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L’enseignant, le souffre-douleur de la tyrannie

Il ne fait pas bon d’être enseignant au Togo ! La dictature ne fait de cadeau à personne même à ceux qui sont souvent considérés comme ses soutiens. A tort ou à raison, les enseignants sont souvent accusés d’orchestrer les fraudes pyramidales au profit du régime  de Faure Gnassingbé lors des joutes électorales. Il faut reconnaître que les enseignants constituent l’un des corps très mal rémunérés dans notre pays. Alors, la plupart tombent facilement dans la tentation quand le régime cinquantenaire qui a fait main basse sur toutes les richesses et ressources du pays comme l’avait avoué Faure Gnassingbé lui-même, leur tend quelques billets craquant neufs. Ils se transforment en une redouble machine à fraudes.

Comme une dictature ne connaît pas une amitié durable, elle se retourne contre ceux qui œuvrent à sa pérennisation pour les dévorer impitoyablement. Comme le disait Norbert Zongo, « les peuples, affligés et gémissant sous la férule de tyrans militaires, ont malheureusement leur part de responsabilité dans le drame qu’ils vivent ». « Ça va leur apprendra » à ne plus bourrer les urnes et traficoter les résultats des bureaux de vote.

Il y a quelques jours, une vidéo des enseignants de l’EPP Centrale de Pagouda au nord du pays se partageant allègrement deux boîtes de craies par terre, avait scandalisé et révolté l’opinion. Cette image indigne est symptomatique du misérablissime sort que la minorité qui a pris en otage depuis des décennies le Togo, a toujours réservé aux enseignants qui pourtant forment l’élite de demain.

« Voilà ce que nous vivons dans nos écoles. Depuis un certain moment, nous manquons de craie de couleur. Et n’eût été à la générosité de l’ONG Colombe, nous n’aurions même pas ces deux boites », a témoigné, dépité, un enseignant. Crime de lèse-Bawara. Dans un arrêté, le ministre de la Fonction publique, Gilbert Bawara a fait déférer les enseignants distributeurs de craie devant le conseil de discipline afin qu’ils soient sanctionnés.

Plusieurs autres enseignants avaient été sévèrement sanctionnés par le même ministre qui leur a infligé une mise à pied privative de rémunération. Le crime commis par ces enseignants est de s’être regroupés en syndicat pour défendre leurs droits.

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