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La route de Ségbé, idéale pour un prochain motocross

« Les routes difficiles conduisent souvent à de belles destinations » (Anonyme)

La nature a horreur du vide, dit-on. La dernière fois que les Togolais ont assisté à une course de motocross dans la capitale togolaise, c’était au temps de nos grands-parents. Il y a tellement longtemps. Mais ces dernières années, des ingrédients se sont mis en place pour faire revivre ce sport à sensation qui était autrefois si suivi.

D’abord l’état de forme des Eperviers est tel qu’une qualification pour le mondial au Qatar relèverait du miracle. Ce faisant, les citoyens ne savent plus supporter ceux qui défendent les couleurs nationales.

Ensuite –et c’est l’élément le plus déterminant-, il y a un nouveau circuit qui pourrait drainer des foules au cas où les autorités murissaient l’idée : le tronçon Douane Adidogomé-Segbé.

Oui, pour y croire, il faut avoir parcouru cette voie pour s’en rendre compte. Surtout après une pluie. Que de crevasses et de bosses qui s’apparentent aux dos de dromadaires ! L’état de cette route est tel que si un homme ayant engrossé une fille tient à la faire avorter sans intervention chirurgicale, il lui suffit de conter fleurette à celle-ci et de la convaincre de monter sur une moto que l’homme prendra soin de conduire lui-même. Après avoir démarré au point de départ, il est certain qu’ils ne parcourront pas la moitié du chemin avant que la demoiselle ne commence à ressentir des maux de ventre. Pour constater loin des regards qu’elle aura fait une fausse couche. On parlera d’ING, entendez Interruption Naturelle de Grossesse.

Oui, la voie Douane Adidogomé-Segbé semble idéale pour un prochain rallye. Et la foule pourra s’agglutiner à loisir le long de la voie de part et d’autre et recevoir au visage la boue, l’eau stagnante et tout ce qu’on veut.

Pour ceux qui ne le savent pas, c’est toute une population qui vit de part et d’autre et au-delà de cette voie. Avec des quartiers très peu connus de beaucoup, mais qui existent bel et bien. Et surtout des constructions qui étonneront ceux qui s’y aventureront pour la première fois. Que dire du prolongement de cette voie qui va vers Lankouvi, Klémé et ailleurs ?

Mais chaque jour et depuis des années, cette voie est abandonnée, comme si cette partie de Lomé était dans un autre pays. Que ce soit en voiture, à moto, ou à vélo, toute personne qui emprunte cette voie sent les secousses jusque dans la moelle épinière. Chaque jour, l’image renvoyée donne l’impression que seuls les acrobates peuvent emprunter la route Douane Adidogomé-Ségbé. Et quand c’est après ou pendant la pluie, les tribulations se multiplient, sans compter les usagers qui reçoivent les flaques d’eau boueuse projetées par des véhicules qui tombent dans les nids d’autruche.

Combien de temps encore durera ce calvaire ? En ces temps où la voie Lomé-Kpalimé est en réfection, les riverains de ce tronçon croisent les doigts et allument des cierges pour implorer le Tout Puissant de visiter les cœurs des dirigeants. Pour qu’ils fassent le saut qualitatif et lancent les travaux de réfection de ce tronçon. Et ce ne sera qu’équité.

Godson KETOMAGNAN

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