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Situation sociopolitique et économique du Togo : Les FDR pas du tout tendres avec le régime de Faure Gnassingbé

A l’occasion de la célébration de son 5ème anniversaire, le parti Forces Démocratiques pour la République de Me Dodji Apevon livre son analyse sur la situation sociopolitique et économique du Togo

 

Le 26 novembre 2021, notre parti, Forces Démocratiques pour la République (FDR), a 5 ans d’existence sur la scène politique nationale. A la célébration solennelle de cet anniversaire, le parti voudrait saisir l’occasion pour livrer, de la situation sociopolitique et économique du pays, son analyse dont la teneur est la suivante :

  1. Sur le plan politique

Notre parti constate avec regret et consternation que le déficit démocratique que connaît notre pays ne trouve guère une issue et déplore le manque de volonté criard de ceux qui ont confisqué le pouvoir pour sa simple jouissance. En effet, dans la persistance de la mauvaise gouvernance pratiquée par ce pouvoir, le recours à la force et à la peur, érigées en mode de gouvernance depuis plus de 50 ans, refait surface.

La justice n’a jamais été aussi bien utilisée pour intimider les adversaires politiques en vue de les faire taire.

Depuis la dernière farce électorale, tous ceux qui en contestent légitimement les résultats sont traqués comme de vulgaires malfrats, emprisonnés pour certains et contraints à l’exil pour d’autres. En ce 21e siècle, des opposants croupissent en prison pour avoir simplement usé de leur droit de liberté d’opinion. C’est le cas notamment du président national du Front Patriotique pour la Démocratie (FPD), Monsieur ORE Djimon. Plusieurs personnes arrêtées lors des manifestations populaires de 2017-2018 et condamnées à l’issue de procès expéditifs et iniques sont toujours maintenues en détention dans des conditions inhumaines et dégradantes. Il en est de même des personnes emprisonnées dans la ténébreuse affaire de « Tiger Revolution ». Le gouvernement ne cesse de multiplier des actes pour entraver les activités des partis politiques, des OSC, sous des prétextes fallacieux et inadmissibles.

C’est dans ce climat de forte tension politique et de déprime généralisée dans le pays que le gouvernement a mis sur pied, en janvier 2021, un cadre de Concertation Nationale des Acteurs politiques (CNAP) qui a réuni des partis politiques d’opposition, le pouvoir et ses alliés.

Nous sommes convaincus, au parti politique FDR, que le dialogue est le meilleur moyen de résoudre les crises. C’est pourquoi notre parti a accepté volontiers de prendre part aux discussions au sein de la CNAP, pour une ultime tentative de faire prendre au pouvoir conscience de la gravité et de l’ampleur de la crise politique persistante ainsi que du risque de dégradation politique intolérable, préjudiciable à la cohésion sociale et à la paix.

Pour cela, dès les toutes premières rencontres de la CNAP, avec les autres parties prenantes, nous avons soutenu avec énergie que les discussions ne soient pas limitées aux conditions d’organisation des régionales, mais incluent aussi toutes les élections à venir dans notre pays et d’autres sujets importants d’intérêt national aussi bien sur le plan social qu’économique.

Malheureusement, après cette concertation nationale, le régime en place montre aujourd’hui clairement qu’il n’est pas disposé à accepter les principes élémentaires de la démocratie, notamment en matière d’organisation d’élections libres et transparentes.

Bien qu’ils ne soient pas à la hauteur des légitimes attentes des populations en matière d’amélioration du cadre électoral, les maigres résultats auxquels nous sommes parvenus, s’ils sont correctement mis en œuvre, permettront à tout le moins de limiter substantiellement les fraudes électorales, notamment les votes multiples et les bulletins pré-votés.

Nous déplorons que les lois adoptées par l’Assemblée Nationale, en application des conclusions de la CNAP, soient en déphasage avec ce qui a été convenu par les parties prenantes aux discussions.

A titre d’illustration, la loi relative aux conditions d’exercice de la liberté de réunion et de manifestations pacifiques publiques, votée par l’Assemblée Nationale, interdit de façon à peine voilée les manifestations publiques.

Ces manœuvres sont une preuve patente de l’état d’esprit de ceux qui nous gouvernent et qui utilisent les élections frauduleuses comme un tremplin pour conserver le pouvoir qu’ils considèrent comme un butin de guerre, pratique qu’ils programment encore pour les prochaines élections régionales.

Ces élections, qui devraient normalement parachever le processus de décentralisation, n’ont d’autre finalité pour le gouvernement que la mise en place d’un sénat.

