ActualitesSport

Claude Le Roy et la catastrophe du football togolais : L’autre facette de la promotion de la médiocrité

 

Avril 2016-avril 2021. Cinq années après sa désignation comme sélectionneur des Eperviers du Togo, Claude Le Roy rend son tablier. Ce n’était pas trop tôt. Et pour cause, le Français a pulvérisé tous les records des pires performances de l’histoire du football togolais, lui qui avait été annoncé comme un sauveur. L’information de la démission a été rendue publique par la Fédération togolaise de football (FTF).

Dans un communiqué, la FTF annonce que le sélectionneur national des Eperviers du Togo a pris la décision de démissionner de son poste, « n’ayant pas réussi à qualifier les Eperviers pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN) Cameroun 2021 ». Le communiqué fait également cas de la reconnaissance de Claude Le Roy à l’égard des autorités sportives pour leur constant soutien, et le privilège qu’il a eu de travailler dans les meilleures conditions. « Il tient également à féliciter les joueurs de l’équipe nationale et les membres de son staff technique qui lui ont permis de travailler avec beaucoup de plaisir, beaucoup de professionnalisme de leur part», poursuit la fédération qui déplore que « Hélas, seuls les résultats n’ont pas suivi ».

En réalité, s’il est un paramètre qui permet de juger un travailleur qui plus est un sportif de haut niveau, ce sont les résultats enregistrés durant sa carrière ou au cours d’une période donnée. Pour Claude Le Roy, le passage à la tête des Eperviers du Togo fut une véritable catastrophe. Avec lui, les Eperviers ont été littéralement transparents lors des matchs. Sur 35 rencontres, ils ont réussi à arracher la victoire seulement à 9 occasions, s’inclinant à 14 reprises même devant des équipes jugées faciles à gagner. Les statistiques lui attribuent 12 matchs nuls. Une piètre prestation pour un sélectionneur qui a fait des merveilles ailleurs.

De l’histoire du football togolais, aucun sélectionneur n’a fait pire que celui qui était surnommé « Le sorcier blanc », à cause de ses prouesses. Mais il faut reconnaître que ce surnom a forcément un lien avec sa coupe de cheveux. La raison est qu’avec les Eperviers du Togo, Claude Le Roy s’est offert en spectacle de façon ridicule. Il a enchaîné les mauvais résultats au point de tuer au sein du public sportif resté fidèle au ballon rond, les derniers espoirs pour le football togolais. Son incapacité a privé le Togo de la CAN 2019 et la prochaine qui se déroulera au Cameroun. Pourtant, il a eu, de tous les sélectionneurs togolais, les meilleures conditions de travail.

Malgré ses résultats, Claude Le Roy s’est maintenu à son poste. Malgré les appels à la démission, les manifestations publiques et les pires perspectives qui s’entrevoyaient, le Français a refusé de céder son poste. Son refus de démissionner a fait dire à nombre d’observateurs qu’il était devenu un africain. Même empêtré dans les difficultés, il est resté insensible aux appels à son départ. En conférence de presse d’après-match, le 18 novembre 2018, suite à une nième défaite cinglante des Eperviers à domicile, le désormais ex-sélectionneur a surpris son auditoire en tirant un trait sur une éventuelle démission. « Je ne démissionnerai pas…Un match de football ne peut pas me faire démissionner », avait-il déclaré.

Si Claude Le Roy était si confiant, ce n’était nullement à cause de ses talents d’entraineur. Durant cette humiliante aventure dans laquelle il a entraîné les Togolais, il a toujours eu le soutien du pouvoir. Dans les milieux proches du football togolais, tous comprenaient que le Français n’avait de compte à rendre à personne, si ce n’est à Faure Gnassingbé. Une situation qui a plongé la FTF dans un certain embarras. Les décisions concernant le football et son Claude Le Roy se prenaient ailleurs, au plus haut niveau de l’Etat et la fédération s’est retrouvée dans l’incapacité de dire la moindre vérité au sélectionneur, de peur de perdre le soutien de qui on sait.

Comme dans de nombreux domaines, le maintien à son poste de Claude Le Roy n’était que la parfaite illustration de la gestion approximative du pays. Sous Faure Gnassingbé, point n’est besoin de bien faire pour être récompensé. Les seules relations d’amitié ou d’affaires, le seul militantisme et le zèle suffisent pour s’éterniser à un poste. Les détournements de fonds, les mauvais résultats et autres forces d’incompétence avérée ne pèsent pas dans la balance. Bon vent au Français !

G.A.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page