Société

Malaise au marché d’Adidogomé Assiyéyé


Augmentation des taxes, délocalisation d’une partie des activités…, les revendeuses en colère

Augmentation des taxes du marché et décision de délocalisation d’une partie des activités. Ce sont les principales dénonciations faites ce lundi 03 décembre 2018 par les femmes revendeuses du marché d’Adidogomé Assiyéyé. Ces décisions contestées émanent, selon les femmes, du consultant Logossou. Ce dernier est accusé de vouloir augmenter ses revenus en procédant à l’augmentation du tarif des tickets. Les revendeuses menacent de boycotter le marché et organiser une manifestation de rue si leurs préoccupations ne sont pas prises en compte.

L’ambiance était électrique ce lundi 03 décembre 2018 à Adidogomé Assiyéyé. Les femmes dudit marché s’étaient réunies pour une concertation par rapport à la situation qui prévaut depuis quelques mois. Elles ont dénoncé la décision des responsables du marché de procéder à une hausse des taxes ainsi qu’à la délocalisation de certains commerces. « Les décisions sont prises sans que nous ne soyons au courant. Avant qu’ils ne prennent cette décision, ils devraient nous appeler pour qu’on en discute, parce que c’est nous qui sommes dans le marché. C’est le consultant que les autorités ont engagé qui est derrière tout ça », a  déclaré Mme Obympe Ama, Coordinatrice des associations des revendeurs du marché d’Adidogomé Assiyéyé. 

En effet, les femmes du marché d’Adidogomé Assiyéyé payaient 200 FCFA comme taxe par jour de marché. Le marché s’animant les mardi et samedi, cela fait donc 400 FCFA par semaine par revendeuse. Avec la hausse décrétée par le consultant, les taxes sont passées à 500 FCFA par jour de marché, soit 1000 FCFA par semaine. A en croire les dames, cette hausse a été décidée par le consultant parce que ce dernier est payé par rapport aux recettes. « Il est payé au pourcentage et il cherche à augmenter ses revenus en augmentant le prix des tickets. Il perçoit jusqu’à 1.500.000 FCFA par mois. Comme il cherche de l’argent par tous les moyens, les enfants qui sillonnent le marché pour vendre paient également 500 FCFA alors qu’ils n’ont pas de places assises », déplore une revendeuse. Pour cette dernière, le sieur Logossou ne peut pas prétendre être un consultant. « Quand on parle de consultant, c’est quelqu’un qui travaille pour un temps donné et fait un rapport ainsi que des recommandations. Mais Logossou est là depuis longtemps. Son contrat prend fin au terme de l’année et il ne doit plus être reconduit », exige-t-elle.

L’autre fait qui a poussé les femmes à extérioriser leur colère, c’est la décision du consultant Logossou de délocaliser une partie du marché. « Il a décidé que certaines revendeuses, à l’instar de celles qui vendent le charbon de bois, seront délocalisées et renvoyées vers l’autre côté de la route de Kpalimé. Cela veut dire que lorsque les clients viennent pour acheter, ils doivent traverser la route pour aller chercher du charbon », explique une autre dame.

A la fin de la réunion, les revendeuses ont sillonné les environs du marché pour sensibiliser les populations sur le malaise qu’elles vivent. Elles menacent de boycotter le marché et d’envahir les rues si le président de la Délégation spéciale de la préfecture du Golfe, Kossi Aboka, ne réagit pas.

La déclaration ci-dessous a été lue lors de la réunion.

Géraud Afangnowou

Déclaration

C’est avec indignation et amertume que nous, les membres de différentes associations du marché d’Adidogomé Assiyéyé, venons par cette sortie, manifester notre mécontentement vis-à-vis de la prestation du consultant M. Logossou au sein du marché que nous animons tous les jours.

En effet, depuis qu’on nous a envoyé ce consultant au sein de notre marché, nous ne

vivons que dans un enfer qui ne dure sans cesse.

Nous déplorons sa décision arbitraire de diviser le marché en deux zones (une partie de l’autre côté de la route et l’autre partie à la place habituelle du marché)

L’autre point qui nous attriste, est la hausse exagérée des taxes que nous payons quotidiennement sans l’accord de nous qui animons le marché. Cette situation est à l’origine du départ de certaines personnes du marché qui préfèrent installer leurs marchandises aux bords des rues.

Lors des rencontres avec les bureaux des différentes associations du marché, le consultant Logossou ne cesse de tenir des propos diffamatoires et injustes à l’endroit des participants que nous sommes, nous les animatrices et animateurs dudit marché.

Toujours sur les instructions de ce consultant, les taxes sont depuis un certain temps fixées en fonction de la mesure de la superficie des devantures des boutiques. Alors que l’espace de la devanture de ces boutiques n’est pas synonyme de la taille de la boutique ni de sa force de vente.

Nous voulons aussi signaler que depuis que nous avions rencontré le Président de la délégation spéciale du Golfe, M. Aboka Kossi pour lui expliciter des faits de mauvaises pratiques des collecteurs des taxes, ces derniers se sont transformés en des loups contre nous. Ils ne nous considèrent plus comme des collaborateurs, mais plutôt comme des individus à mépriser et à punir à tout prix. Nous nous demandons si c’est un péché pour nous d’avoir rencontré une autorité compétente qui a souhaité nous écouter sur un sujet donné.

Par ailleurs, nous sollicitons de la part du Président de la Délégation spéciale du Golfe, du préfet, des ministres et du Président de la République, Faure Gnassingbé, une diminution des taxes que nous payons quotidiennement. La misère galopante à laquelle nous faisons face dans le marché ne nous permet pas de payer des taxes selon les nouveaux prix qui sont fixés. Si un tel prix est maintenu, nous risquons d’avoir des problèmes dans le remboursement des prêts que le FNFI nous a loués.

Il sera injuste de notre part de faire cette sortie sans dénoncer l’état calamiteux de notre marché sur le plan architecture. L’on a tendance à croire que le marché n’a aucun plan de construction moderne.

Vu tout ce qui précède, nous, membres des associations du marché d’Adidogomé Assiyéyé, demandons simplement le retrait du consultant Logossou de nos activités.

Une fois encore, nous prions notre Président de la Délégation spéciale du Golfe, M. Aboka Kossi de réagir vite pour trouver une solution adéquate à notre problème.

Nous, femmes du marché d’Adidogomé Assiyéyé, sommes conscientes de son attachement personnel à notre sujet, pour cela, nous avions confiance en lui.

Lomé, le 03 décembre 2018

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