ActualitesPolitique

Des députés « nommés » réclament la démission de Claude Leroy, mais muets sur le cas Legzim-Balouki

Si des députés supposés peuvent se permettre de parler de certains sujets sans oser aborder d’autres tout aussi importants, c’est leur degré d’impartialité qui est mis à rude épreuve. Après la déconvenue de l’équipe nationale de football, Gerry Taama et Innocent Kagbara haussent le ton et réclament la démission de l’entraineur. Pendant ce temps, l’affaire relative à leur collègue accusée de concussion ne semble point les intéresser.

Depuis que le dossier sur la commande de produits pétroliers est sur la place publique, mieux, depuis que le nom de dame Bernadette Legzim-Balouki est lié à ce qu’il convient d’appeler une « honte parlementaire nationale », des députés reconnus très prolixes ont brillé par leur silence assourdissant. Mais il a fallu que les Eperviers plombés par l’âge vieillissant du sélectionneur manquent leur qualification à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations au Cameroun pour que ces silencieux se réveillent de leur torpeur et envahissent les nouveaux médias.

C’est d’abord Gerry Taama qui s’est laissé aller. « Avec 6 victoires, 5 nuls, 10 défaites à la tête des Eperviers depuis 2016, beaucoup d’entraîneurs se seraient fait virer depuis longtemps pour un tel bilan. Et quand on parle de 6 victoires, voyons voir contre qui :… Claude Leroy mérite son surnom de sorcier blanc. Seulement que sa sorcellerie est tournée contre le football togolais. Il a gbassé tous les dirigeants, ce qui fait que ces derniers n’arrivent pas à le remplacer », a dégainé l’ancien homme en treillis.

A sa suite, Innocent Kagbara qui n’a pas voulu laisser son collègue lui ravir la vedette. D’un tweet, il s’est ainsi prononcé : « Nous avons appris avec stupéfaction et regret l’élimination du Togo de la Coupe d’Afrique 2021. Ce qui s’est produit est contraire aux valeurs des Eperviers. À l’unanimité, les Togolais doivent décider de se séparer de M. Claude Leroy. Le football togolais mérite le meilleur ». Après ces deux sorties, nous avons failli nous rompre les phalanges à force d’applaudir. Avant de nous rendre compte que ces deux messieurs sont en fait des poltrons.

En effet, ils n’avaient pas quitté le Togo depuis que l’affaire liée à la commande des produits pétroliers a éclaté. Ils n’avaient pas quitté le pays quand certaines vérités ont commencé à poindre et à sourdre. Ils étaient surtout présents quand il a été dévoilé, preuves à l’appui, que leur collègue, dame Bernadette Legzim-Balouki s’est rendu coupable de concussion à hauteur de 528 millions FCFA –et même là, c’est ce qui est révélé pour le moment- alors qu’elle officiait en tant que ministre du Commerce. Une forme de corruption opérée en seulement 14 mois. Mais ni l’un, ni l’autre n’ont osé « ouvrir la bouche » (pour reprendre l’expression Sélom Komi Klassou) et dire ce qu’un élu du peuple devrait dire en pareille occasion.

Aujourd’hui, la paire Taama-Kagbara parle de football. Au nom de quelle légitimité ? Les autres députés qui se sont tus –probablement en guise de solidarité dans le mal- s’agissant de leur collègue Legzim-Balouki- disposent de circonstance atténuante : silencieux sur toute la ligne. La moralité dans cette histoire est que le silence de l’Assemblée nationale pourrait constituer une jurisprudence. Car on leur demandera à l’avenir de quoi ils voudront se mêler, puisqu’ils n’ont pas eu assez de courage pour dénoncer leur collègue.

Un autre député avait également minimisé la portée de l’affaire de la commande de produits pétroliers, allant jusqu’à se permettre des propos du genre : « Je ne vois rien de sérieux, rien de tangible, rien de documenté… je vois plutôt un règlement de compte…Au niveau de l’Assemblée ou à mon niveau, je n’ai pas matière à convoquer un ministre pour cette affaire-là ». Il serait très intéressant que le sieur Alipui Séna revienne pour se prononcer juste sur la partie qui concerne sa collègue à l’Assemblée nationale.

Godson K. 

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page