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Terrorisme, un alibi pour interdire les activités politiques ? Le Parti DSA dénonce l’insécurité et la terreur dans des cantons de Dankpen

Les autorités togolaises se serviraient-elles du terrorisme qui sévit dans le nord du pays comme alibi pour empêcher les formations politiques de l’opposition de mener des activités politiques ? Le président du parti DSA (Démocrates Socialistes Africains), Targone Sambiri N’wakin en est convaincu. L’ancien député de Dankpen raconte des faits étranges qui se sont produits dans les cantons de Nandouta, Nawaré et Bapuré, des zones acquises à son parti et des incessantes filatures dont il est l’objet. 

« L’insécurité et la terreur qu’on tente d’installer dans cette zone, en préméditant des actes complotistes de présumés terroristes qui semblent être protégés par des allogènes n’est-il pas une tentative de créer un conflit entre allogènes et peuples autochtones, profiter de l’occasion pour boucler la zone, afin d’imposer un état de siège comme ce fut le cas en 2017 à Sokodé, Mango, etc. ? », se demande Targone Sambiri N’wakin.

 

De la sournoiserie dans les cantons de Nandouta, Naware et Bapuré : des coïncidences étranges  qui en disent long

Le parti DSA (Démocrates Socialistes Africains), parti membre de la Dynamique Monseigneur  Kpodzro (DMK), projetait une rencontre dans sa base à Dankpen au début du mois d’octobre 2021. J’avais prévu en prélude à cette rencontre me rendre dans mon village pour des préparatifs. Mais chose curieuse, juste à la veille du jour prévu pour  mon arrivée au village, les militants m’informèrent que le CB de mon village natal, Nandouta venait d’annoncer à toute la population, qu’il y a des terroristes qui sont arrivés dans mon village et qu’ils ont kidnappé  deux jeunes peuls nomades. Surpris par cette information, je m’étais posé mille questions, car c’était pour la première fois qu’on entend parler de ce genre d’enlèvement avec demande de rançon et pire on ajoute que ce sont des terroristes qui ont enlevé les jeunes peuls.

Rappelons que ces peuls nomades  sont installés dans le canton à l’époque, où Monsieur  Dadja Manganawé  était Préfet de Dankpen et je fus arrêté en 2014, sur une plainte montée de toutes pièces par ce dernier, et qui me reprochait principalement d’avoir instruit mes frère Konkomba à chasser les peuls nomade sur leurs terres.

En ce qui concerne ce kidnapping opéré par des terroristes, selon la version des autorités locales, un des deux jeunes peuls avait été relâché aussitôt par ses ravisseurs tandis que l’autre était toujours dans les mains de ses ravisseurs qui réclamaient une rançon. Simple coïncidence ou réalité, nous avions décidé, après analyse d’une commission restreinte des cadres du parti DSA, de reporter notre rencontre prévue, sauf que je n’avais pas tenu informé le village, que je ne viendrai plus, suite à cette décision des cadres.

Cependant, je suivais de près la situation pour voir comment ce kidnapping opéré par de prétendus terroristes allait se terminer. En effet, pour retrouver le jeune peul qui était toujours aux mains de ses ravisseurs, des renforts de militaires et Gendarmes ont été envoyés. La population locale a été mobilisée pour appuyer les forces de l’ordre. Quelques jours après, la population est informée que l’autre jeune peul a été retrouvé par des passants, à la frontière Togo-Ghana, abandonné par ses ravisseurs.

La question qui se pose est de savoir qui sont  ces terroristes qui n’attendaient que  la veille juste de mon arrivée  au  village pour passer à l’acte, alors que cela fait presqu’un an que je n’ai plus mis pieds dans mon village et de surcroit,  kidnapper les enfants peuls ?

L’autre question à ne pas négliger est de savoir, que cache le terme terroriste utilisé par les autorités locales ?

Simple coïncidence  ou acte prémédité ?

