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Nana Akufo-Addo réduit son train de vie, Faure crucifie les Togolais

« Le système au Togo est bâti pour enrichir davantage l’oligarchie pilleuse, tandis que la grande masse populaire s’appauvrit au fil des jours » (Prof David Dossèh)

Aux grands maux, les grands remèdes. Face à la crise économique mondiale dont les effets sont perceptibles dans tous les pays, le Ghana a décidé de prendre des mesures fortes. « La pandémie de Covid-19 avait déjà réduit la marge de manœuvre budgétaire des pays en développement et alourdi leur dette », disait justement la cheffe de la CNUCED, Rebeca Grynspan. Avec la guerre en Ukraine, la situation s’est davantage corsée, avec son cortège de hausse des prix des denrées alimentaires, du carburant, etc. Beaucoup sont affaiblis. Le Ghana n’est pas en reste. Le pays est confronté à une dette abyssale et une inflation galopante.

Tout le monde dans le pays va devoir se serrer la ceinture et se mettre à la diète, y compris le Flagstaff House, le palais présidentiel. Le train de vie fastueux du gouvernement sera réduit. Une série de mesures a été décidée à ce propos par l’Etat, notamment la réduction de 30% des salaires des membres du gouvernement, la baisse de 20% des indemnités des membres du Conseil de l’Etat et la diminution de 50% dès la semaine prochaine, des allocations de coupons de carburant pour tous les responsables politiques, la fin des voyages à l’étranger pour les membres du gouvernement ainsi que la suspension des achats de véhicules importés jusqu’à la fin d’année. Par ailleurs, il est également annoncé une diminution des prix du carburant de 1,6% face à la récente flambée des prix du pétrole provoquée par l’invasion russe en Ukraine. Par ce train de mesures, le Ghana compte économiser 3,5 milliards de cedis destinés à remettre l’économie ghanéenne sur les rails.

Au Bénin, le gouvernement a également pris un certain nombre de mesures pour alléger les peines des populations face à l’augmentation généralisée des prix des produits de grande consommation. Notamment l’application d’un taux forfaitaire libératoire de TVA sur le riz importé, l’exonération de la TVA sur certains produits, l’abattement de 50% sur le prix des frets maritimes et de 2/3 pour les frets aériens, etc.

Au Togo aucune mesure n’a été prise. Face à la détresse des populations, le régime fait plutôt montre d’un autisme sévère. Malgré l’impact de la crise, les membres de la minorité qui gravitent autour du pouvoir central, continuent de mener leur train de vie sultanesque et se soucient comme d’une guigne de la situation de précarité des Togolais. Pis, ce sont les pauvres contribuables déjà éprouvés que le régime crucifie à travers des mesures impopulaires. Il y a un an, au temps fort de la crise sanitaire, le gouvernement n’avait trouvé mieux que de faire la poche des Togolais en imposant une panoplie de taxes qui avaient entraîné l’augmentation exorbitante des prix des produits de première nécessité.

Alors que le quotidien est déjà l’enfer pour cette population économiquement fragile, c’est le moment que choisit le régime de Faure Gnassingbé pour lui porter l’estocade finale à travers une nouvelle augmentation des prix des produits pétroliers. Donnant ainsi raison au coordonateur du Front Togo Debout, Prof David Dossèh qui affirmait qu’au Togo, on a le sentiment que les populations remplissent le panier par le haut au prix d’efforts inlassables, tandis que des profiteurs, -la minorité décriée par le président lui-même-, siphonnent le panier par le bas.

Médard AMETEPE

 

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