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L’appel de Tikpi Atchadam aux Togolais : Forcer pacifiquement Faure Gnassingbé à renoncer à un 5ème mandat en 2025

19 août 2017-19 août 2023, il y a 6 ans, à l’initiative du Parti National Panafricain (PNP) et de son Tikpi Atchadam, des vagues de manifestations avaient été organisées à travers tout le Togo pour exiger plus de démocratie, de liberté et de justice. A l’occasion, de ce sixième anniversaire, Tikpi Atchadam rompt le silence et lance un appel aux Togolais à se mobiliser pour forcer pacifiquement Gnassingbé Faure à renoncer au 5ème mandat avant 2025. Ci-dessous son message transcrit par la rédaction.

 

Chers Compatriotes,

Sentinelles, que dis-tu de la nuit ? La nuit est longue, mais le jour vient. Ainsi parla Sylvanus Olympio, le père de l’indépendance du Togo ce jour du 27 avril 1960.

Effectivement, la nuit a été longue, mais le jour vient. Puisqu’il fait nuit, il fait jour, dis le proverbe. Mais contre toute attente, le jour venu fut fugace. Le 20 décembre 2014, au stade JCA d’Agoè-Nyivé à Lomé, j’ai invité le Peuple togolais à se préparer pour chasser cette éclipse totale interminable qui s’est abattue subitement sur notre pays le Togo, le 13 janvier 1963.

Le 2 juillet 2017, toujours au stade JCA d’Agoè-Nyivé à Lomé, lors du meeting de la finale en prélude aux manifestations historiques du 19 août 2017, j’ai interpellé le Peuple togolais sur le fait que la longue nuit dont parlait le père de l’indépendance fut même plus brève que la seconde nuit qui nous a été imposée par la force des armes.

Nous sommes en 2023 aujourd’hui et qu’est-ce que je vois ? Ce que je vois, sûrement chacun de nous le voit clairement. Dans la poursuite de la consolidation de la monarchie de la famille Gnassingbé, prêt à tout, Gnassingbé Faure remue terre et ciel pour un 5ème mandat illégal et illégitime.

La stratégie est radicalement axée sur la diversion à travers le jeu, le spectacle, la danse, le rire, et sur la dissimulation. En fait de dissimulation, la dictature militaire se met dans une tenue de camouflage qui lui permet d’être partout et nulle part.

Sur la scène politique africaine et internationale, le régime Gnassingbé est de toutes les couleurs sans couleur. Il est avec tout le monde et avec personne. Il accepte tout et refuse tout. Il est d’accord avec tout le monde et avec personne. Il prend toutes les positions sans position. Il est présent et non présent et même absent. Le silence trop bruyant d’ailleurs qu’adopte Gnassingbé Faure participe de la stratégie qui consiste à plonger le Peuple togolais dans l’amusement, l’insouciance totale et passé inaperçu aux yeux de l’opinion africaine et internationale.

Samedi 19 août 2017 – Samedi 19 août 2023 ; 2025 n’est plus loin. Février 2025, c’est demain. Par rapport à 2017, c’est-à-dire en l’espace de 6 ans seulement, le contexte sous-régional, régional et international a évolué de façon spectaculaire et salutaire. En effet, l’Afrique de l’Ouest de 2023 n’a rien à voir avec l’Afrique de l’Ouest de 2017. L’Afrique de 2023 n’a rien à voir avec l’Afrique de 2017. Le monde de 2023 n’a rien à voir avec le monde de 2017.

Du point de vue géopolitique et géostratégique, le monde dans lequel nous vivons n’est plus du tout le même. Nous sommes reconnaissants au Créateur d’être acteur et témoin d’un basculement inédit de l’histoire marquée par la libération de l’Afrique sans aucun doute vers son destin fédéral. Brandie par la CEDEAO, la guerre de la honte contre le Niger ne pourra rien, de même que la persécution contre le frère Ousmane Sonko au Sénégal, et contre ma personne au Togo.

Dans ce mouvement autour de nous, devant le monde émerveillé qui salue et applaudit, tous les peuples frères se libèrent. Sous la pression des peuples, l’espace ouest-africain se révèle de plus en plus étroit pour les deux chefs d’Etat exerçant un mandat anticonstitutionnel, illégal et illégitime, en l’occurrence, le vieux benjamin, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire et le jeune doyen Gnassingbé Faure du Togo.

Chers compatriotes,

Tout ce qui se passe depuis le dernier rituel de remise à neuf de la dictature le 22 février 2020 jusqu’à la mise en scène en cours des législatives et des régionales participent de la stratégie de la diversion. La seule et unique préoccupation de Gnassingbé Faure, c’est le 5ème mandat en 2025 pour un pouvoir à vie. Suffisamment lucides, les acteurs engagés en sont parfaitement conscients. A ce sujet, imaginez que reproduisant le confinement qui lui avait été imposé par les armes à travers les sièges militaires et la gestion du Covid-19, le Peuple en bloc dans une indifférence totale et générale montre qu’il est prêt à observer un confinement volontaire et général sur l’ensemble du territoire national le jour de la mise en scène de 6h à 18h. Eh bien croyez-moi, cela suffira pour que le régime suspende le processus en cours et reporte la mise en scène sine die.

Comme nation pacifique, l’abstention est une arme redoutable contre la dictature. Décidément, le peuple est un Archer Nubien redoutable aux carquois bien garnis. Le problème, c’est que le dictateur a une conscience de loin plus élevée de la force du peuple qu’il opprime que le peuple opprimé n’en a de lui-même. C’est pourquoi, il n’y a pas de dictateurs sereins. Le sentiment constamment présent chez le dictateur est la peur. Comme Gnassingbé Eyadema en son temps, Gnassingbé Faure a constamment peur du Peuple togolais. C’est indéniable.

