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Le Trésor français révèle que le Togo exporte du pétrole raffiné : En 2019, le Togo a exporté plus de 55 milliards FCFA de produits pétroliers raffinés vers la France

Lorsque les citoyens avaient soupçonné l’exploitation du pétrole par le Togo dans les années 2014 mais l’information avait été balayée du revers de la main. Quand la Banque de France avait produit un rapport dans lequel le Togo était indexé comme exportateur de pétrole, un correctif avait apporté. Cette fois-ci, c’est le ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance qui en parle. Parmi les produits exportés par le Togo vers la France, figurent en bonne place les produits pétroliers finis et de la coke.

En novembre 2020, le ministère français sus-dessus cité a produit des informations générales, les principaux indicateurs macroéconomiques ainsi que la situation des relations économiques bilatérales sur le Togo.

Selon les chiffres de l’ONU de 2020, la population togolaise serait de 8,3 millions d’habitants ; la croissance démographique de 2,4% contre une moyenne en Afrique subsaharienne de 2,6% ; la part de la population âgée de moins de 15 ans serait de 40,6%. Pour sa part, la Banque Mondiale révèle qu’en 2018, le taux d’urbanisation serait de 41,7% ; la part de la population disposant de moins de 1,90 dollar par jour était de 49,8% en 2015 ; le taux d’alphabétisation avoisinerait 63,7% ; l’aide publique au développement par habitant en 2018 était de 37,6 dollars. Quant au PNUD, il classait le Togo à la 167ème place sur l’indice de développement humain (IDH) dans son rapport de 2019.

Du point de vue des indicateurs macroéconomiques, il a été révélé que la répartition sectorielle du PIB au Togo donnait 54% au secteur des services, 28% à l’agriculture et 18% à l’industrie. La situation des réserves de change au sein de la zone UEMOA correspondait à l’équivalent de 6 mois d’importations de biens et services en 2019 et 5 mois en 2020. Le Togo était classé 97/190 sur l’échelle du Doing Business, 30/54 sur celle de l’indice Mo Ibrahim, et 130/180 par Transparency International.

S’agissant des relations bilatérales, la douane française a produit les chiffres suivants : En 2019, la France a dégagé un solde commercial excédentaire 56,6 millions d’euros avec des exportations estimées à 168,7 millions contre des importations de 112 millions d’euros. Au 1er semestre de 2020, les importations étaient de 12,9 millions d’euros contre des exportations de 79,2 millions, ce qui a dégagé un solde excédentaire français de 66,3 millions d’euros.

Mais c’est la structure des échanges bilatéraux qui interpelle. Les exportations françaises vers le Togo se composent d’équipements mécaniques, de matériels électriques, électroniques et informatiques à 27,1%, de produits des industries agroalimentaires pour 19,9% et de produits pharmaceutiques à hauteur de 18,1%.

Quant aux importations en provenance du Togo, la douane française indique des produits manufacturés divers pour 1,8%, des produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture pour 23%. Mais s’agissant des produits pétroliers raffinés et de la coke, la douane parle de 73,6% du total des importations françaises en provenance du Togo.

L’évolution du commerce bilatéral de 2010 à 2019 indique que c’est en 2014 que les exportations françaises vers le Togo ont connu leur pic, avec plus de 700 millions d’euros engrangés. Et ces importations les plus élevées ont été relevées en 2019 avec des chiffres situés entre 110 et 115 millions d’euros. Quant aux flux d’investissements directs étrangers venant de la France, c’est resté confidentiel.

Les filiales étrangères des entreprises françaises au Togo et détenues à plus de 50% en 2016 annoncent 28 entreprises, pour un chiffre d’affaire de 360 millions d’euros avec un effectif de 2121 personnes.

Ainsi, le Togo exporte des produits pétroliers à hauteur de 73,6 vers la France

On ne dira plus cette fois que le ministère français s’est trompé. En 2019 donc, sur les exportations togolaises vers la France, 73,6% sont composées de produits pétroliers raffinés ; ce qui donne des chiffres approximatifs de 85 millions d’euros  soit 55 milliards FCFA de produits pétroliers raffinés.

Qu’en est-il avec les autres pays avec lesquels le Togo a des relations commerciales bilatérales ? Quelles quantités de produits pétroliers raffinés ou non le Togo exporte-t-il vers les autres pays ? De quoi se composent les produits pétroliers dont parle le ministère français de l’économie ? Autant de questions qui méritent des réponses. A moins que les autorités aient des choses à se reprocher.

Pendant longtemps, des bruits persistants d’exploitation du pétrole au large des côtes togolaises sur deux sites, Kara1 et Oti1 ont alimenté les discussions. Il y a quelques années, un rapport de Public Eye, une Ong suisse a révélé que des tankers se relaient au large des côtes togolaises pour faire le plein de pétrole. Un journaliste nigérian a dévoilé l’existence d’un village sur la mer, village où se vend le pétrole de contrebande volé au Nigeria. De toutes ces possibilités, lesquelles sont avérées ? En quoi les autorités sont-elles concernées ?

Le parlementaire togolais connaît à peine la notion d’enquête parlementaire ; il n’ose pas prendre d’initiative, de peur de ne plus figurer dans la prochaine législature. Lorsque des scandales éclatent dans le pays, plutôt que de s’affirmer en convoquant les ministres concernés par ces scandales, le député togolais est le premier à remettre en question le travail de fouille des médias. Cette fois-ci, c’est la France qui affirme que le Togo exporte des produits pétroliers. Que diront-ils pour justifier leur silence ? Probablement qu’ils sont en congé ; avec l’espoir qu’à la reprise, la tension aura baissé et la vie reprendra son cours. Comme si jamais il n’y a eu des dénonciations. Ainsi va le pays !

Godson K.   

 

 

 

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