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Entretien exclusif avec Cellou Dalein Diallo/« Les Guinéens sont déterminés à défendre la possibilité d’une alternance démocratique»

 

En Guinée, le président Alpha Condé qui arrive au terme de son second mandat en 2020, n’envisage guère de céder le pouvoir. Il peaufine des stratégies, notamment la révision de la Constitution pour s’offrir un 3ème mandat présidentiel. En face, les partis d’opposition, les syndicats et organisations de la société civile regroupés au sein du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) mobilisent leurs partisans dans les rues contre un éventuel 3ème mandat d’Alpha Condé.

Dans une interview exclusive accordée au quotidien Liberté, Cellou Dalein Diallo, le leader de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), membre du FNDC, martèle que les Guinéens sont déterminés à défendre leur constitution, à défendre la possibilité d’une alternance démocratique et qu’il ne faut plus qu’on attend la mort du Président pour changer de régime»

 

Liberté : Monsieur Cellou Dalein Diallo, vous êtes le président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), Chef de file de l’opposition, parti membre du Front National de la Défense de la Constitution (FNDC). Le monde, notamment l’Afrique suit avec attention la crise qui secoue la Guinée depuis un moment et le mot d’ordre de l’opposition guinéenne, c’est la défense de la constitution. Est-ce que vous n’êtes pas en train de prêter une intention au professeur Alpha Condé de vouloir modifier la constitution en vue de rempiler pour un 3ème mandat?

Cellou Dalein Diallo : Non, nullement. Vous savez que le législateur guinéen, tenant compte de l’histoire récente de notre pays, a pris soin de verrouiller la limitation du mandat présidentiel, parce que nous avons eu dans ce pays droit à deux présidences à vie. Celle du président Sékou Touré et celle du président Lansana Conté. Le législateur, lors de l’élaboration de cette constitution, a cru devoir favoriser l’alternance démocratique en verrouillant la limitation du mandat. C’est ainsi qu’il est stipulé dans la constitution en vigueur que la forme républicaine de l’Etat, la pluralité politique et syndicale, la laïcité, le nombre et la durée du mandat du Président de la République, ne peuvent faire l’objet d’aucune révision.

Vous faites allusion à l’article 154 de la constitution de la Guinée…

Absolument. Monsieur Alpha Condé n’a jamais critiqué cette constitution, il a prêté serment sur elle, il a juré de la respecter, maintenant vers la fin de son second mandat, il a trouvé le besoin de se maintenir au pouvoir. Il n’y a aucun moyen de réviser cette constitution. La parade que ses conseillers ont trouvée pour lui, c’est : « Changeons de constitution. Si on change de constitution, on remet le compteur à zéro et tu n’es plus lié par les serments antérieurs, ni par l’ancienne constitution. C’est une nouvelle République qui commence et ça te donnerait le droit donc de te présenter ».

Voilà en fait l’histoire. Alors maintenant, il essaye de faire la promotion d’une nouvelle constitution. On trouve tous les tares possibles à l’ancienne constitution comme quoi elle n’a pas permis de mettre en place la haute cour de justice, la démocratie n’était pas réelle dans le pays en raison des faiblesses de cette constitution. Ce qui est absolument faux. Notre constitution n’est pas différente de celle du Mali, du Sénégal, du Bénin, du Ghana. Mais le seul objectif visé par cette campagne de changement de constitution, c’est pour permettre à Alpha Condé de rester, de se maintenir  au pouvoir au-delà des deux mandats. Alors pourquoi lui faire un procès d’intention ?

