Economie

 PAL:  Le dragage tardif du quai minéralier pénalise les armateurs de grande capacité

 

Le ciel s’assombrit sur le Port Autonome de Lomé (PAL). Le Togo qui dispose de l’une des rares côtes naturelles en eaux profondes d’Afrique de l’Ouest et centrale a désormais cédé la place à ses voisins, du fait de l’incapacité des dirigeants à entretenir ce don de Dieu. Et pour preuve, la note circulaire Réf. : DCAP/PAL/2047/18 datée du 14 septembre 2018 à l’attention des consignataires, manutentionnaires et réceptionnaire qui lèvent le voile sur la profondeur actuelle du bassin du quai minéralier.

A travers cette note d’information, Komi Essoneya Kabitchada dans le rôle de Directeur général par Intérim, recommande aux usagers du quai d’instruire les armateurs et affréteurs à limiter leurs drafts au maximum à 9,50 mètres à l’avant et 10,00 mètres à l’arrière des navires en direction de ce quai. Il s’agit là d’un grand scandale et désarroi dans l’industrie maritime du fait que bien avant cette décision, les bateaux qui arrivaient dans ce bassin avec 11 mètres et 11,5 mètres ne pouvaient accoster qu’en période de haute marrée. Même cette situation était déjà intenable pour les affréteurs et armateurs, car ne comprenant pas pourquoi un port en eaux profondes ne peut pas accueillir, directement les navires à leur arrivée au lieu d’attendre. Il s’agit là des pertes de temps qui engendrent des préjudices en matière de surestarie.

Le communiqué précise que la situation ne reviendra à la normale que quand les travaux de dragage seront réalisés sans toutefois mentionner la période. Ce qui signifie que désormais, le Port Autonome de Lomé ne pourra plus recevoir les tonnages entre 35.000 et 50.000 tonnes de minéralier sur ses quais. Ce qui est totalement incompréhensible, car avant la nomination de Fogan Adegnon comme Directeur Général, le PAL accostait des armements de 60.000 tonnes métriques. Dans ces conditions, que deviennent les bateaux qui ont accompli leur booking avant la diffusion de cette information ? Sachant pertinemment que les chargements des bateaux sont annoncés souvent en moyenne 1,5 mois auparavant.

Il s’agit là d’énormes manques à gagner pour les affréteurs qui ne peuvent plus réaliser les économies d’échelle. Le fait de transporter un gros tonnage permet de maximiser en termes de charges fixes. Pendant que les autorités togolaises plongent leur port dans l’abîme, les pays voisins se lancent ou ont déjà réalisé de lourds travaux pour atteindre les ports à fort en tirant d’eau.

Pour preuve, depuis l’année 2017, le port de Tema au Ghana accueille les navires de plus de 50.000 tonnes. D’ailleurs les installations de ce port voisin ont été déjà testées par CIMFASO du milliardaire burkinabé Inoussa Kanazoe pour réacheminer le clinker vers le Burkina Faso. Certainement une stratégie pour contourner le Togo au cas où.

De même, Alassane Ouattara, avec le soutien de son ami Vincent Bolloré, a également augmenté les capacités des ports de la Côte d’Ivoire en tonnage. Le Bénin aussi fait des efforts dans l’agrandissement de ses installations, mais seulement il est handicapé par le caractère étroit de la zone d’occupation.  Quant au géant Nigéria, il vient de lancer en février 2018, à 1,5 milliard de dollars, des travaux de construction d’un port en eaux profondes à Lekki au sud-est de Lagos, à hauteur de 1,5 milliard de dollars.

Que sera le Port Autonome de Lomé dans cet environnement de grande compétitivité ?

  1. Douligna

 

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