Depuis le 04 Novembre 2021, alors que tout le monde s’interrogeai sur l’arrestation arbitraire de l’opposant Jean-Paul OUMOLOU, j’ai reçu un coup de fil d’un individu qui m’a appelé sur un numéro inconnu, qui après appel  n’a  laissé aucune  trace et qui souhaitait me rencontrer. En observant l’atmosphère délétère du jour surtout que l’arrestation d’Oumolou nous apparaissait tous très surprenante et inattendue, j’ai voulu tout de suite rejeter cette invitation. Cependant, une idée m’étais venue à l’esprit  d’accepter le rendez-vous, mais de trouver un moyen pour ne pas y répondre. Cela me permettra de gagner du temps et du coup mieux comprendre  ce qui se tramait. J’ai alors accepté la rencontre et donné le rendez-vous pour 15 heures. Or depuis le matin, j’ai observé des mouvements inhabituels autour de ma maison et surtout, lorsque j’étais sorti pour mes courses. Aux environs de 9 heures, je reçois plusieurs coups de fil provenant des cantons de Nandouta, Naware, et Bapuré, qu’une opération militaire était en cours appuyée par un avion parachutiste de l’armée, qui survolait la zone sans arrêt et d’après les informations que l’on disposait, c’est que cet avion était à la recherche des terroristes qui seraient rentrés au Togo en provenance du Ghana. Ces terroristes seraient dans cette zone Nandouta, Naware, Bapuré. Cela faisait la deuxième fois que le mot «  terroriste » sort pour indexer le même endroit dans la préfecture de Dankpen. Voilà une information qui vient encore nourrir mes inquiétudes. Pourquoi tant de coïncidences ? Arrestation de Jean-Paul Oumolou, démarrage des opérations de recherche de présumés  terroristes chez moi, des inconnus tournent autour de ma maison, que dire, que penser ?

L’heure du rendez-vous de 15 heures est arrivée et j’étais de plus en plus confus. Et comme, je n’allais pas répondre à ce rendez-vous, j’ai décidé d’aller vers Mission Tové, donc dans le sens contraire du lieu du rendez-vous qui était au carrefour Colombe de la Paix. Aussitôt sur la route goudronnée, je vois apparaitre dans mes rétroviseurs une moto sur laquelle se trouvaient deux agents des forces de l’ordre en tenue militaire. J’ai voulu comprendre mieux, ce qu’ils cherchaient derrière moi, et j’ai accéléré. Je remarque qu’ils ont aussi accéléré. Arrivé aux feux tricolores de Legbassito, ils sont passés devant, car toutes les motos ont pris l’habitude de passer devant les voitures au niveau des feux tricolores. Au démarrage j’étais donc derrière eux avançant lentement. J’ai remarqué qu’ils ont aussi ralenti. J’ai mis les feux de détresses et marqué un arrêt pour voir si leur attitude avait un lien avec moi. J’ai remarqué qu’ils ont aussi marqué arrêt à 100 mètres de moi. Alors, j’attendais les regardant, pensant qu’ils allaient venir me signifier, si j’étais aux arrêts ou pas, mais rien. Ils étaient là, leur téléphone  portable à la tempe. Quelques instants après, j’ai décidé de prendre une autres direction, et j’ai remarqué, que je n’étais plus suivi. Simples coïncidences ou pas je me suis encore interrogé mille fois. Cela avait-il un lien avec le rendez- vous de cet inconnu ?

