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Gaz butane : transparence via la vérité mensuelle des prix en CI, opacité au Togo

Si dans ce pays, les variations des prix des produits pétroliers et du gaz butane ne risquent pas de provoquer de soulèvements pour le moment, c’est parce que les autorités ont opté pour la transparence dans publications des variations de ces produits. Et chaque dernier jour du mois, le citoyen ivoirien a l’opportunité de consulter ce que lui coûtera l’énergie dans le mois suivant. Tout le contraire au Togo où l’opacité règne en maître.

Les technologies de l’information et de la communication doivent servir à quelque chose. Surtout par ces temps de crise où chaque ménage cherche à réduire ses dépenses en contrepartie d’une maximisation de ses profits. En Côte d’Ivoire, locomotive de l’espace UEMOA, la situation en termes de vérité des prix souffre d’un excès de clarté.

Www.mpeder.ci/ressources est le site dédié à la publication des prix des produits pétroliers. Il suffit pour tout internaute de s’y rentre pour découvrir que, depuis des mois, le gouvernement ivoirien s’exécute à rendre public les travaux de ceux qui sont payés et chargés d’étudier la situation des prix des produits à l’international ainsi que le cours du dollar. Pour ensuite informer les consommateurs sur ce que leur coûteront leurs déplacements dans le mois, ainsi que l’énergie pour la cuisson.

Ainsi depuis au moins janvier 2022, on trouve systématiquement le « prix maxima de détail des produits pétroliers ». Le dernier qui a cours date du 31 août 2022.

Ainsi, on découvre que si en Côte d’Ivoire, le prix du super est de 735 FCFA, celui du gaz butane forcera la jalousie des consommateurs togolais. Tenez par exemple, bouteilles de : 6kg à 2.000 FCFA ; 12,5kg à 5.200 FCFA ; 15kg à 6.965 FCFA ; 25kg à 11.610 ; etc. Et le prix du pétrole lampant est à 645 FCFA quand celui du gas-oil est fixé à 615 FCFA.

S’il est une chose qui doit intéresser au Togo, c’est l’application mise dans la publication des travaux du groupe de travail chargé de proposer la vérité des prix, groupe qui, au Togo, est identifié comme étant le comité de suivi des fluctuations des prix des produits pétroliers (CSFPPP).

Non seulement ce comité a l’art de faire appliquer les prix –pour les fois où il se décide à le faire- à n’importe quel moment du mois-, mais par cette façon de faire, il démontre que la notion de « vérité des prix » qui ailleurs, s’impose et s’applique à chaque fin de mois, n’est pas son souci majeur. Soit dit en passant, il suffit pour le ministre du Commerce, Kodjo Adedze d’oser dire publiquement ce que gagne chaque membre de ce comité pour que le consommateur togolais réalise qu’il travaille pour nourrir certains.

On a encore souvenance que dans son courrier daté du 12 août 2022 à l’attention d’un directeur général de société de « vente juteuse » de gaz butane, le ministre écrivait : « Cette structure de prix devra être révisée chaque trimestre pour l’adapter à l’évolution des prix sur le marché international. Vous êtes donc invité à soumettre, pour appréciation, une nouvelle proposition de structure de prix à fin septembre pour le compte du quatrième trimestre de 2022 ».

Que comprendre par ces mots du ministre ? Tout simplement qu’au Togo, la vérité des prix du gaz butane sera d’une périodicité de trois mois. Là où cette périodicité est de 30 jours en Côte d’Ivoire. Mais encore faudra-t-il que les trois mois soient respectés et que des arguments étayent les raisons des prix exorbitants au Togo. A moins que les sociétés de distribution disent commander le gaz depuis la lune !

La dernière augmentation unilatérale décidée par les autorités togolaises remonte au 19 juillet 2022. Avant cette augmentation, celle de mai était intervenue. Donc avec à peine deux mois d’intervalle. Il sera intéressant que les consommateurs retiennent la prochaine date de révision du carburant et autres produits pétroliers. Ceci, pour se faire une idée de la périodicité qui est instaurée pour ces produits.

Depuis octobre 2017, aucun député, représentant du peuple n’a connaissance des quantités de produits importés par le Togo, pour sa consommation exclusive. Et cette situation est loin de déplaire à ceux qui gèrent les fonds issus des prélèvements divers. Ne nous demandez pas pourquoi !

Godson K.

 

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