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Faure Gnassingbé infréquentable aux yeux de l’administration Biden

« Le recul de la démocratie en Afrique nous inquiète beaucoup. C’est pour cela que nous renforçons nos liens avec les partenaires démocratiques» (Antony Blinken)

Le président américain Joe Bien a ouvert un nouveau chapitre dans les relations entre son pays et l’Afrique. Le moins qu’on puisse dire, c’est que certains chefs d’Etat africain, ceux qui ont divorcé avec la démocratie et le respect des droits humains, ne sont pas très fréquentables, selon l’administration Biden

Joe Biden avait très tôt annoncé les couleurs avant même d’accéder à la présidence. « Le temps des flirts avec les dictateurs est révolu », avait-il martelé dans son discours d’investiture au parti démocrate. Même s’il faisait allusion aux principaux rivaux de Washington, Pékin et Moscou en tête, les satrapies africaines ne sont pas en reste.

Les 9 et 10 décembre 2021 prochains, les Etats-Unis organisent un sommet virtuel pour la démocratie à l’intention de 110 pays à travers le monde. Côté africain, seuls 17 Etats auront le privilège de décrocher leur ticket pour cette conférence virtuelle, l’écrasante majorité -des « pays de merde » comme le qualifie Donald Trump- étant laissés sur le carreau. Sans surprise, le Togo n’y figure pas.

Le sommet pour la démocratie est une promesse de campagne dont la première version a lieu en ligne en décembre prochain avant une rencontre en présentiel un an plus tard. La rencontre portera sur trois grandes thèmatiques: défense contre l’autoritarisme, lutte contre la corruption et combattre et promouvoir le respect des droits de l’homme. Les dirigeants invités à cette grande-messe «seront encouragés à annoncer des actions et des engagements spécifiques», et ce, dans l’optique de faire progresser la démocratie dans leurs pays.

Seule repaire en Afrique de l’Ouest où l’alternance démocratique est en souffrance, le Togo reste une curiosité sur le continent. Depuis plus de cinq décennies, c’est une seule et même famille qui régente le Togo, une République, sans offrir aucune possibilité d’ouverture démocratique. Après les 38 années de son père et ses 16 années déjà passées à la tête du Togo et marquées par la confiscation des libertés et le pillage systématique des richesses nationales, le fils n’a marqué aucune rupture dans le sens de la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit.

C’est tout naturellement que notre pays a été récalé par Joe Biden qui ne fait pas dans le sentimentalisme, contrairement à la plupart de ses collègues européens qui, pour des intérêts économiques, préfèrent fermer les yeux sur la question des droits de l’homme et de la démocratie.  La pilule devrait être amère pour le régime togolais friand de ce genre de sommet célébré comme une victoire diplomatique de Faure Gnassingbé.

« C’est un soutien aux patriotes togolais et un réconfort d’apprendre que le Togo n’a pas été convié à la conférence sur la démocratie. Car il faut mettre à nu, et montrer le vrai visage d’un système autoritaire, répressif, violent, corrompu, qui torture les opposants politiques, viole les lois et instrumentalise les institutions pour maintenir notre pays dans le chaos », se réjouit un militant pro-démocratie.

Dans le sérail, ils n’ont pas fini de célébrer le classement du Togo comme premier pays d’Afrique subsaharienne dont le certificat digital de vaccination Covid-19 est reconnu par l’Union européenne que les Etats-Unis leur font reboucher le champagne.

Médard AMETEPE

 

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