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Privatisation de Togocom/ Révélations sur l’humiliante fin d’Atcha-Dédji Affoh

 

 

Une fin de parcours humiliante pour Atcha-Dédji Affoh. L’ex-Directeur Général de Togocom a le moral dans les chaussettes. Ecarté du processus de liquidation du Groupe Togocom, il a été expulsé (sic)de son bureau.

Découvrir à travers les médias que la société que l’on dirige et dont on se sert comme une propriété privée est vendue. Atcha-Dédji Affoh en a fait la douloureuse expérience il y a quelques semaines. En effet, tout comme la grande majorité des Togolais, le natif de la région Centrale a appris la privatisation sinon la liquidation de Togocom à travers les médias. Selon les informations de sources proches du dossier, celui qui était aux commandes de cette société de télécommunication n’a jamais été informé d’aucun processus de vente, ni de la finalisation du contrat entre le Togo et le Groupe Axian. Il a été tout simplement mis devant le fait accompli.

Et curieusement, il n’était pas le seul militant de premier plan du parti au pouvoir ou dignitaire du régime RPT/UNIR à avoir appris la privatisation de Togocom dans les médias ou sur les réseaux sociaux. La majorité des ministres du gouvernement Klassou n’a été informée de la liquidation de la société qu’en Conseil des ministres. « Comment cela est-il possible ? », s’interroge-t-on. Selon certaines indiscrétions, le projet a été piloté de bout en bout par le chef de l’Etat lui-même avec la collaboration, bien sûr, de la ministre des Postes, de l’Economie Numérique et des Innovations technologiques, Cina Lawson. Ce duo a été les vrais artisans de cette liquidation polémique.

Pour Atcha-Dédji Affoh, cette éviction représente en réalité une fin de parcours humiliante. Ce n’est pas le fait de ne pas avoir été informé de la privatisation qui constitue la seule humiliation pour cet homme qui est l’un des plus fervents soutiens du régime dictatorial RPT/UNIR. Depuis quelques jours, l’ex-Directeur Général de Togo Cellulaire puis de Togocom, après la fusion avec Togo Télécom, n’a plus de bureau. Il a été expulsé des locaux qu’il occupe à la Direction Générale de Togocom, et l’ordre viendrait de la Présidence de la République elle-même. « On lui a intimé l’ordre de déguerpir dans un bref délai et il s’est exécuté. Normalement, on devrait le laisser préparer la passation de service avec ses collaborateurs et organiser par la même occasion son départ. Cela n’a pas été le cas. Ils n’ont même pas attendu la passation de service qui a eu lieu ce lundi 25 novembre pour lui intimer l’ordre d’évacuer les lieux », rapporte une source.

Elle révèle aussi que cette douloureuse épreuve a impacté l’ex-DG qui aurait le moral dans les chaussettes, se sentant humilié par son chef. « Beaucoup de personnes lui ont rendu visite. Toutes rapportent qu’il est comme quelqu’un qui a été frappé par un deuil. Il est inconsolable.  Le moral n’y est pas du tout », indique la source.

Et pourtant, comme nous l’avions effleuré, Atcha-Dédji Affoh fait partie des premiers contributeurs aux financements des activités propagandistes du parti au pouvoir. Il y a consacré les milliards détournés de la société de téléphonie mobile dont il était le premier responsable et qui lui servait de vache à lait, ainsi qu’à d’autres barons du régime. Des témoignages disent de lui qu’il faisait la pluie et le beau temps dans les localités du Nord du pays, surtout à Tchamba (dans la région Centrale) et les localités alentours. Avec les milliards de Togo Cellulaire et de Togocom, il organise les opérations d’achat des consciences des populations afin de garantir au RPT/UNIR le maximum des votes.

En plus de ses capacités à mobiliser des fonds pour servir les viles causes de la dictature, Atcha-Dédji Affoh avait également au sein de sa junte une multitude de journaux prêts à le défendre moyennant ce que l’on sait. Ses malversations financières dénoncées par des organes crédibles étaient démenties ou banalisées par d’autres.

Ses portes-voix étaient également au front lors de la fusion de Togo Cellulaire avec Togo Télécom en juillet 2017. A l’époque, la ministre Cina Lawson en avait eu pour sa dose, critiquée pour ses prises de positions en défaveur d’Atcha-Dédji Affoh. Cette guerre entre deux soutiens du régime avait alimenté le débat entre les « supporters » des deux clans. Est-ce le temps de la revanche pour Cina Lawson ? Nous ne le savons pas, même si certaines langues n’hésitent pas à faire le lien entre l’épisode de la fusion et l’humiliation présente de l’ex-DG de Togo Cellulaire.

Tout compte fait, les Togolais ont été surpris par cette liquidation de Togocom, l’une des dernières sociétés encore détenues par l’Etat. Ils se posent également de nombreuses questions devant le flou qui entoure les conditions de cette privatisation mal pensée par un régime en quête de statistiques internationales sans réels impacts sur le quotidien des populations.

G.A.     

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