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Couacs dans la campagne de vaccination contre la Covid-19

 

Des postes de vaccination vides pour cause de mouvements d’humeur de certains agents déployés pour la vaccination contre la Covid-19. Depuis le début de la semaine, plusieurs personnes ayant fait le déplacement sont retournées chez elles. Des agents indiquent qu’ils seraient privés de leurs rémunérations d’où le mouvement d’humeur. 

La campagne de vaccination contre la Covid-19 a débuté le 11 mars au Togo. Pour cette étape qui a suivi celle des personnels de la santé, les personnes concernées sont celles de plus de 50 ans vivant dans la capitale Lomé et sa périphérie. Selon le communiqué du gouvernement, le Togo a reçu 156.000 doses du vaccin AstraZeneca. Ce qui équivaut à la vaccination de 78.000 personnes pour les deux doses à intervalles de 21 jours.

Dans un article publié dans la parution N°3355 du 25 mars 2021, nous avions rapporté les fausses notes qui ont émaillé la phase de vaccination des personnes âgées de 50 ans ou plus. Nous avons décrit comment les agents recrutaient des personnes à tour de bras sans distinction en ce qui concerne leur âge. « Malheureusement, le Togo fait toujours dans l’amateurisme. Alors que pour cette deuxième phase la tranche d’âge invitée est celle de 50 ans ou plus et les personnes ayant des comorbidités, un cafouillage est constaté dans la campagne. Dans certains quartiers au sud de la capitale, les agents ont sillonné des maisons et vacciné tous les occupants présents, sans distinction d’âge. Consigne ou zèle ? », nous sommes-nous interrogés.

Depuis la fin de la fête de Pâques, certains lieux de vaccination sont vides, le personnel absent. « Nous étions là mardi pour nous faire vacciner, mais les agents n’étaient pas là. Nous avons estimé que c’est à cause de la Pâques qu’ils ne sont pas arrivés. Mais ce mercredi aussi, ils ne sont pas venus », explique un sexagénaire qui voulait se faire vacciner. Dans nos investigations, nous avons constaté que dans de nombreux points de vaccination, les agents déployés ne sont pas sur le terrain. Et d’après certains d’entre eux que nous avons pu rencontrer, l’arrêt de la vaccination à certains endroits de la capitale est dû au non respect des clauses qui lient les agents à leur recruteur. Indirectement indexée la Coordination nationale de la gestion de la riposte à la Covid-19. D’après ces agents, il s’agit en fait d’un mouvement d’humeur pour protester contre le retard du paiement des indemnités journalières. « Nous avons été payées pour une seule journée de travail depuis le début de la campagne. Depuis, rien alors que nous avons bouclé plus de deux semaines de campagne de vaccination », explique un agent.

Cette situation peu honorable est le genre de publicité que ceux qui dirigent le pays devraient s’efforcer d’éviter. En réalité, c’est une situation qui met en péril la vie de la population dans ce contexte de crise sanitaire où des appels sont lancés pour une mobilisation en faveur de la vaccination. Comment les gens pourront-ils se faire vacciner si des mouvements d’humeur s’observent déjà ? Et pourtant, ce n’est pas une campagne qui va s’étendre sur un ou deux mois. Elle peut durer une année voire plus. Dans certains pays, c’est depuis décembre 2020 que la campagne de vaccination a commencé, et elle se poursuit.

Pour une fois, et puisqu’il s’agit d’une affaire de santé publique, les autorités doivent faire preuve de sérieux et de professionnalisme. Malheureusement, toutes les attentions sont orientées vers la France où séjourne depuis mardi nuit le chef de l’Etat togolais.

G.A.

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