoral en 2005 qui a débouché sur le massacre de 400 Togolais, à la mascarade électorale du 22 février 2020, en passant par les braquages électoraux de 2010 et 2015 et la grave crise sociopolitique de 2017 avec son cortège de morts, de blessés et d’exilés, aucun rappel à l’ordre, ni condamnation, ni sanction. Les Togolais ont été abandonnés à leur triste sort. Personne ne semble s’intérésser au cas typique du Togo, comme si le clan au pouvoir depuis 56 ans, détenait une licence d’impunité.

Dans le vaste mouvement démocratique enclenché, les choses ne seront plus comme avant. Le président de la Transition au Gabon, Brice Oligui Nguema prévient les dictateurs invétérés qui s’accrochent d’années en décennies à travers des putschs constitutionnels et électoraux. Les graves dérapages constitutionnels et électoraux entraîneront toujours des coups d’État militaires pour remettre l’Etat et les institutions démocratiques à l’endroit. Ce que d’aucuns appellent coups d’Etat «salvateurs » ou « salutaires », remparts contre la dictature ou formes d’exercice du droit de résistance à l’oppression.

Nous sommes aujourd’hui dans un monde de globalisation où plus rien n’est caché et où tout se sait. Partout sur le continent aujourd’hui, les peuples ont soif de changement et ne tolèrent plus les règnes au long cours comme au Togo, au Cameroun, au Congo Brazzaville, en Guinée Équatoriale…

Médard AMETEPE

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