A quoi sert un sénat budgétivore que l’Etat veut s’empresser de mettre en place dans notre pays où près de la moitié de la population croupit dans l’extrême pauvreté et où la décentralisation, qui est une aubaine de mobilisation des populations à la base pour soulager leurs conditions de vie, est galvaudée et mise sous coupe réglée sur l’autel des appétits voraces de la minorité?

Les bribes d’autonomie d’actions consacrées aux maires par la loi sur la décentralisation sont progressivement confisquées avec une forte interférence du pouvoir central dans les libertés locales. A l’intérieur du pays, comme dans le Grand Lomé, des communes végètent dans un manque criard de moyens avec des infrastructures presqu’inexistantes. Les ressources qui leur sont finalement allouées par l’Etat à travers le Fonds d’Appui aux Collectivités Territoriales (FACT) sont insuffisantes.

La mise en place d’un sénat dans ces conditions est totalement superflue.

  1. Sur le plan économique

Le gouvernement, par le biais des contrats opaques, sape la souveraineté économique du pays par un bradage des richesses nationales aux étrangers. C’est le cas des phosphates, du clinker et d’autres minerais.

La gouvernance du pays est basée sur une vision de courte vue. On surendette le pays pour mettre en œuvre des projets et programmes économiques mal ficelés et sans réels impacts sur le développement, hypothéquant dangereusement la vie des générations futures. Le PND, présenté tambours battants comme le moyen miracle pour créer des milliers d’emplois au profit de la jeunesse, n’a été qu’un simple slogan politique vite oublié au profit du nouvel outil de propagande du régime qu’est la feuille de route gouvernementale 2020-2025.

Alors que les populations ont vu leurs conditions économiques se dégrader considérablement à cause des nombreuses conséquences de la pandémie à coronavirus, le gouvernement a multiplié, en un an, des mesures économiques assassines qui montrent à suffisance que le bienêtre des citoyens n’est pas sa préoccupation. A titre d’illustration, la hausse du prix des produits pétroliers, des frais de péage et l’instauration de la Taxe sur les Véhicules à Moteur (TVM).

Toutes ces mesures ont eu pour conséquence directe l’augmentation exponentielle des prix des denrées de premières nécessités. C’est le cas notamment du prix du maïs qui a atteint 800 F le bol, soit plus de 260F le kilo contre 200 au Bénin, alors que le gouvernement a toujours soutenu que le pays a connu un excédent céréalier au cours de la dernière saison agricole.

Par ailleurs, les coûts des matériaux de construction sont anormalement élevés au Togo comparativement à d’autres pays de la sous-région. A titre d’exemple, la tonne de ciment coûte actuellement 80.000 F au Togo, contre 68.000F au Bénin, 65.000 F au Sénégal et 60.000F au Burkina Faso qui pourtant s’approvisionne en clinker chez nous.

  1. Sur le plan social

La situation du pays sur le plan social est un véritable désastre.

Dans le secteur de la santé, c’est un euphémisme de dire que nos hôpitaux publics sont des mouroirs. Nous ne reviendrons pas sur le manque de personnel, la pauvreté du plateau technique, la vétusté des équipements ou leur inexistence, obligeant les populations à se rendre dans les pays voisins pour se faire soigner.

Même les projets comme la CARMMA, conçue pour la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile, lancée à grands renforts médiatiques, se sont tous révélés comme une propagande de plus.

Quant au secteur de l’éducation, il est confronté à de nombreux problèmes, notamment l’inadéquation formation-emploi, le manque d’infrastructures scolaires, de personnel, de matériels didactiques, qui se sont aggravés au fil des années.

Les derniers mouvements des enseignants ayant entraîné le relèvement de leurs fonctions de près de 1400 directeurs d’établissement confirment le malaise.

Il ressort de tout ce qui précède que ceux qui nous gouvernent malgré nous se maintiennent au pouvoir pour leur seule jouissance au détriment de l’intérêt général. Et tous ceux qui ne sont pas en phase avec eux sont considérés comme des ennemis à traquer. Pour le régime en place, la paix signifie la résignation des gouvernés et la capitulation de l’opposition.

Face à un tel pouvoir, il faut un sursaut de conscience, plus d’imagination aux forces démocratiques, partis politiques, associations des droits de l’homme, organisations syndicales et religieuses, personnalités de la société civile, élites, pour trouver les ressorts nécessaires devant permettre de briser les chaînes de l’injustice.

Fait à Lomé, le 28 novembre 2021

Le Parti FDR

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