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Toussaint Madjoulba Bitala : au nom de la vérité !

 

« On ne guérit d’une souffrance qu’à condition de l’éprouver pleinement » (Marcel Proust)

Se peut-il que le corps du Colonel Madjoulba Bitala soit toujours conservé dans une morgue au Togo ? En considérant que l’homme ait une famille avec femme et enfants, on ne peut pas imaginer l’état d’esprit dans lequel se trouveraient ses proches.

La plus longue veillée différée dont nous avons connaissance au Togo reste celle de feu Yawovi Agboyibo. Plus d’un an est passé entre sa mort et les cérémonies funéraires. Entre le 30 mai 2020 et le 11 décembre 2021, près de 19 mois s’étaient écoulés. Et depuis le jour de son inhumation, chacun sait qu’il est officiellement enterré quelque part. De sorte que ceux qui veulent se souvenir de l’homme qu’il fut, peuvent se rendre à un endroit appelé cimetière, plus précisément sur une tombe.

Quid de Madjoulba Bitala ? Les sépultures sont le propre de l’humain. Même lorsqu’on décide de procéder à la crémation, les restes sont remis à la famille du défunt.

Le Colonel a été assassiné dans la nuit du 3 au 4 mai 2020. Bizarrement le même mois que feu Agboyibo a quitté la terre des hommes. Sauf que depuis, plus aucune information ne fuite quant aux cérémonies ayant conduit –au cas où il serait enterré en catimini-, ou devant conduire l’homme à sa dernière demeure.

Il nous souvient que dans la foulée de son assassinat, une enquête avait été diligentée par les autorités togolaises. Mieux, une autre enquête française avait permis de déterminer comment le colonel a été tué.

Aujourd’hui, la conviction est forte selon laquelle les conclusions des enquêtes seraient disponibles. Mais alors, qu’attend-on pour honorer la mémoire du colonel et permettre le repos de son âme ?

La date du 1er novembre est consacrée aux personnes ayant quitté leurs proches. Et, hasard de dame nature ou pied de nez du défunt, le colonel s’appelle justement Toussaint. Il serait donc né un 1er novembre.

Il est vrai qu’un soldat peut disparaître sans que son corps ne soit jamais retrouvé, au nom de la défense du drapeau. Mais dans le cas de cet officier supérieur, le crime s’est produit dans son bureau. Et son corps n’a pas disparu.

On a encore souvenance des manifestations des populations de son village qui réclamaient son corps pour des cérémonies et son inhumation. Se pourrait-il qu’il soit enterré en catimini, loin de tous regards ? Mais dans ce cas, ceux qui auraient pris cette décision devront avoir des arguments très convaincants pour rallier les membres de sa famille à leur cause.

Parallèlement à ces interrogations, il semble venue l’heure de se poser la bonne question : qui a assassiné le colonel Toussaint Madjoulba Bitala ? Du haut de sa stature, le natif de Niamtougou n’est quand même pas n’importe qui. On se rappelle que, quelques heures avant la mauvaise nouvelle, c’était lui qui avait remis le drapeau lors de la cérémonie de prestation de serment à Faure Gnassingbé. Et donc, au nom de ce respect à l’histoire et en souvenir de ce moment de remise du drapeau, il serait temps de nommer le ou les auteurs du crime.

Godson KETOMAGNAN

 

 

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