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Littérature : David Kpelly crée La Poétesse de Dieu

La Poétesse de Dieu. C’est le titre du nouveau roman de poème portant la signature de David Kpelly. Il est publié aux Edition L’Harmattan.

Tout commence par un prologue saisissant dans lequel l’écrivain décrivait ses jours, heureux et malheureux, en tant que professeur de littérature française et francophone. « Je terminai l’année avec une profonde affliction, ma source de motivation s’étant évanouie, partant au cours en retard pour divaguer, dans une classe m’étant devenue aussi morose qu’une veillée funèbre, sur des sujets d’une banalité déconcertante, à la grande joie de mes élèves affranchis de mes bla-bla littéraires », décrit Yao Aziawowovivina, principal acteur du roman.

Abandonnant ainsi la craie pour la plume et le micro, le destin conduit Yao Aziawowovivina à renouer avec les racines de Alima Sallaye, son élève dont il avait perdu les traces – ce qui l’avait plongé dans une sorte de deuil. Sa nouvelle mission, écrire la biographie de son ancienne élève, orpheline de père et de mère, partie travailler au Liban, comme les milliers d’Africaines appâtées par des promesses d’une vie meilleure ailleurs à la miséreuse qu’elles vivent sur le continent.

« Tu écriras des livres et parleras en public ». C’est l’un des chapitres dont nous nous sommes délectés dans ce roman. On y vit l’espoir d’une vie meilleure et d’une existence glorieuse que transmettent les parents d’une génération à une autre. Empêchée d’aller à l’école, Rokiatou Coulibaly (grand-mère de Alima Sallaye », reporta son rêve brisé sur sa fille (Aminata Sow) qui le rapporta à son tour sur Alima Sallaye. « Reporte ce rêve sur les enfants que tu auras, comme j’ai reporté le mien sur toi. Ta fille, elle, saura écrire des livres et parler en public comme Aoua Keita », rapporte Yao Aziawowovivina de ses discussions avec la grand-mère de son élève.

Tout au long de l’ouvrage, l’auteur replonge le lecteur dans le quotidien d’une Afrique mal orientée par ses élites et les dirigeants. Evoquant par exemple, les difficultés de l’intégration des peuples, comme dans ce chapitre intitulé : « UÉMOA, UÉMOA, UÉMOA, mon œil oui ».

A travers les chapitres, le lecteur a le plaisir de découvrir une plume des plus alertes de la littérature togolaise. David Kpelly a su allier humour, crainte, désolation … pour conduire le lecteur à vivre d’intenses émotions. Il est également auteur de : L’Élu de la réforme, Nouvelles, Paris, Édilivre, 2009, 182 pages ; Le Fratricide de la réforme, Nouvelles, Paris, Édilivre, 2009, 192 pages ; Le Gigolo de la réforme, Nouvelles, Paris, Édilivre, 2009, 272 pages ; Apocalypse des Bouchers, Nouvelles, Paris, Édilivre, 2011, 208 pages ; Pour que dorme Anselme, Chroniques politiques, Lomé, Awoudy, 2015, 90 pages ; Afriques, Panafrique (Collectif, avec Antoine Glazer, Rama Yade, Bernard Dadié, Sami Tchak…), Paris, Faber, 2017 ; Palmes pour le Togo (Collectif, avec Sami Tchak, Kossi Efoui, Theo Ananissoh, Edem Awumey, Anas Atakora…), Silex/Panafrica, Nouvelles du Sud, 2018 ; et Le Général ne vit pas d’amour, Nouvelles, Bamako, La Sahélienne, 2019, 140 pages.

Géraud Afangnowou

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