Rappelons que l’opération militaire qui avait commencé dans la même journée chez moi à Nandouta, a duré presqu’une semaine. Mais, ce qui est  curieux  aujourd’hui, c’est que juste après  cette opération militaire,  sont apparus dans ces cantons, des  inconnus qui circulent  et  qui ont tenté d’enlever les enfants  de mon village Nandouta qui allaient au champ. Sauf que grâce aux cris et aux alertes des enfants, les parents ont pu secourir les enfants. Ils ont même  lancé  une course  poursuite derrière  ces inconnus  cagoulés qui avaient pris  la fuite. En suivant facilement  leurs  traces,  car c’est  la saison des pluies et surtout  des grandes herbes, les parents  sont  conduits   directement  au domicile d’un certain peul  nomade appelé AROUNA, installé  dans le canton depuis que l’actuel  chef d’état-major des Forces Armées Togolaises,  le Général DADJA Maganawé,  était préfet de Dankpen. Les parents narrent l’histoire au peul qui était  présent à son domicile et demandent à vérifier dans sa maison si les hommes recherchés ne s’étaient pas introduits pour se cacher dans sa maison. Le peul refuse aux parents de fouiller sa maison et profère des menaces à leur endroit. Les autorités locales, notamment le chef canton et le CB alertés sur la situation, ont également refusé de procéder à la fouille du domicile du peul nomade pour démasquer les délinquants déguisés en terroristes. La plainte des parents des enfants contre ces individus qui ont tenté d’enlever leurs enfants, est restée vaine et pour cause, ce peul serait super protégé par les autorités du Togo. Et pourtant, lorsqu’il s’agissait de l’enlèvement des deux jeunes  peuls nomades par des individus que ces autorités ont elles-mêmes appelé «  terroristes », c’est un groupe  de gendarmes, militaires et la population civile non armée réquisitionnée, qui étaient tous dans la brousse à la recherche des jeunes peuls enlevés. Comment comprendre ce paradoxe, quand on sait que ces mêmes autorités, quelques semaines auparavant, avaient mobilisé, armée de terre, armée de l’air et population à la recherche de présumés terroristes et maintenant qu’on découvre des individus présumés être ces terroristes, elles ne réagissent plus. Qu’est-ce qui n’a plus marché cette fois-ci pour qu’on se désintéresse subitement de profiter de cette occasion d’enlèvement d’enfants  pour se saisir d’eux ?

Seulement, qu’il s’agisse de l’enlèvement des deux  jeunes peuls nomades ou la tentative d’enlèvement des enfants Konkomba dans mon village, il est évident et très clair qu’une main noire tente d’alimenter un conflit entre peuls nomades installés par les autorités dans la localité et mes frères Konkomba. Ce sera pour lui le lieu de profiter de cette occasion m’accuser gratuitement comme en 2014, d’être à l’origine, puisque la tentative d’enlèvement a visé les enfants de mon frère consanguin qui allaient au champ. Si les parents attaquaient le peul directement, ce serait les parents directs de TARGONE, donc il est complice. Donc, les accusations qu’on lui avait reprochées en 2014 sont vérifiées. On peut donc l’interpeller directement et ne plus lui donner la chance de s’expliquer. La justice c’est nous même. Ainsi, on a fini avec lui. Oh !

Plus récemment encore, dans la journée du 12 Novembre 2021, un autre cas de kidnapping s’est signalé dans le village de N’wakpanbouni dans le canton de Naware. En l’espèce,  un élève allant à  l’école s’est vu happer  par deux inconnus qui s’étaient camouflés au bord de la route. En effet, un des ravisseurs  s’était saisi de l’élève, l’a monté sur son  épaule puis s’était mis à courir dans la brousse. Les autres enfants venant aussi à l’école, ont vu la scène et ont commencé par lancer les cris de secours pour sauver leur camarade. Très vite les cris sont parvenus à leurs  parents qui se sont lancé à la poursuite des ravisseurs. Ils ont relâché l’élève et se sont aussi lancer dans la fuite. Un des ravisseurs a été vite  pris à côté du village, tandis que les cris de secours et des appels téléphoniques qui continuaient d’alerter les autres villages, ont permis d’appréhender le second.

