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Adidoadin/ Lutte contre les inondations: Les travaux de raccordement des deux bassins sont-ils la solution ?

 

 

Tiendra, tiendra pas ? Depuis la semaine dernière, des travaux d’excavation de la chaussée située au niveau de la pharmacie Galien à Adidoadin ont troublé la circulation. Des tuyaux de gros diamètres ont été enterrés pour limiter les inondations récurrentes auxquelles ce quartier est soumis. Mais cette solution résoudra-t-elle le mal ?

Il a encore plu la semaine dernière. Et pour la énième fois, la chaussée a été envahie par des trombes d’eau ; preuve que les caniveaux réalisés par l’entreprise CECO BTP par suite de marché gré à gré pour canaliser les eaux de ruissellement l’ont été sans réelle étude. Et ce sont les riverains du bassin de rétention dit Caméléon qui payent le lourd tribut. Cette situation d’inondations répétitives pourrait prendre fin ; du moins au vu des travaux complémentaires en cours de réalisation.

Une paire de tuyaux vient d’être enfouie à la devanture de la pharmacie, plus précisément dans la station de lavage des voitures. Et au cours de notre visite, on a découvert qu’une première paire était déjà dans le sol, partant des abords des pavés jusque dans le bassin d’Avedji 1. Nous avons pu constater de visu que de l’autre côté de la voie, d’autres paires attendent d’être enfouies en direction du bassin Caméléon, source d’inondations. Il reste le plus dur à opérer : la traversée de la voie pour la jointure. C’est ce qu’un chef chantier nous a confié vendredi dernier. Mais comment l’eau circulera-t-elle ? En attendant, les usagers de la voie devront encore patienter un bon moment avant de retrouver leur liberté de circulation.

Cette interrogation, de par la distance qui sépare les deux bassins – près 500m – démontrera si oui ou non, ceux qui sont chargés d’exécuter ces travaux de réparation sont des experts ou des amateurs. L’eau devra circuler de façon gravitaire du bassin Caméléon à celui d’Avedji 1. Lorsqu’on sait que la descente gravitaire de l’eau d’un point à l’autre nécessite un angle qui croît ou décroît, selon qu’on veut accélérer la circulation de l’eau ou la ralentir, lorsqu’on a été témoin de la vitesse d’arrivée des eaux de ruissèlement au Carrefour Bodjona, sans oublier le caractère récurrent des inondations dans le secteur, on se demande si la paire de tuyaux pourra faire l’affaire. D’aucuns pourront dire que c’est mieux que rien. Un argument comparé à une fuite en avant, au vu des dégâts causés par les eaux sur les riverains d’une part, et de l’autre, eu égard aux ressources consacrées pour réaliser ce bassin de rétention.

De tous les bassins construits, seul celui-ci est pourvu d’une salle de pompage qui devrait refouler les eaux vers Agbalépédogan. Mais que s’est-il passé et cette station n’a jamais été à la hauteur des attentes placées en elle ? L’amateurisme est passé par là et le dispositif a été raté. Entre-temps, l’entreprise attributaire du marché a rejoint le club des entreprises éphémères en BTP. Les autorités gagneraient à rendre fonctionnelle la station de pompage pour un refoulement plus dynamique vers le bassin d’Avedji. Car des pluies torrentielles, la capitale togolaise en connaît et il serait temps de prendre de véritables mesures anticipatives.

Les riverains seront-ils désormais à l’abri lorsque ces correctifs en cours seront terminés ? L’ouvrage répondra-t-il aux attentes ? Seule la fin situera chacun.

Mais au-delà de ces travaux, il ressort une fois encore l’absence de prospective indispensable pour tout pays. Des voies réalisées et qui sont par la suite forées – même si ce sont des pavés – pour poser des tuyaux, fragilisent la durabilité de celles-ci. Lorsque dans un gouvernement, il existe un ministère de la Prospective, celui-ci se charge de prévoir dans le long terme les tâches à réaliser dans tous les domaines de gouvernance : santé, eau, assainissement, infrastructures, social, etc. Mais en son absence, ce sont des chevauchements, des méthodes de Sisyphe et autres signes d’amateurisme auxquels on assiste. Comme ce qui se passe actuellement au quartier Adidoadin. Mais pour combien de temps encore ?

Godson K.

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