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Nana Akufo-Addo favorable à l’interdiction du 3ème mandat au sein de la CEDEAO

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) devrait envisager d’interdire le troisième mandat présidentiel. L’idée est émise par le président ghanéen, Nana Akufo-Addo lors d’une interview sur une radio locale de Kumasi.

Au cours de l’entretien, le chef d’Etat ghanéen qui a précisé s’exprimer à titre personnel a indiqué que l’interdiction du 3ème mandat devrait être sérieusement envisagée pour éviter des situations semblables à ce qu’il s’est passé en Guinée. « Je pense qu’à ce stade, une partie du protocole de la CEDEAO sur la bonne gouvernance interdit le troisième mandat dans n’importe quel pays. Je suis convaincu que c’est quelque chose que nous devrions faire pour empêcher ce genre de chose de se produire », a-t-il déclaré.

Par rapport à la condamnation des coups d’Etat militaires, surtout concernant la Guinée, l’actuel président de la CEDEAO a indiqué qu’il s’agissait d’un principe. « Ce que je peux dire, c’est qu’il y aura toujours des raisons pour une intervention militaire, mais la CEDEAO a convenu qu’à aucun moment une intervention militaire n’est justifiée. Nous sommes opposés par principe aux interventions militaires…  Ce n’est pas la raison pour laquelle les contribuables ont payé pour que les militaires soient en uniformes et portent des armes(…) La population est capable de régler ses problèmes par les urnes », a déclaré Nana Akufo-Addo.

Reste à savoir si cette proposition faite par le Ghanéen sera officiellement présentée aux autres instances de la CEDEAO, et si elle sera acceptée. Il faut rappeler que parmi les chefs d’Etats et de gouvernement de la CEDEAO, deux sont au-delà de leur deuxième mandat. Alassane Ouattara est à son 3ème, Faure Gnassingbé lui cumule déjà 4 mandats. Alpha Condé qui était allé au-delà de deux mandats autorisés par la Constitution guinéenne a été évincé du pouvoir par un coup d’Etat militaire le 5 septembre 2021.

Depuis le coup d’Etat en Guinée, de plus en plus des voix s’élèvent pour condamner la folie du 3ème mandat. A l’occasion de la 76ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New-York, le président nigérian Muhammadu Buhari, a fustigé le syndrome du 3ème mandat en Afrique de l’Ouest. « En Afrique de l’ouest, nos acquis démocratiques des décennies écoulées sont en train d’être sapées maintenant par la tendance récente. Une prise de pouvoir anticonstitutionnelle parfois en réaction à des modifications unilatérales de la constitution de la part de certains dirigeants. Cela ne doit pas être toléré par la communauté internationale», a déclaré Buhari. Avant d’inviter ses pairs au respect des « dispositions constitutionnelles de nos pays respectifs en particulier concernant la limitation des nombres de mandats. C’est un domaine qui génère des crises et des tensions politiques dans notre sous-région ».

Au lendemain du Sommet de la CEDEAO tenu le 16 septembre 2021 à Accra au Ghana sur la crise en Guinée et au Mali, le gouvernement de Patrice Talon a aussi exigé la révision du Pacte additionnel de la CEDEAO sur la Démocratie pour prévenir les coups d’Etat dans la région. « Ce Pacte additionnel de la CEDEAO ainsi renforcé doit pouvoir être appliqué de manière réaliste, très claire et sans complaisance afin d’éviter qu’à l’avenir de telles situations regrettables se produisent dans l’espace communautaire », avait déclaré le ministre béninois des Affaires étrangères, Aurélien Agbénonci.

G.A.

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