Il y a eu une vaste campagne, des marches pacifiques, des meetings où on a essayé de défendre dans une première phase, le 3ème mandat, il faut qu’on laisse Monsieur Alpha Condé finir ses chantiers, il a engagé beaucoup de chantiers inachevés. Lorsqu’ils se sont rendu compte que ces arguments ne passent pas, ils disent : il faut changer la constitution. Mais pourquoi changer de constitution à la fin de son mandat ? Il peut à la limite laisser le soin au futur Président d’examiner l’opportunité d’un changement constitutionnel s’il y a lieu. Mais aujourd’hui, non seulement il y a des actes qui sont posés qui démontrent qu’il veut y aller. Déjà le ministre des Affaires étrangères, sur ses instructions, a écrit à tous les ambassadeurs pour leur demander d’aller convaincre les institutions et les gouvernements auprès desquels ils sont accrédités de la nécessité pour la Guinée de se doter d’une nouvelle constitution et ils ont élaboré des éléments de langage. Mais il n’y a pas de motifs nécessaires pour ce faire. Ils estiment que c’est pour renforcer la lutte contre le réchauffement climatique, c’est pour renforcer la question du genre, etc. Mais l’objectif, comme je l’ai dit, c’est de permettre  à Alpha de briguer un 3ème mandat en 2020.

Vous confirmez ou infirmez cette information selon laquelle il y aurait un accord qui lie l’ensemble de la classe politique après l’épisode Dadis Camara de toucher à cette constitution ?

Non, il n’y a pas un accord écrit qui indique qu’on devrait retoucher cette constitution. Le Conseil National de Transition (CNT) s’était érigé en assemblée constituante et a élaboré cette constitution qui a été adoptée. Pendant ces neuf (09) ans,  personne au sein de la classe politique, n’a remis en cause cette constitution. Monsieur Alpha Condé lui-même était très fier de jurer sur elle, de la respecter et la faire respecter. Pendant sa campagne pour le second mandat, il n’a jamais fait état de faiblesse quelconque de cette constitution. Comme je vous l’ai dit, elle n’est pas très différente des autres constitutions en vigueur dans la sous-région. Le seul problème, c’est qu’elle verrouille la limitation du mandat et on ne peut pas modifier cette disposition relative à la durée et aux nombres de mandats.

Aujourd’hui, vous êtes dans une coalition, le Front National de la Défense de la Constitution (FNDC), vous êtes en pleine mobilisation contre cette velléité de changer la constitution. N’êtes-vous pas inquiet que les manifestations s’essoufflent ?

Vous savez, c’est un acquis important pour nous, la limitation de mandat et le fait que cette limitation soit verrouillée. Les Guinéens tiennent à cette constitution. La Guinée dans toute sa diversité politique, sociale, culturelle se retrouve au sein du FNDC pour défendre la constitution.

Le camp d’en face tient aussi à sa position et compte mobiliser les Guinéens pour le référendum.

Oui mais, vous pouvez comparer leur mobilisation à celle que le FNDC réalise. Monsieur Alpha Condé et ses partisans ont voulu démontrer leur capacité de mobilisation, mais ils ont échoué même s’ils ont mobilisé tous les fonctionnaires, tous les agents des services publics, des établissements publics et parapublics, les hôpitaux ont été vidés, les infirmiers, les infirmières, les médecins pour participer à cette mobilisation qui a été un échec. Elle n’a rien n’avoir avec les manifestations pacifiques du FNDC. Il n’y a aucun risque à ce que ces manifestations s’essoufflent. Les Guinéens sont déterminés à défendre leur constitution, à défendre la possibilité d’une alternance démocratique, il ne faut plus qu’on attend la mort du Président pour changer de régime.

Est-ce que vous pouvez arriver à faire plier le Président Alpha Condé par la seule mobilisation ?

Je pense que oui.  On en est convaincu. D’abord, nous avons montré à l’opinion  publique nationale et internationale que les Guinéens ne sont pas pour. Nous avons fait une grandiose mobilisation après celle d’Alpha Condé. Il était en train de présenter cette mobilisation comme un trophée. Mais lorsque le FNDC a appelé à mobiliser, on s’est  rendu compte que ça n’avait rien avoir en terme d’ampleur avec celle que Alpha Condé a organisée.

