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Nouvelle polémique autour de la production par le Togo du pétrole

 

« La vérité, l’âpre vérité », (Stendhal)

Au fil des années, mois et jours, le pot-aux-roses autour de l’exploitation et de l’extraction du pétrole par le Togo est en train d’être découvert. Certes, on raisonnera une fois encore par hypothèse pour accréditer la thèse de l’extraction et de l’exploitation du pétrole au Togo. Mais, encore un peu de temps et toute la vérité autour de cette activité qui obéit à la loi de l’omerta sera révélée et connue de tout le monde. Selon le dernier rapport du ministère de l’Economie du Gabon, le pays d’Ali Bongo importe du gasoil du Togo. C’était l’information de cette fin de semaine, révélée par africapostenews.com.  Au premier semestre 2018, le Gabon a versé la bagatelle de 7,7 milliards FCFA au Togo en contrepartie de cargaisons de gasoil. Que le Gabon, pays pétrolier et qui figure dans le top 10 des pays africains producteurs de pétrole importe encore du gasoil d’un autre pays, ne relève pas d’une absurdité …dans l’absolu.

Cet état de chose peut résulter d’une situation conjoncturelle. Quoiqu’exportateur du pétrole, le pays peut se faire approvisionner en un dérivé du pétrole. Toutefois, la situation des transactions commerciales sur le gasoil entre le Togo et le Gabon appelle une analyse nuancée. Et pour cause, le pays que régente la dynastie Gnassingbé depuis plus de cinquante ans a toujours réfuté les accusations d’une exploitation clandestine du pétrole dans ses eaux, en dépit d’indices dont l’analyse en un faisceau soutient le contraire. Comment le Gabon, pays pétrolier peut-il importer du gasoil du Togo, pays non pétrolier ?

A en juger par l’importance du montant que le trafic du gasoil à destination du Gabon a généré pour l’économie togolaise, la probabilité que le Togo pompe régulièrement du pétrole et le transforme à des fins de commercialisation est extrêmement forte. Faut-il continuer de croire les versions officielles qui prétendent que le Togone pompe pas de pétrole ? Certes il n’est pas exclu qu’il soit un pays de transit par lequel le bien est acheminé vers  le Gabon. Certains soutiendront cela, exactement comme dans le scandale monstre qui avait eu cours à une époque donnée où  l’or, le diamant et autre avaient été annoncés par la presse nationale comme étant des ressources exploitées et commercialisées par le Togo. Au fil des ans, le discours a fini par changer. De la dénégation, on en est arrivé à l’admission de l’exploitation sur des sites alluvionnaires et donc  à l’exploitation à petite échelle. Et de là à l’admission pure et simple d’une exploitation, il n’y a visiblement qu’un pas.

Au-delà, convient-il de le rappeler, la répétition ayant valeur pédagogique, les milliards FCFA versés par ENI à l’Etat togolais au titre d’une prospection pétrolière pourtant annoncée infructueuse, le fameux contrat de partage de production auquel cette société a mis fin avant son retrait du Togo à cause du non-respect par l’Etat togolais des clauses alors que sans production pétrolière, il ne saurait y avoir partage, la bataille judiciaire annoncée avec à la clé plusieurs milliards de dollars réclamés à ENI aux Etats-Unis  par Brenham Oil Company avant que cette entreprise ne reconsidère sa position, etc. sont autant de signes révélateurs d’une réalité qui s‘appréhende et transcende ce qui s’apparente à un véritable mensonge d’Etat.

Meursault A.

 

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