Cette peur fondée sur la parfaite conscience de l’illégalité, de l’illégitimité du pouvoir de Faure Gnassingbé a inspiré l’article 52 alinéa dernier de la constitution personnelle qui dispose : les membres de l’Assemblée nationale et du Senat sortant en fin de mandats ou dissolution restent en fonction jusqu’à la prise de fonction effective de leurs successeurs.

Cela veut dire tout simplement qu’au cas où une nouvelle mascarade législative et sénatoriale n’est plus possible, l’Assemblée et le Senat en fonction restent. Destiné uniquement à la conservation du pouvoir, la même précaution se retrouve à l’article 59, alinéa 3 concernant le président de la République.

Lorsque je me fais à l’idée que tout un peuple, trompé tout le temps, n’est pas un peuple trompé, mais un peuple consentant, je m’interroge sur la pertinence et l’utilité d’une Assemblée nationale, d’un Sénat, d’un Conseil régional, d’un Conseil communal dans une dictature. Au fait, quelle différence y’aurait-il entre l’Assemblée actuelle et une nouvelle Assemblée ? Qu’apportent les députés, les sénateurs, les conseillers régionaux, les conseillers communaux dans une dictature si ce n’est le titre, leurs propres rémunérations, avantages et privilèges ?

Chers Compatriotes,

Dans la longue nuit de 60 ans, le Togolais n’est pas un homme libre ; le Peuple togolais n’est pas un peuple souverain ; le Togo n’est pas un état indépendant, un Etat souverain maitre de son destin. Dans cette situation, le Togo, notre cher pays, ne peut affirmer sa personnalité et déployer ses capacités réelles avérées.

Alors, Peuple togolais, que dis-tu de l’éclipse totale, interminable au cours de laquelle ta sueur, tes larmes et ton sang coulent sans arrêt ? Il faut se battre pour conclure la lutte. Je t’attends. Réponds !

Face au spectre du 5ème mandat de Gnassingbé Faure, nous devons, en tant que Peuple, décider avant la fin de l’année 2024. Les idées du genre, nous les regardons, c’est entre eux que cela va se passer, relève de la démission. Cette fois-ci encore, le défi à relever reste la concentration. Un peuple mobilisé, pour être victorieux, doit rester concentré uniquement sur son but ultime. Nous devons nous concentrer sur un seul et unique but : le rejet de la candidature de Gnassingbé Faure en 2025.

Nous devons éviter la dispersion. Notre pensée, notre parole, notre action, nos prières, tout doit être orienté vers le même objectif : forcer pacifiquement Gnassingbé Faure à renoncer au 5ème mandat avant 2025 ; à oublier le pouvoir à vie, la monarchie et le testament de son feu père qui n’engage que la famille Gnassingbé, mais pas le Peuple togolais. Gardons notre esprit sans cesse en éveil sur la question du 5ème mandat, une énième humiliation. Nous devons éviter les pièges du renseignement omniprésent et très actif sur la toile qui cherchent à désorienter le débat pour pouvoir l’orienter afin de prendre le contrôle de la situation qui lui échappe.

Les activistes politiques togolais qui s’investissent nuit et jouir dans la lutte pour la libération de l’Afrique, ce qui est tout à fait à leur honneur, mais qui ne parlent pas de leur pays le Togo ou bien lorsqu’ils en parlent, passent sous silence la dictature militaire féroce de père en fils et n’évoquent pas la question cruciale du 5ème mandat, alimentent le camouflage et la diversion organisés et entretenus par le régime le plus cruel du continent.

Les combattants de la liberté du Togo et de l’Afrique doivent débusquer Gnassingbé Faure afin de l’exposer à la face de l’Afrique et du monde. Le travail de communication à faire, doit être tel que, même un arbre derrière lequel Gnassingbé Faure chercherait à se dissimuler, soit son premier dénonciateur. Le Togo appartient à nous tous.

Cette fois-ci, partis politiques, associations, intellectuels, leader religieux, femmes, jeunes, sportifs de renom, artistes de la chanson, dans un langage simple et direct, chacun doit prendre publiquement position pour ou contre le 5ème mandat de Gnassingbé Faure en 2025.

Interpellé par l’histoire et par nos martyrs, le Conseil national des chefs traditionnels du Togo, l’Eglise catholique du Togo, l’Eglise protestante du Togo, l’Union musulmane du Togo et les couvents traditionnels doivent, sans ambages et solennellement, exprimer leur position sur le 5ème mandat de Faure Gnassingbé en 2025.

Pour ma part, en vue de la conclusion de la lutte en cours, au bout de 5 ans de sédentarité dans la clandestinité due à la traque dont je fais l’objet de la part du régime qui a mis ma tête à prix, j’ai besoin de santé et de liberté.

Au moment où je vous parle, je me trouve au Ghana, pays du Dr Kwame N’krumah, la maison des panafricanistes et d’après Adamafio, un proche collaborateur de l’Osagyefo, la mère des combattants de la liberté.

Plus de 60 ans d’impatience, d’entrée dans l’arène d’un Togo fier de sa force, c’est trop. La libération de notre pays se joue d’ici fin 2024 avec la conviction qu’on ne sort pas d’une dictature militaire féroce de plus de 60 ans pour entrer directement en démocratie. Par conséquent, une transition, sans Gnassingbé Faure s’impose. Celle-ci après avoir libéré immédiatement et sans condition tous les détenus politiques et tous les détenus arbitraires, se chargera de toutes les réformes requises pour la refondation du Togo avant toute élection.

Non au 5ème mandat de Gnassingbé Faure !

Non au 5ème mandat de Gnassingbé Faure !

Non au 5ème mandat de Gnassingbé Faure !

Je vous remercie !

 

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