Editorial

L’éducation, le cadet des soucis des gouvernants

« Après le pain, l’éducation est le premier besoin d’un peuple » (Danton)

L’ancien président sud-africain Nelson Mandela disait que «l’éducation st l’arme la plus puissante pour changer le monde ». Certains Etat africains l’ont compris et consacrent d’énormes efforts budgétaires au profit de l’éducation de leurs populations, conscients que le développement du capital humain passe par un investissement massif dans l’éducation et l’acquisition de compétences, socle de toute croissance économique.

Mais au Togo, l’éducation n’est pas la priorité du régime en place depuis bientôt 60 ans. Tout est est mis en oeuvre pour maintenir le peuple dans l’ignorance. La preuve, en ce 21ème siècle, des élèves fréquentent dans des classes en paillotte ou au soleil, les effectifs dans les salles sont pléthoriques, les ouvrages didactiques inexistants, les enseignants en nombre insuffisant et mal payés, etc.

Une source syndicale révélait que sur toute la richesse que produit le notre pays, une infime partie, moins de 2% sont consacrés à l’éducation qui est pourtant l’un des secteurs les plus vitaux du pays. Les priorités du gouvernement semblent ailleurs. Un proverbe chinois enseigne que «si vous voulez détruire un pays, inutile de lui faire une guerre qui pourrait durer des décennies et coûter cher en vies humaines. Il suffit de détruire son système d’éducation et d’y généraliser la corruption. Ensuite, il faut attendre vingt ans et vous aurez un pays constitué d’ignorants et dirigé par des voleurs. Il vous sera très facile de les vaincre ».

Justement, au Togo, ceux qui se sont emparés du trône, font la « guerre » à leur peuple depuis près de six décennies, mais aussi ils hypothéquent son avenir.

En début d’année, la Banque Mondiale avait révélé des données portant sur 20 pays africains qui dépensent le plus dans l’éducation. A la tête des Etats, on retrouve la Namibie qui a consacré en 2020, 9,45% de son PIB en dépenses d’éducation. Ce petit pays de l’Afrique australe de 2,5 millions d’habitants a effecté aux dépenses de l’éducation, l’équivalent de 9% de son PIB en moyenne annuelle sur la dernière décennie 2010-2020.

Le deuxième pays dont l’éducation rentre dans la priorité des gouvernants est la Sierra Leone. 8,81% du PIB sont consacrés dans le secteur éducatif. Elle est suivie par le Botswana (8,74%), le Lesotho (7,67%) et le Cap-Vert (7,58%) qui composent le Top 5 des pays qui dépensent le plus dans l’éducation.

« Le Burkina Faso, le premier pays de l’UEMOA figurant dans ce classement ne se pointe qu’à la 10ème place avec 5,52% du PIB de dépenses publiques en éducation, suivi du Sénégal, 11ème, avec 5,5% du PIB de dépenses consenties dans l’éducation », rapporte sikafinance.com.

Et le Togo dans ce classement ? Il n’est pas utile de demander. Le Togo et le Niger sont les derniers du classement avec des niveaux de dépenses respectifs de 3,99% du PIB et 3,84% en 2020. On le sait, l’éducation n’est pas dans les priorités des autorités togolaises. A son avènement au pouvoir en 2005, Faure Gnassingbé s’était engagé à faire plus pour l’éducation. «L’éducation sera notre priorité. Les meilleures conditions seront créées pour l’éducation des jeunes: 5000 classes nouvelles avec les équipements appropriés seront créées en cinq ans », avait-il promis. Mais à l’heure du bilan, ce n’était que du vent.

En 2020, la Cheffe du gouvernement Victoire Tomegah Dogbé, fraîchement nommée, est revenue à la charge et a promis la construction de 25 000 salles de classes d’ici à 2025. Nous sommes en 2023 et l’horizon est toujours brumeux…

Médard AMETEPE

 

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