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La 6ème législature dans sa dernière ligne droite : Sauver les apparences ou maintenir le cap des lois liberticides ?

Les députés de la 6ème législature ont entamé mardi la deuxième session ordinaire de l’année en cours. Il s’agit également d’une session budgétaire qui s’étend jusqu’au début de l’année prochaine. Il ne restera plus que quelques mois pour que prenne fin la présente législature, marquée par une série d’imperfections et d’adoption de lois liberticides. On se demande si les députés tenteront de sauver les apparences ou continuer dans la solidarité à un pouvoir prédateur des libertés fondamentales.   

Mardi s’est ouverte la deuxième session ordinaire de l’année de l’Assemblée nationale. Les travaux ont eu lieu à Kara, localité d’origine du chef de l’Etat dont la présidente de l’Assemblée nationale a salué « la densité de la politique de recherche et de maintien de la paix » à travers le monde et particulièrement dans la sous-région ouest africaine. Comme il fallait s’y attendre, Djigbodi Yawa Tségan a évoqué la prouesse diplomatique du moment dans la crise entre le Mali et la Côte d’Ivoire. « Sa philosophie et son pragmatisme ont permis ces derniers temps la libération des 3 femmes des 49 soldats ivoiriens détenus au Mali », a-t-elle déclaré, avant d’aborder ce qui fait l’actualité au sein de l’hémicycle, dont l’étude et l’adoption du budget exercice 2023.

« Cette session qui s’ouvre est également dite budgétaire en raison de la place importante qu’occupent l’étude et l’adoption du budget de l’année suivante. Au cours de la présente session budgétaire, l’Assemblée nationale, en tant qu’instance représentative du peuple, exerce une prérogative constitutionnelle d’autorisation des dépenses de l’Etat à travers une analyse comparative et synthétique des besoins de la nation en lien avec les ressources disponibles. Outre la question prioritaire de la défense du territoire et de la sécurité de nos populations, les secteurs clés tels que l’éducation, la santé, l’agriculture ou les infrastructures feront l’objet de toute attention de la Représentation nationale », a proclamé la présidente de l’Assemblée nationale.

Représentation nationale ? Sur papier sûrement, puisque dans les faits, les députés agissent comme n’ayant de compte à rendre qu’à une seule personne, en l’occurrence celui par la « faveur » de qui ils ont pu être cooptés en l’absence de vrais élus.

Cette nouvelle session qui s’ouvre rappelle que toute chose a une fin. La 6ème législature aussi. Cette session qui va durer quatre (04) mois, va prendre fin en janvier 2023. Les députés auront alors moins d’une année pour préparer leur départ ou leur réélection. Soit dit en passant, si l’opposition s’organise véritablement et participe aux législatives, les « si quelqu’un laisse, quelqu’un prend » ne pourront se faire réélire. Ils n’ont jamais fait le poids dans les urnes devant les partis politiques de l’opposition. Nombreux sont ceux qui se retrouveront surement au chômage.

Comme nous le disions, dès la fin de la présente session, les députés n’auront plus que quelques mois, soit pour sauver la face, soit pour maintenir l’élan d’actions impopulaires dans lequel ils sont depuis janvier 2019. Et pour cause, la 6ème législature est la plus ridicule de l’histoire du Togo. Non seulement ceux qui y sont parachutés ne maitrisent pas les rouages d’une représentation nationale, mais aussi adoptent des textes de lois qui défigurent la République telle que conçue à la lumière de la Constitution d’octobre 1992. Jamais une législature n’a été aussi prédatrice des libertés fondamentales qu’elle est censée défendre. Véritable complice et solidaire avec le gouvernement, la clique à Yawa Tségan a abandonné le contrôle de l’action gouvernement pour s’inscrire dans la défense des dérapages de l’exécutif. Elle est absente sur les sujets d’intérêt pour le peuple dont elle dit avoir reçu le mandat.

Dans cette dernière ligne droite, les députés doivent se comporter en patriotes, mandataires du peuple togolais et défendre ses intérêts. Ne plus jouer le rôle de complices des actions néfastes du pouvoir central. Dire non quand les textes proposés à leur examen ne contribuent pas à hisser le Togo parmi les pays soucieux d’instaurer une véritable démocratie. C’est l’idéal et on le souhaite. Seulement, il est improbable qu’un tel vœu se réalise étant donné que les intérêts personnels sont mis en propriété dans les actions. Il y a aussi le fait que la quasi-totalité des députés doivent leur « élection » à quelqu’un, et manœuvrent pour ne pas perdre son soutien qui déterminera leur avenir au sein du parlement. Les intérêts sont en jeu, mais le patriotisme doit prévaloir, pour que demain soit meilleur pour la postérité.

G.A.

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