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Le Togo indifférent à la vague de suspension du vaccin AstraZeneca

De nouvelles suspensions de l’utilisation du vaccin AstraZeneca ont été prononcées hier. L’Allemagne et la France rejoignent les pays qui, par précaution, ont décidé d’interdire l’administration du vaccin AstraZeneca. Au Togo, on fonce tête baissée. Pire, on menace ceux qui voudraient se soustraire à la campagne de vaccination.  

La France a suspendu hier lundi l’utilisation de l’AstraZeneca dans le cadre de la vaccination contre la Covid-19. L’annonce a été faite, à la mi-journée, dans une intervention du président français Emmanuel Macron. La décision, dit-il, a été prise par « précaution », en attendant l’avis de l’Agence européenne de médicament. «Nous avons un guide simple : être éclairés par la science et les autorités sanitaires compétentes et le faire dans le cadre d’une stratégie européenne», a indiqué le président français.

Cette suspension fait partie d’une vague de mesures prises par des Etats européens vis-à-vis de l’utilisation du vaccin AstraZeneca. Avant la France qui était restée l’un des pays fidèles à la firme britannique, l’Allemagne et l’Italie ont, elles aussi, interdit l’utilisation de l’AstraZeneca dans le cadre de leurs campagnes de vaccination. Ce sont là des géants européens dont la décision va certainement influencer celle de l’Agence européenne de médicament attendue ce jour. Ces pays ont été précédés par une dizaine d’autres tant sur le continent européen qu’en Afrique et en Asie.

Cette vague d’interdiction ou de suspension du vaccin AstraZeneca n’est pas le fruit d’un hasard. Un complot ? Pas sûr. La raison est toute simple ; contrairement aux autres vaccins développés par des concurrents de la firme britannique, les alertes aux effets secondaires néfastes n’ont pas été aussi nombreuses. Dans de nombreux pays, des cas de décès ont été rapportés, mais les maux les plus répandus sont la formation de caillots sanguins et la thrombose. Ces pays ont donc décidé, en toute responsabilité, de préserver la vie de leurs populations.

Ce n’est pas ce que fait le Togo. Depuis la semaine écoulée, les vaccinations ont démarré dans le pays. Les personnels de santé ont été vaccinés, des ministres aussi. Pour l’heure, aucun drame lié à la vaccination avec l’AstraZeneca n’a été rapporté officiellement. Néanmoins, la prudence avec laquelle les autorités allemandes, italiennes, françaises et autres avancent doit inspirer Faure Gnassingbé et ses collaborateurs. Comme les autres pays, le Togo ne perd rien à suspendre la campagne de vaccination en cours, le temps d’y voir plus clair. Malheureusement, on verse dans l’intimidation et les menaces. Dans ses interventions sur les médias, la personne responsable du centre de prise en charge des personnes atteintes de la Covid-19, CHU-Lomé Commune, multiplie les menaces. «Si tu arrives à Kégué (CHU-Lomé Commune, Ndlr) avec une forme grave, nous allons te faire une ordonnance. Les 500 000 FCFA par jour, tu vas les payer », a-t-il menacé dans une émission diffusée sur la chaîne de télévision nationale.

Drôle de communication d’un ministre de surcroît de l’Enseignement Supérieur, dans un contexte sanitaire qui recommande un langage fédérateur pour endiguer le mal. On voit là que le gouvernement est décidé à passer en force. C’est tout à fait le propre du régime en place de faire des choix qui alimentent le débat et suscitent la polémique. Nous l’avons démontré dans notre parution du 15 février 2021, soulignant que le choix du Togo de vacciner avec l’AstraZeneca est un choix polémique. Et pour cause, au moment où le ministre de la Santé, Mustapha Mijiyawa annonçait le démarrage de la campagne de vaccination, des pays comme l’Afrique du Sud et la République Démocratique du Congo avaient émis des doutes et suspendu l’administration dudit vaccin. Des pays européens l’avaient aussi fait alors que d’autres recensaient de nombreux effets indésirables. La vague de suspensions actuelle montre vraiment que le Togo a fait un choix polémique.

Géraud A.

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