Editorial

La Facilitation ne reconnaît pas l’UFC

 

« Le respect de la parole donnée nous permet d’atteindre avec honneur et dignité le courage de nos actes aussi difficiles à réaliser soient-ils….» (Jacques Caron)

Les lieutenants de Gilchrist Olympio avaient juré par tous les saints qu’ils ne céderont jamais « leur siège » à la CENI. Ils auraient après coup reçu l’onction divine et revu leur position. Surtout après les manœuvres dilatoires qui ont permis à son allié, UNIR, de gagner suffisamment du temps et de conduire unilatéralement et de façon biaisé le processus de recensement au bout.

L’UFC a atteint ses objectifs. Elle serait donc prête à ramasser ses clic-clac et quitter la CENI. Mais à la seule condition que la CEDEAO le lui demande. «Si aujourd’hui, la commission de la CEDEAO débarquait à Lomé et disait : toute considération faite, vous de l’UFC vous n’êtes pas un parti de l’opposition parlementaire ou vous l’êtes, mais nous vous dénions votre place à la CENI, nous vous rassurons que l’UFC démissionnera tranquillement de cette CENI», avait laissé entendre Dr Ekoué Gada, conseiller au bureau de l’UFC fin octobre lors de la sortie opérée par ce parti.

La Facilitation a accédé à la requête de l’UFC. D’ailleurs, elle ne reconnaît pas ce parti comme partie prenante aux discussions. Telle est la position claire et nette d’Alpha Condé, co-Facilitateur dans la crise togolaise. Le président guinéen n’est pas informé que de faux rapports lui ont été envoyés à propos des manigances et agissements du régime et de l’UFC à la CENI et du non respect des recommandations des chefs d’Etat de la CEDEAO. Il n’en revenait pas.

Manifestement, il y a certains, des torpilleurs et pêcheurs en eau trouble qui ne veulent pas voir le Togo sortir de la crise, qui encouragent le pouvoir à foncer, à opérer ses coups de force, aggravant ainsi la crise. C’était curieux que des « experts électoraux » dépêchés par la CEDEAO et qui devraient faire preuve de hauteur et de neutralité, prennent fait et cause pour l’un des protagonistes en affichant un satisfécit béat du processus de recensement décrié mené par le pouvoir et sa CENI inféodée. Une sortie impromptue qui a déclenché un branle-bas d’indignation dans l’opinion.

Tout est à refaire ou du moins à parfaire, à en croire les échos de Conakry. La C14 sera représentée à la CENI avec ses 8 membres, conformément aux décisions de la deuxième réunion du Comité de suivi de la CEDEAO. La présidence de l’institution reviendra à un étranger. Les démembrements de la CENI seront recomposés, etc. Il va de soi et tout le monde en est conscient, la date du 20 décembre n’est pas tenable.

L’UFC avait promis de dégager de la CENI sur la demande de la CEDEAO. Il revient à Gilchrist Olympio et à ses hommes de main de donner la preuve aux Togolais qu’ils sont des hommes de parole. Comme le souligne Nouredine Meftah, « la parole donnée, est un engagement à respecter ».

Médard AMETEPE

 

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