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Et si la Russie n’était pas une puissance nucléaire ?

« La première victime d’une guerre, c’est la vérité » (Rudyard Kipling)

En fin de semaine dernière, la Secrétaire adjointe aux affaires africaines à Washington, Molly Phee, a animé une rencontre virtuelle avec des journalistes au cours de laquelle elle invitait les Etats africains à parler d’une seule voix contre la Russie et en faveur de principes dits intemporels comme la souveraineté, l’intégrité territoriale, le règlement pacifique des différends, la protection des civils et tout ce qu’il y a de vertueux.

Comme un maître s’adressant à ses élèves, la dame ne demande pas aux Africains de choisir un camp du conflit, mais de suivre la voix indiquée par son pays les Etats Unis. Au nom de quelle démocratie, de quelle liberté et de quelle souveraineté ? Heureusement que le commerce triangulaire n’existe plus. Parler de ce conflit en se contentant de ses effets serait trop réductif et synonyme de méconnaissance du passé.

Pourquoi c’est dans le cas d’une Russie nucléaire qu’on juge nécessaire de rallier les Africains à une cause dite mondiale ? C’est quoi l’ordre mondial auquel fait allusion dame Molly Phee ? Pendant ce temps, on a décidé de fournir des armes à l’Ukraine sans demander l’avis de l’Afrique. Aujourd’hui, passées les premières émotions, les consciences s’éveillent quant aux fondements de cette réaction russe. L’occident avec son traité de l’Atlantique nord menace la sécurité de la Russie. Et si elle n’avait pas à sa disposition des armes nucléaire, pas certain qu’elle échappe au bâton de l’occident.

La Russie dispose de ressources naturelles gigantesques à faire pâlir d’envie. On a encore souvenance des croisades guerrières sans consultation aucune de puissances en Afghanistan, en Irak et surtout en Libye. Ce sont des pays pourtant, mais parce que n’étant membres du continent européen, l’ONU n’a pas été consultée avant de les envahir. Pire, avant de fournir des armes pour ébranler les pouvoirs en place. Les effets collatéraux du fait de la prolifération d’armes sont les actes de terrorisme auxquels on assiste un peu partout.

Durant ce qui a été appelé la guerre du Golfe, ou tempête du désert, tout a été fait pour que l’Irak soit attaqué, des troupes ayant été au préalable massées en Arabie Saoudite. Mais ça, peu de médias dits crédibles ont le courage de le dire. Depuis quand une guerre a été propre ? Les frappes dites chirurgicales en Irak sont en fait des boucheries qu’on ne montrera jamais. Ce même pays a été envahi au motif qu’il disposerait d’armes de destruction massive. A l’aide d’une lampe tempête, on continue de rechercher ces armes de destruction. Trop de pétrole dans le sous-sol attise des convoitises dans le monde actuel.

C’est quoi l’ordre mondial ? Est-ce le fait de décider d’envahir un pays pour des motifs inavoués, ou l’impératif de permettre à chaque pays, selon ses intérêts géostratégiques, d’agir et de nouer des alliances qui l’arrangent, étant donné qu’un certain général De Gaulle a dit que son pays la France n’a pas d’amis, mais que des intérêts ? Le Togo n’a pas participé au vote sanctionnant la Russie. C’est son droit.

Chacun sait que l’occident agit selon des critères définis : pétrole, arme nucléaires, ressources naturelles du sous-sol. Le reste, il multiplie les humains par le logarithme népérien de un, c’est-à-dire zéro !

Godson KETOMAGNAN

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