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Bouclage de la préfecture de Tchamba:Accusée d’être l’instigatrice de la propagation de Covid-19 à Tchamba, la préfet Aïssatou Titikpina, virée

 

Depuis jeudi 27 août 2020 et en plein confinement, Aïssatou Titikpina, épouse Mohamed, n’est plus préfet de Tchamba. Par décret n°2020-067/PR du 27 août 2020, Issaka Laguébandé, géographe, a été nommé en remplacement de celle qui se prenait pour la boussole des femmes de la localité. Il lui est reproché sa gestion « cruelle » de la localité, spécialement lors de la dernière fête de la Tabaski. Initiatrice d’un regroupement qui aurait été fatal aux populations présentes, elle est accusée d’avoir fait percevoir une taxe sauvage de 17.000 FCFA et d’avoir par cette voie, ouvert la « boite à virus » ayant conduit aujourd’hui au confinement de Tchamba.

La préfecture de Tchamba est comme celles de Sotouboua et Tchaoudjo bouclée depuis le 25 août 2020. Beaucoup avaient pensé au départ que ces bouclages répondaient à de sombres desseins politiques, mais il n’en est rien. Au moins pour Tchamba, on en sait aujourd’hui un peu plus sur la principale qui a motivé cette mesure.

48 heures après le bouclage de Tchamba, un décret vient de sauter de son poste de préfet dame Aïssatou Titikpina, désormais ex-préfet. Le confrère « Le Rendez-Vous » a pu percer les deux raisons ayant motivé ce dégommage.

Chaque année, une Ong turque vient en aide aux plus démunis de la localité à participer à la fête de la Tabaski, après un mois de jeûne et prières des musulmans. Par ces temps au Togo, jeûner est très facile à faire pour le pauvre qui tire déjà le diable par la queue, mais trouver le mouton ou le bœuf nécessaire pour fêter relève de la magie et donc, l’Ong offre des bœufs aux musulmans moins nantis de la zone. Mais c’est sur ces dons que dame Aïssatou Titikpina a jugé opportun de faire son business, en faisant payer par les bénéficiaires des dons, une taxe de…17.000 FCFA sur chaque bœuf offert de l’Ong. Une situation jamais arrivé auparavant. Cupidité, envie de faire mal, ou zèle d’une femme en mal de sensation ? Passons ! Mais toujours est-il que l’imam de Sokodé n’avait pas manqué de dénoncer ces agissements.

Une réunion en urgence a été organisée par des zélés haut-perchés du régime originaires du milieu, histoire de redresser la barre déjà tordue. Parce que les attroupements occasionnés par dame préfet lors du paiement des taxes et les enlèvements des dons ont débouché sur ce qu’il ne fallait surtout pas en ces périodes. Le coronavirus adore les attroupements et à Tchamba, il y a eu des attroupements et des réunions. Booom ! Des « Cadres » de la localité et une frange d la population sont atteints. Mise en demeure de s’expliquer, la dame aurait argué que les taxes seraient destinées à soutenir l’équipe de football de la préfecture de Tchamba, une équipe, qui selon les informations, est déjà prise en charge par l’ancien Directeur général de Togocel. Quid de la dizaine de bœufs mis de côté par dame préfet ? Bredouillements, emmêlements de propos, bégaiements. Le coup est parti, Aïssatou Titikpina a été l’instigatrice du bouclage de Tchamba. Et le moindre mal a été de la « sauter » de son poste. « Ma nomination a rendu les femmes de ma localité plus confiantes. Elles se sentent représentées dans la gestion et l’administration de la cité », s’était fendue dame Titikpina peu après sa nomination. A l’épreuve, il ressort que face à la covid-19, la perception indue de taxe sauvage peut être préjudiciable aux zélés du régime. Avec le virus, l’enfer, ce n’est pas seulement les autres.

En rappel, dame Aïssatou n’aura pas fait un seul « mandat présidentiel» ; elle a été nommée en 2016 et quitte le « bateau préfectoral » quatre années plus tard.

Godson K.

 

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