Je le dis pour cause, parce qu’au Togo, on a une certaine similitude avec le cas guinéen où quand l’opposition mobilisait véritablement dans les rues,  il y a eu l’idée d’un dialogue, avec président Condé et son homologue du Ghana comme facilitateurs. Puis après, ils ont lancé les élections législatives et  tout a périclité. En termes de stratégies, quelle approche vous avez aujourd’hui vis-à-vis de la CEDEAO et de la communauté internationale ?

On a déploré la timidité de la réaction de la CEDEAO et de l’Union Africaine et même de l’Union Européenne. Seul l’administration Trump a pris une position claire, forte pour s’opposer à Alpha Condé a à l’occasion de la visite qu’il a effectuée aux Etats-Unis. Le département d’Etat a rendu public un communiqué dans lequel ils l’ont plutôt encouragé à lutter contre la corruption et à respecter la constitution.

Et la position des Nations Unies? Monsieur Mohamed Ibn Chambas est passé dernièrement en Guinée.

Monsieur  Ibn Chambas HAMBAS était venu, il nous a rencontrés et nous a dit qu’il était porteur d’une lettre du Secrétaire Général  des Nations Unies, adressée à monsieur Alpha Condé. On n’a pas manqué de lui expliquer les points de vue des Guinéens.

Seriez-vous éventuellement ouvert à un dialogue?

Sur la constitution,  non. Cette constitution n’a pas prévu  de dispositions permettant de l’abroger dans un contexte de continuité. Elle peut être amendée dans les dispositions qui peuvent faire l’objet de révision, mais il n’est pas prévu qu’on puisse l’abroger. Donc la simple idée de changer de constitution n’est pas légale.

Est-ce qu’on ne vous accuserait pas d’être fermé à toutes discussions, à tout dialogue ?

Notre position est claire. Nous avons dit que nous sommes contre un coup d’Etat constitutionnel. Nous sommes pour le respect  de la constitution, de l’alternance démocratique. Les griefs qu’il semble avoir contre cette constitution (la participation de la diaspora aux élections par exemple),  tout cela peut être examiné dans le cadre d’une révision.

Que pensez-vous d’une synergie d’actions entre différences forces sous-régionales qui vivent plus ou moins les mêmes situations que vous ? Des pays comme le Sénégal ou la Côte d’Ivoire où on prête les mêmes velléités de rempiler pour un troisième mandat à Macky Sall et à Alassane Ouattara ; ou au Togo où carrément c’est 4ème mandat que vise Monsieur Faure Gnassingbé. Est-ce que ce ne serait pas bien d’ouvrir un débat de principe sur la limitation de mandats de façon générale dans  la sous-région, ne serait-ce que dans l’espace CEDEAO ?

Je pense même qu’une idée avait germé avec le Président Alpha Omar Konaré au niveau de l’Union Africaine pour  décourager les modifications des constitutions avec effet  de ne pas  permettre aux chefs d’Etats de se maintenir au pouvoir. Mais ça n’avait pas prospéré.

Au sommet de l’Union Africaine qui s’est tenu à Banjul en Gambie, cette résolution avait été présentée par le Président  Konaré, mais il y avait plusieurs Chefs d’Etats qui s’y étaient opposées. Mais au niveau de la CEDEAO  actuellement,  je pense que tous les Etats ont cette limitation de mandats sauf si on considère  qu’on  peut faire sauter ce verrou en changeant cette constitution. C’est une parade que certains dirigeants sont en train d’exploiter, mais nous, dans notre constitution, il est clairement stipulé que nul ne peut exercer plus deux  mandats consécutifs.

Est-ce qu’au niveau de la CEDEAO, on peut adopter une résolution comme celle-là dans le cadre de renforcement de la démocratie parce qu’après tout, nous sommes en avance sur les autres régions ? Aujourd’hui, dans  toutes  les constitutions, il y a la limitation en Afrique de l’ouest,  même au Togo et je pense c’est le problème de la rétroactivité qui se pose.

Question d’éthique.  Est-ce qu’il ne se pose pas un problème de moralité lorsque des leaders charismatiques de l’opposition qui se sont battus pour la démocratie, mais une fois au pouvoir, s’érigent en bourreau de cette valeur démocratique éprouvée ? Est-ce que si demain vous accédez à la Magistrature Suprême,  vous ne serez pas piqué par les mêmes velléités que Monsieur  Alpha Condé ?

