Dans la dernière semaine du mois de décembre 2022, une délégation du ministère de l’Agriculture, de l’élevage et du développement rural a réceptionné une nouvelle cargaison de riz d’un volume de 2748 tonnes évaluée à 1,750 milliard FCFA.
« Cette nouvelle cargaison sera mise à la disposition des populations les plus vulnérables à des prix abordables. Les recettes issues de la vente permettront de financer des projets de développement sur tout le territoire. Les fonds vont également servir à renforcer la sécurité alimentaire et à réduire le déficit en riz », peut-on lire sur un site du gouvernement. « Fruit de la coopération entre le Togo et le Japon, le projet Kennedy Round vient appuyer les efforts du gouvernement en matière d’amélioration des conditions de vie des populations les plus démunies », poursuit le site d’information.
Et selon les statistiques officielles, le Togo a bénéficié depuis 2008 de 11 projets du KR évalués à environ 23,5 milliards FCFA, représentant 111.054 tonnes de céréales, réparties en 81.849 tonnes de blé et 29.205 tonnes de riz blanc, lesquelles ont été mises à la disposition des populations vulnérables à des prix abordables.
Assistera-t-on encore à des distributions gratuites ?
On se rappelle que vers la fin de l’année dernière, une situation de pénurie prévalant depuis des mois a été dénoncée par le journal. Bien qu’il existe encore des stocks de riz KR, les autorités ont fait main basse sur ces stocks pour les distribuer plus tard à une certaine frange de citoyens. En faisant croire aux populations vulnérables désireuses d’en acquérir, que les stocks étaient épuisés.
On a vu ces sacs de riz couplés à des bidons de 5 litres d’huile qui ont pris des chemins non communiqués. Une situation qui a alimenté les soupçons de détournement de stocks.
Aujourd’hui, on en sait un peu plus sur le total des dons reçus depuis 2008. Mais qui pour certifier que ces céréales ont été effectivement convertis en cette valeur de 23,5 milliards FCFA si ce ne sont des auditeurs ?
Une gestion opaque alimente des soupçons. Mais si le ministère de l’Agriculture n’a rien à cacher, il serait temps qu’il ouvre ses portes à l’inspection d’Etat afin que la lumière soit faite sur les stocks qui sont soustraits aux regards de citoyens curieux. Autrement, les mêmes causes produiront les mêmes effets.
Godson K.
