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Coup d’Etat en Guinée : Vent de panique dans les palais

La messe est déjà dite. Depuis le 5 septembre dernier, Alpha Condé n’est plus l’homme fort de la Guinée. Au pouvoir depuis 2010, il a été renversé par le Groupement des forces spéciales (GFS) dirigé par Mamady Doumbouya, chef des putschistes. Le gouvernement et la Constitution ont été dissous, et les militaires annoncent la mise en place d’un nouveau gouvernement inclusif.

Le nouvel homme fort de la Guinée se nomme Mamady Doumbouya. Cet officier de 41 ans, nommé Commandant du GFS en 2018 par Alpha Condé lui-même a motivé ce coup d’Etat par les maux qui minent le pays. « Lorsque le peuple est écrasé par ses dirigeants avec la complicité des juges, il revient à l’armée de rendre au peuple sa liberté, a dit Jerry Rawlings. Le Groupement des Forces Spéciales n’a fait qu’assurer sa mission républicaine de protéger le peuple de Guinée », a-t-il dit dans un tweet, ce lundi 6 septembre 2021.

La chute du Prof Alpha Condé fait suite à celle de son homologue Ibrahim Boubacar Keïta. Il y a un an à peine, des putschistes, avec à leur tête le Colonel Assimi Goïta, avaient renversé le président malien alors qu’il était à son deuxième mandat. C’était le 18 aout 2020.

Ces deux opérations qui ont conduit au renversement des deux présidents ont été menées par des forces spéciales de l’armée. Ces deux coups d’Etat qui surviennent en l’espace d’une année dans la sous-région ouest africaine donnent déjà des insomnies à d’autres chefs d’Etat considérés eux aussi comme des « variants » sur le continent.

Certains, visiblement, commencent déjà par prendre des mesures pour éviter des situations semblables. En effet, 24 heures après l’avènement du coup d’Etat en Guinée, le président camerounais, Paul Biya, 89 ans, au pouvoir depuis 1982, a pris certaines mesures probablement pour éviter que ce vent qui souffle dans la sous-région atteigne son pays. Il a pris, ce 6 septembre 2021, un décret portant nomination de responsables au ministère de la Défense.

Coïncidence ? Nul ne saura le dire. Mais tout porte à croire que ces mesures présentées comme visant à donner un nouveau visage au ministère de la Défense du pays ont été plutôt inspirées par les dernières évolutions de l’actualité politique en Guinée. Probablement, l’octogénaire Paul Biya voyant venir ce vent au sein de son régime ou au sein de la population éprise d’alternance et de changement à la tête du pays, prend des dispositions.

Outre Paul Biya, ils sont encore nombreux, ces chefs d’Etat africains « variants » qui doivent passer actuellement des nuits blanches juste pour éviter ce qui est arrivé à leur collègue Alpha Condé. De Faure Gnassingbé à Teodoro Obiang Nguema Mbasogo en passant par Alassane Ouattara ou encore Denis Sassou Nguesso, ce nouveau vent semble souffler progressivement à travers les pays sur le continent.

A qui le tour ? Car, « des coups d’Etat, il y en aura d’autres ! », à en croire Nathaniel Olympio, président du parti des Togolais.

Joël D.

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