Je sais que Monsieur Alpha Condé a perdu beaucoup d’amis qui ont essayé d’influencer sa position au nom de la lutte qu’il a menée. Ils ne voulaient pas qu’il s’aventure dans une modification de la constitution, mais ils n’ont pas pu influencer sa position et certains l’ont pratiquement abandonné.

Je puis vous assurer que moi je suis un homme  de conviction, je suis venu à la politique par conviction pour contribuer à instaurer la démocratie et l’Etat de droit dans mon pays. Il est vrai que je suis un politicien, mais croyez-moi, je reste très attaché à la parole donnée, des engagements que je prends dans ma vie publique, dans ma vie privée et les Guinéens me font pleinement confiance pour ça.

In fine, est-ce que ça ne revient pas à mettre tous les politiques dans le même panier en disant qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition, c’est la même chose ?

Ça peut arriver, mais les hommes sont différents. C’est vrai que le pouvoir fait souvent perdre la tête. Lorsqu’on y est, on n’a plus envie de quitter. Il y a tellement d’avantages, tellement d’honneur et beaucoup préfèrent trouver des parades pour y rester. Ce ne sera pas mon cas. Je vous le garantis.

Justement, vous avez occupé plusieurs postes de responsabilité. Pourquoi quand les gens y parviennent ils refusent de partir ? C’est quoi l’élément qui les accroche ?

Je pense que certains éprouvent beaucoup de plaisirs à décider de servir un groupe particulier. C’est le cas actuellement en Guinée. Aujourd’hui, la gestion des ressources publiques est entre les mains d’un clan qui s’enrichit. Tout le pouvoir est concentré entre les mains d’un homme. La séparation des pouvoirs, l’indépendance et le respect des institutions demeurent un leurre. En Guinée, tous les pouvoirs sont entre les mains d’Alpha Condé et c’est peut-être aussi les raisons pour lesquelles il ne veut pas le perdre. C’est un homme qui a passé toute sa vie à conquérir le pouvoir par des moyens parfois illégaux et maintenant qu’il l’a, il a décidé de son propre chef  de ne pas l’abandonner.

Vous êtes en période préélectorale avec le lancement de l’opération de recensement électoral en vue des prochaines élections législatives. D’abord, quel regard portez-vous sur ce processus de recensement? Vous allez y participer ou pas ?

La décision de ne pas participer n’est pas prise pour le moment. Nous sommes dans le processus même si nous déplorons beaucoup d’anomalies.

Lesquelles ?

D’abord, le chronogramme. La période prévue pour la révision était très courte. Je tiens à vous rappeler que c’est une révision exceptionnelle, extraordinaire du fait du nombre d’opérations à mener. Il y a cinq générations de jeunes qui n’ont pas été enrôlées, ceux qui ont atteint 18 ans en 2015, en 2016, en 2017, en 2018 et en 2019. Donc, il y aura beaucoup de monde à enrôler pour la première fois parce qu’ils ont atteint l’âge légal de vote.

Il y a naturellement l’opération qui consiste à radier tous ceux qui sont décédés, tous ceux qui ont perdu le droit d’être électeurs ; mais il y a une opération importante qui demande du temps, c’est l’assainissement du fichier électoral parce qu’il y a eu un audit du fichier qui a mis en évidence beaucoup de faiblesses et cet audit a recommandé que tous les électeurs soient enrôlés de nouveau. Il y a plus de six millions de Guinéens qui sont dans la base de données qui doivent se ré-enrôler comme s’ils n’avaient jamais été enrôlés, et tout cela demandera du temps. Alors que pour faire une révision classique, la loi a prévu jusqu’au 31 décembre. Mais pour cette révision exceptionnelle, par son ampleur, par le nombre d’opérations qui doivent être réalisées, la CENI n’a prévu que 25 jours. C’est impossible de faire cette révision en 25 jours. Comment voulez-vous réenregistrer normalement six millions d’électeurs sans compter ceux qui ont atteint l’âge de voter depuis 2015 et qui ne sont pas dans la base de données ? C’est impossible.