Les deux ravisseurs arrêtés  sont trainés vers le village pour être présentés  aux autorités. Ainsi, la gendarmerie et le chef canton ont été saisis afin de venir en aide à la population, car un des ravisseurs  sur menace de mort, avoue qu’il est Béninois, et qu’ils ne sont pas seuls, ils sont plus d’une dizaine. Chose curieuse la gendarmerie interpellée et qui d’ailleurs étaient à la recherche de ces présumés terroristes, appuyée par  l’aviation  et la population locale dans le canton de Nandouta, ne s’empresse plus,  alors qu’elle devrait être fière d’avoir découvert les terroristes recherchés. C’est alors qu’elle demande à la population de conduire les deux terroristes  à leur service. La population déçue  de cette réponse qui révèle que les gendarmes ne veulent pas se lancer à la poursuite des autres terroristes, répond à la gendarmerie que si c’est ainsi, elle préfère les relâcher. La gendarmerie ayant compris que  la population finira par décider leur sort, s’est empresser de rappeler au téléphone en demandant à la population de les garder vivant elle passera les chercher. C’est finalement après une longue attente que la gendarmerie est venue les prendre.

Aujourd’hui, les questions qui se posent sont de savoir :

1-Pouquoi ces terroristes avaient-ils choisi la veille de mon arrivée au village pour enlever les jeunes peuls nomades, sachant qu’en 2014, j’ai été arbitrairement arrêté sur la base d’une plainte montée de toutes pièces par l’ancien Préfet de Dankpen, le Général Dadja Manganawé, aujourd’hui chef d’état-major des Forces Armée Togolaises, qui fondait principalement sa plainte sur le fait que j’aurais demandé à mes frères Konkomba  de ne plus accepter l’installation de peuls nomades sur leurs terres agricoles ?

2- Le fait pour ses présumés terroristes de viser mon village et les enfants de mes propres frères, n’est-il pas là un coup savamment monté par une main noire pour mettre la main sur moi et mes propres frères à la moindre réaction ? N’est-ce pas in fine encre un coup monté, pour m’accuser d’enlèvement d’enfants peuls et de terrorisme, si mon voyage avait effectivement eu lieu ?

3- Pourquoi, ces présumés terroristes n’ont-ils choisi que les cantons de Nandouta, Naware et Bapuré qui sont des zones acquises au parti DSA dont je suis le président  et par conséquent à la DMK, sachant que lors de la dernière campagne présidentielle du 22 fevrier2020, ce sont les jeunes majoritairement  venus de ces cantons pour accueillir la DMK, qui ont  résisté pour ouvrir la voie, face aux partisans du parti UNIR qui avait bloqué l’entrée de la ville de Dankpen pour empêcher l’arrivée du convoi de la DMK ?

L’insécurité et la terreur qu’on tente d’installer dans cette zone, en préméditant des actes complotistes de présumés terroristes qui semblent être protégés par des allogènes n’est-il pas une tentative de créer un conflit entre allogènes et peuples autochtones, profiter de l’occasion pour boucler la zone, afin d’imposer un état de siège comme ce fut le cas en 2017 à Sokodé, Mango, etc. ?

DIEU seul sait si je répondais au rendez-vous de cette personne inconnue, ce qui devrait m’arriver ce jour de l’arrestation de Jean-Paul Oumolou.

J’attire l’attention de la communauté nationale et internationale sur ces faits graves qui dénotent assurément d’un complot ourdi contre ma personne et les habitants d’une zone acquise au parti DSA dont l’objectif visé est de créer un climat d’insécurité et interdire toutes activités politiques.

Je demande instamment à l’organisation des Nation Unies de diligenter très rapidement une enquête minutieuse, afin de démasquer et situer les responsabilités  sur les  vrais coupables et auteurs de ces présumés terroristes dont parlent les autorités, dans la zone sud-ouest de la préfecture de Dankpen.

 

 

Vendredi 19 novembre 2021

TARGONE SAMBIRI N’wakin

Président du parti DSA

(Les Démocrates Socialistes Africains)

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