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Le titre de maréchal porte-t-il la poisse ?

Il a vu juste, celui qui disait que le titre de Maréchal ne porte pas chance à son porteur. L’ubuesque et mégalomane maréchal autoritaire du Tchad n’aura pas porté son titre et costume et autres apparats très longtemps. Il n’a pas non plus eu le temps de savourer sa brillante victoire, élu dès le premier tour avec un score à la soviétique de 79,32% des suffrages à la suite d’une pantalonnade électorale ou plutôt d’une élection qui « souffre d’un excès de transparence », comme le dirait l’autre.

« Quand on devient maréchal en Afrique francophone, on a atteint le sommet du sommet. Et on n’a rien d’autre à faire que partir ou mourir », raillait un internaute. Il y a 8 mois, le 11 août 2020, date du 60ème anniversaire de l’indépendance du Tchad, le dictateur se conférait le titre de maréchal, le grade militaire le plus élevé dans l’armée. Le soldat Déby montrait urbi et orbi toute sa puissance et sa mégalomanie. Il était considéré comme l’une des personnalités les plus influentes et les plus compétentes dans le domaine militaire dans la région. « Vous avez vu un jour, un chef d’Etat prendre une arme et aller se battre ? Vous croyez que je l’ai fait parce que je suis brave, parce que je suis courageux ? Je l’ai fait parce que j’aime ce pays et que je veux pas que le désordre s’y installe », déclarait-il. Le « héros » meurt au front le 20 avril les armes à la main.

Comme Déby, l’ancien soudard de Bangui, Jean-Bedel Bokassa va se conférer en 1977, à la suite d’une cérémonie grand-guignolesque, le titre de maréchal et empereur à vie de la République centrafricaine. Deux ans plus tard, il sera dépossédé du pouvoir suite à la fameuse opération «Barracuda» menée par  les services de renseignement et les forces spéciales françaises.

Le dernier dirigeant de l’Afrique francophone à s’octroyer le grade de maréchal est l’ancien dictateur zaïrois Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Za Banga alias Joseph Désiré Mobutu. Arrivé au pouvoir le 24 novembre 1965 à la suite d’un coup d’Etat, il s’impose par la force des armes et l’instauration d’un parti unique en 1982. La même année, il se confère le titre de maréchal-président du Mouvement populaire de la Révolution, seul parti politique autorisé dans le pays.

En mai 1997, le « Léopard du Zaïre » fut chassé du pouvoir par la rebellion menée par Laurent Désiré Kabila qui lui-même, recevra une décharge de plomb de sa garde rapprochée. Rongé par le cancer, le maréchal meurt au Maroc la même année et est enterré loin de sa terre natale, sans hommage national. Comme quoi après l’apogée vient le déclin. Nos fameux maréchaux en savent quelque chose…

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