Ensuite, dans la pratique courante, il y a beaucoup de problèmes de kits qui n’ont pas fonctionné, il y a des circonscriptions dans lesquelles l’opération n’a démarré que cinq jours ou une semaine après. C’est  presque un recensement  général de la population, puisqu’on est en train de recenser  tous les enfants comme il n’y a pas d’état civil.

Des enfants ?

Oui, des enfants de dix ans et même de moins dix ans. On a des images et notre représentant de Kankan en photographiant des enfants d’une école primaire qu’on a sortis pour les enrôler, est arrêté, son téléphone confisqué et il est jusqu’à présent détenu à la police. Donc il y a une volonté visible, dans les fiefs du Président Condé, on observe un recensement général, mais dans les fiefs de l’opposition, la plupart des machines sont curieusement en panne et les agents se portent malades pour ne pas enrôler les électeurs de ces régions.

Le processus est vicié, mais vous y allez quand-même ?

Nous sommes en train de réunir les éléments et au niveau de l’opposition politique. Nous avons fait une première réunion, nous souhaitons quand même prendre une décision pour toute l’opposition politique.

Le boycott est-il une option pour vous?

S’il n’y a aucune chance que l’élection soit transparente du tout  et qu’il y a un fichier qui ne représente pas le corps électoral tel qu’il existe, il y a un fichier sur mesure pour donner la victoire à Alpha Condé afin de faire passer sa constitution par la voie parlementaire, bien entendu en ce moment, ce n’est pas la peine de participer à un scrutin.

Et ce sera un couteau à double tranchant puisqu’il y aura une révision constitutionnelle sans vous ?

Non, la révision constitutionnelle ne sera pas acceptée, les Guinéens ne  l’accepteront  pas. Je peux le garantir, vous pouvez compter sur nous, il n’y aura pas la révision constitutionnelle.

A quand la prochaine manifestation du FNDC ?

On avait prévu la semaine prochaine ; maintenant on a libéré notre collègue, on a déjà huit corps, des gens qu’on a tués à bout portant lors de la dernière manifestation.

Mais le pouvoir dit qu’il ne sait pas comment les gens ont trouvé la mort.

Mais on le sait.

L’opposition guinéenne  est-elle armée ?

On a fait des manifestations, il n’y a pas eu de policiers morts, il n’y avait pas eu de dégâts. Comment voulez-vous qu’on se tue entre nous ? Nous sommes unis, solidaires face à la dictature. Et pourquoi le pouvoir n’a jamais voulu qu’une enquête soit ouverte pour identifier les auteurs ? Avec Monsieur Alpha Condé, depuis 2011, on a enregistré 127 morts tués à bout portant lors des manifestations. On n’a jamais voulu qu’il y ait une enquête pour identifier les auteurs. Si c’était nous, il se serait empressé de mettre en place une commission d’enquête pour identifier les auteurs de crimes

Le pouvoir estime qu’il y a répression parce que vous ne voulez pas souvent respecter les itinéraires ?

Respecter les itinéraires ou pas, on n’a pas le droit de tuer. Il est de la responsabilité de l’Etat d’assurer la sécurité des manifestants, que la manifestation soit autorisée ou non. Et s’il y a mort d’hommes, l’Etat doit mettre sa machine en branle pour identifier les auteurs et les déférer devant les tribunaux.

Mais l’opposition n’a-t-elle pas la possibilité d’ester en justice ?

Oui, mais il n’y a pas de suite. On a porté plainte et il n’y a jamais eu de suite.

Mais il y a d’autres juridictions ? La cour de justice de la CEDEAO par exemple ?

Oui,  nous avons  nos dossiers  là-bas.

Monsieur le Président merci.

Merci Madame.

Interview réalisée par Fabbi KOUASSI

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