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Le Togo parmi les pays aux plus faibles IDH de la planète

« Un gouvernement devient injuste quand le bien commun de la multitude, est méprisé au profit du bien privé du gouvernant » (Saint Thomas d’Aquin)

Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a établi le 8 septembre 2022, son rapport sur l’indice de développement humain (IDH) 2021-2022 dans le monde. Cette année, l’IDH évalue le niveau de développement des Etats à travers trois critères majeurs : la santé, l’éducation et le niveau de vie d’une nation.

Si presque tous les pays du monde subissent une baisse de cet indicateur à cause de la pandémie du Covid-19, la situation est encore plus désastreuse en Afrique et particulièrement au Togo qui est classé dans la catégorie des IDH faibles.

Le rapport précise que 59% des pays ayant un IDH faible ou moyen, dont plusieurs en Afrique, ont vu leurs performances en matière d’IDH décliner entre 2020 et 2021. Ces chiffres descendent à 61% pour les pays ayant un IDH élevé et à seulement 33% pour ceux ayant un IDH très élevé.

« Le retour en arrière peut devenir plus soudain ou plus fréquent, ou les deux ; il est déjà devenu évident pendant la pandémie de Covid-19. Pour la première fois dans l’histoire, la valeur de l’IDH mondial a baissé, ramenant le monde à l’époque juste après l’adoption du programme 2030 pour le développement durable et de l’accord de Paris », souligne le PNUD. « Pour traverser l’incertitude, estime l’insitution onusienne, nous devons redoubler d’efforts en matière de développement humain sans nous contenter d’améliorer la richesse ou la santé des personnes ».

Depuis la création de l’indice de développement humain il y a 32 ans, le Togo a toujours figuré parmi les mauvais élèves, avec un indice faible et parfois très faible, et la situation n’est pas prête de changer. Pour cette année encore, notre pays honore à nouveau son statut en se retrouvant dans le ventre mou du classement. Le Togo  occupe le 26ème rang africain et le 162ème mondial sur 191 pays.

La bonne nouvelle cependant, c’est que notre pays peut toutefois se targuer d’être mieux classé que ses voisins du Bénin et du Burkina Faso, et même le grand Nigeria et le Sénégal qui se retrouvent à la portion congrue.

Ce rapport du PNUD est en porte-à-faux avec l’enthousiasme affiché par dame Yawa Djigbodi Tségan à l’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’Assemblée nationale le 6 septembre 2022 à Kara, affirmant que le Togo a réalisé des progrès et que « nous devons avoir le courage d’admettre que notre pays avance ».

Puisque derrière les chiffres du PNUD en ce qui concerne le classement du Togo, on peut lire la misère ambiante, la pauvreté endémique, le dénuement dans lesquels se trouvent les populations. Cela n’étonne pas, puisque depuis bientôt 60 ans, des pans entiers de l’économie nationale sont mis en coupes réglées  par une minorité qui a laissé « un pays socialement délabré, économiquement exsangue et politiquement divisé », pour reprendre les termes de Christian Trimua, ministre des droits de l’Homme et porte-parole du gouvernement.

Les membres de cette minorité, comme l’affirmait leur Chef, ont accaparé tous les biens et richesses du pays, deviennent de plus en plus riches et baignent dans les délices de Capoue alors que l’écrasante majorité des populations, de plus en plus pauvres, peinent à s’offrir trois repas par jour.

Médard AMETEPE

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