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Libération de trois militaires ivoiriennes : Faure Gnassingbé incapable du même geste humanitaire au Togo

La capitale togolaise a été le théâtre en fin de semaine dernière d’une rencontre diplomatique entre la Côte d’Ivoire, le Togo et le Mali. Cette rencontre qui se situe dans le cadre de la médiation entreprise par la diplomatie togolaise dans l’affaire de libération des quarante-neuf soldats ivoiriens arrêtés par Bamako et détenus, soupçonnés d’être des mercenaires mobilisés l’Etat ivoirien, a permis aux protagonistes d’annoncer une bonne nouvelle. A titre humanitaire, les autorités de transition au Mali ont accepté de libérer trois soldats.

« Sous la médiation togolaise, les autorités de la transition malienne ont procédé, en ce jour, à la libération de trois (03) des quarante-neuf (49) soldats ivoiriens interpellés le 10 juillet 2022 à l’Aéroport International Modibo Kéita-Senou de Bamako », lit-on dans le communiqué publié le 03 septembre dernier lors de la conférence de presse animée par les représentants des trois Etats. Avec une précision de taille : « Les soldats libérés ont été remis à la partie ivoirienne à Lomé et le Président de la République réaffirme sa disponibilité ainsi que sa détermination à poursuivre les pourparlers avec les deux parties aux fins de la libération des autres soldats ». Ceci rappelle toutes les énergies déployées par la diplomatie togolaise pour obtenir cette libération.

Lors de cette rencontre diplomatique, la République de Côte d’Ivoire a été représentée par M. Fidèle Sarassoro, ministre et Directeur de cabinet du président Alassane Ouattara. Dans son allocution, le ministre ivoirien a déploré que des manquements et des incompréhensions aient été à l’origine de cet événement fortement regrettable. « La République de Côte d’Ivoire, soucieuse de maintenir des relations de bon voisinage avec le Mali, s’engage à respecter les procédures des Nations Unies ainsi que les nouvelles règles et dispositions maliennes édictées, relatives au déploiement des forces militaires au Mali. Enfin, afin d’aplanir les divergences existantes et de contribuer ainsi à la préservation de la paix et de la stabilité dans la sous-région, la République de Côte d’Ivoire s’engage à poursuivre, de manière transparente et constructive avec le Mali, les échanges et les discussions sur tous les sujets d’intérêt commun », a déclaré le ministre Sarassoro.

« Les discussions sont en cours pour que très rapidement, les autres soldats en détention puissent retrouver leur liberté totale », a souligné pour sa part Robert Dussey, chef de la diplomatie togolaise. La médiation se poursuit donc. Mais on s’est demandé pourquoi le geste humanitaire des autorités de Bamako n’a pris en compte que trois soldats détenus sur les quarante-neuf (49). Qu’ont-ils de si exceptionnel au point d’arriver à adoucir le cœur d’Assimi Goita ? Ce que le communiqué publié sur cette libération n’a pas précisé, c’est que les trois soldats libérés sont des femmes. Elles étaient donc trois (03) en compagnie des quarante-six (46) hommes.

Pour l’heure, on ne connaît pas la date de libération des autres « mercenaires », si ce n’est que la médiation togolaise se poursuit. Mais en réalité, trois (03) libérées sur les quarante-neuf (49), c’est une très « grande » moisson pour la diplomatie togolaise qui a mobilisé les dérisoires moyens dont dispose le Togo pour financer les multiples voyages de Robert Dussey auprès des protagonistes, mais aussi d’autres acteurs. Même le président ghanéen Nana Akufo-Addo s’est déplacé à Lomé dans le cadre de ce différend entre Maliens et Ivoiriens.

Le Togo poursuit sa médiation et se félicite de la « victoire » de sa diplomatie. Au même moment, le régime de Lomé 2 est incapable de faire un pareil geste humanitaire. Et pour cause. Au Togo, pays où on dit faire la promotion de la femme, une mère de famille est en prison depuis janvier 2020, dans la rocambolesque affaire dite Tigre Révolution. Elle fait partie des dizaines de personnes arrêtées dans cette affaire et soupçonnées de vouloir faire tomber le pouvoir de Faure Gnassingbé. Depuis deux ans, elle croupit en prison, privée de sa famille. Elle est pourtant une femme, comme les trois militaires ivoiriennes pour lesquelles Faure Gnassingbé a mobilisé les chefs d’Etat.

On peut évoquer dans cette affaire, les tracasseries initiées depuis plusieurs mois par le chef de l’Etat en faveur de la béninoise Réckya Madougou. Une femme dont la libération tient à cœur aux autorités togolaises. C’est à croire que la valeur de la femme varie aux yeux du Prince, selon qu’elle est togolaise ou étrangère.

G.A

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