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Réunion de l’Internationale Socialiste : « Le Togo est un laboratoire des pratiques mortifères à la démocratie », selon Mme Adjamagbo-Johnson

Le Comité Afrique de l’Internationale Socialiste a tenu le samedi 5 juin 2021, une réunion virtuelle de ses membres. Les discussions ont porté sur « la défense et le renforcement de la démocratie dans la région » ; « l’’impact du Covid-19 et ses défis sociaux et économiques » et comment « surmonter les conflits et assurer la paix sur le continent ». Participant à cette réunion, Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson, Secrétaire générale de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) a animé une communication sur la situation politique au Togo.

« Le Togo, mauvais élève de la démocratie ». Tel est le thème de la communication animée samedi 05 juin 2021 par Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson lors d’une réunion virtuelle du Comité Afrique de l’International socialiste. Pour décrire la situation dans son pays, la Secrétaire générale de la CDPA a insisté sur trois aspects de la vie sociopolitique : « Le Togo, une dictature cinquantenaire et sanguinaire » ; « Le Togo, un champ d’expérimentation des pratiques anti-démocratiques »  et « Le peuple togolais, un peuple orphelin de la solidarité internationale ».

Pour le premier aspect, « Le Togo, une dictature cinquantenaire et sanguinaire », Mme Adjamagbo-Johnson a rappelé que suite à un double coup d’Etat militaire en 1963, ponctué par l’assassinat du premier président démocratiquement élu du Togo, le général Gnassingbé Eyadéma a régné sans partage sur le pays durant 38 ans, « un règne de terreur fait d’assassinats, de tortures, d’emprisonnement et de confiscation de liberté sur fond de parti-Etat ».

Elle a ensuite indiqué qu’au décès du général Eyadéma en 2005, son fils lui succède à travers un coup d’Etat militaire et constitutionnel sur fond de massacre des populations, le tout couronné par un hold-up électoral la même année. « Depuis, plus de 15 ans, le coup d’Etat électoral est devenu le sport favori du régime de Faure Gnassingbé. Le dernier en date, celui du scrutin du 22 février 2020 qui a vu voler la victoire du candidat porté par le regroupement de partis politiques d’opposition et d’organisations de la société civile dénommé « Dynamique Monseigneur Kpodzro » (DMK), est à l’origine de la crise en cours dans le pays », a-t-elle décrit, citant les arrestations et autres abus dans les rangs de la DMK et des partis politiques de l’opposition.

Evoquant « le Togo, un champ d’expérimentation des pratiques anti-démocratiques », la Coordinatrice de la DMK a souligné qu’à l’analyse des faits, le Togo apparait comme un laboratoire des pratiques mortifères à la démocratie. Elle a cité, entre autres, le coup d’Etat militaire de 1963, premier coup d’Etat en Afrique noire, le tripatouillage de la constitution en 2002 faisant sauter le verrou de la limitation des mandats au Togo, et la dévolution monarchique du pouvoir inaugurée sur le continent par le Togo en 2005. « Je ne passerai pas sous silence cette nouvelle manière de compter les mandats présidentiels quand le troisième ou le quatrième mandat devient le premier, une nouvelle manière de compter qui est partie de Lomé la capitale du Togo », a-t-elle poursuivi.

Enfin, parlant du manque de solidarité internationale à l’endroit du peuple togolais, le leader de la CDPA a témoigné sa gratitude à l’organisation à travers « son Secrétaire Général qui a courageusement pris position » contre son arrestation et « s’est, par la même occasion, prononcé sur la situation au Togo ». « De manière générale, a soutenu Mme Adjamagbo-Johnson, le peuple togolais toujours déterminé à prendre son destin en main, se sent orphelin de la solidarité internationale ».

G.A.

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