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Togo : 16 ans de pouvoir et pas un seul scanner…

« La politique, c’est cela : avoir une vision et agir pour qu’elle se réalise » (Françoise Giroud)

Le Togo, on le disait récemment, est l’un des pays les plus développés au monde…sur des maquettes. Malheureusement. Les gouvernants annoncent, à grands renforts médiatiques, des programmes et projets ambitieux qui se limitent seulement au virtuel.

Si Faure Gnassingbé et sa minorité devraient réaliser les nombreuses promesses faites ou projets annoncés avec des chiffres qui donnent parfois le tournis, le Togo, notre nation, la Terre de nos aïeux, serait l’un des pays les plus développés dans la région ouest-africaine. Malheureusement le temps passe, le fils du père est à sa 16ème année au pouvoir et les Togolais ne voient rien se concrétiser.

« Au pouvoir depuis 16 ans, Faure Gnassingbé n’a pas construit un seul hôpital au bénéfice des Togolais. Il n’y a même pas un seul scanner opérationnel dans les hôpitaux publics. Pourtant en 2015 il a déclaré qu’il entamait un mandat social. Mandat social sans service social », observe, dépité, Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais.

Le long règne n’est pas synonyme de développement. Quand on a de la vision pour son pays, on n’a pas besoin de cumuler les mandats présidentiels pour laisser ses empreintes. Les belles illustrations viennent de Mahamadou Issoufou du Niger, de Macky Sall du Sénégal ou encore de Nana Akufo-Addo du Ghana qui, en seulement deux mandats, ont imprimé la marque de développement à leur pays, avec de nombreuses réalisations à leur actif.

Muhammadu Buhari du Nigeria qui a promis de quitter le pouvoir au terme de son second mandat pour se consacrer à l’élevage de bétail, apporte sa touche au développement de son pays. Il  a inauguré le 10 juin 2021, le chemin de fer moderne à double voie à écartement standard d’environ 157 km reliant Lagos, la capitale économique à Ibadan dans l’Etat d’Oyo au sud-ouest du pays.

Ce joyau, d’un coût de 1,5 milliard de dollar, constitue selon le président nigérian, une «ligne vitale qui établit une chaîne d’approvisionnement logistique de bout en bout dans le transport ferroviaire entre Lagos et Ibadan, car les marchandises destinées à l’arrière-pays seront désormais transportées par train directement du quai du port d’Apapa jusqu’au dépôt de conteneurs intérieur situé à Ibadan, d’où elles pourront être distribuées dans d’autres parties du pays ».

En 2013, Faure Gnassingbé avait réuni à Lomé un casting d’hommes d’affaires VIP et une cohorte d’invités de prestige pour lancer le projet « Fleuve de l’Espérance » qui consistait en la construction d’une autoroute reliant Lomé à la frontière du Burkina Faso, et un chemin de fer pour connecter le Togo au réseau ferroviaire de la CEDEAO.

Le « Fleuve de l’Espérance »n, avait-on dit à l’époque, était un projet ambitieux de facilitation du transport maritime dont le Port autonome de Lomé est un hub incontournable, qui sera bénéfique pour la fluidité, la rapidité et la sécurité des transactions des pays sans littoral (Burkina Faso, Mali, Niger) et d’autres pays de la côte atlantique qui n’ont pas de port en eau profonde (Bénin, Ghana, Côte d’Ivoire) et qui ne peuvent pas recevoir les navire gros porteurs.

Il y a 8 ans donc que ce projet a été réalisé sur maquette. Pour la phase de concrétisation, il va falloir peut-être attendre le retour de Jésus-Christ…

Médard AMETEPE

 

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