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Togo Invest corporation/ Cette hydre sans tête ni queue : Chemin de fer, corridor de transport, fer de Bandjeli, croissance à deux chiffres… 7 ans plus tard, que rien du mirage

S’il était donné aux citoyens de dresser un bilan depuis la mise en place de ce qu’on avait dénommé Togo Invest Corporation (TIC) en 2013, que pourront-ils répondre ? Bientôt huit ans depuis sa mise en place, mais rien de concret qui puisse militer en sa faveur. Et pourtant, que n’avait pas vanté la présidence de la République togolaise lors de son lancement ! Que n’a-t-on pas entendu ! Le communiqué de presse et les déclarations sont encore vivaces dans les esprits et témoignent du brin de démagogie qui avait entouré ce « truc ». On est tenté de dire que Togo Invest corporation est une institution de plus pour se partager des prébendes, rien de plus.

Dans les mots du Directeur général sur le site de Togo Invest, Samuel Ekué Movedor, il était question de « conduire le développement et la mise en œuvre d’investissements stratégiques par et pour l’Etat afin de créer de la valeur pour l’économie togolaise et ses populations ». « C’est donc pour nous, un honneur de veiller à l’accomplissement de notre mission en collaborant avec les différentes institutions étatiques ainsi que celles du secteur privé Togolais. Ensemble, avec vous, nous continuerons de travailler pour contribuer au développement économique durable et prospère du Togo », bombait-il le torse.

Dans une interview accordée au confrère « Togo First » en 2019, M. Mivedor répondait ainsi à une question portant sur la valeur du portefeuille de projets cinq après le lancement de Togo Invest : « Le portefeuille de TI se porte bien et nous rentrons dans la phase opérationnelle où des projets vont commencer à voir le jour. A ce jour, nous disposons d’études pointues sur de grands projets structurants tels que la ligne de chemin de fer Lomé-Cinkassé, le potentiel minier en l’occurrence le gisement de fer de Bassar, le port de Lomé et sa capacité à pouvoir gérer des volumes de minerais ainsi que l’augmentation de volumes de conteneurs qu’engendrerait la modernisation des infrastructures portuaires ». Combien de citoyens sont au courant de ces études ? Quelles en sont les conclusions ? Pour quelqu’un qui ne maîtrise pas le Togo, il penserait que le développement est aux portes du pays. Du moins jusqu’au conseil des ministres du 9 décembre 2020 au cours duquel le gouvernement reconnaissait lui-même que « compte tenu de l’évolution du contexte d’intervention et les leçons tirées des premières années de mise en œuvre, le modèle opérationnel de Togo Invest doit être repensé et adapté afin de mieux servir les ambitions du Gouvernement dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route Togo 2020 – 2025 ». Doit-on comprendre que les « leçons tirées des premières années » sont amères ou sont le fruit d’échecs qui ne disent pas leur nom ? Hormis le fait d’avoir réussi à faire partir la société Shell du territoire national et à s’arroger la gestion et l’actionnariat, Togo Invest n’a toujours pas laissé de souvenir impérissable dans la mémoire collective pour les pro et les sceptiques.

Que reste-t-il aujourd’hui de tous les noms ronflants qui avaient été associés au projet en mai 2013 ? Aliko Dangoté le Tycoon nigérian, Sir Sam JONAH du Ghana, ou Claude PEYROT de France ou encore Thulani GCABASHE d’Afrique du Sud ? On sait pour le reste de la clique en les personnes de Barry Moussa BARQUE, Ignace CLOMEGAH et Seth Kokou GOZAN. Ils continuent à graviter autour de Faure Gnassingbé et à percevoir des jetons de présence aux réunions du Conseil d’Administration, même si le nom de certains est associé à la gestion calamiteuse des Fonds d’entretien routier au Togo. Entre temps, Aliko Dangote s’est vu attribuer des permis et convention lui permettant de créer une cimenterie, une usine de production d’engrais et d’exploiter le phosphate carbonaté du pays. Juge et partie, dites-vous ? Aujourd’hui, Togo Invest et le ministère de la Promotion des Investissements sont coiffés par la même famille, les Mivedor : Kayi Mivedor au ministère de la promotion de l’Investissement et Ekué Mivedor à Togo Invest. Ainsi va le Togo !

Ci-dessous le communiqué pimpant de mai 2013. Pendant qu’on y pense, de quelles ressources parle-t-on dans le communiqué et qui serviront à financer le chemin de fer ???

Godson K.

 

Le Président Faure Gnassingbé porte la Holding d’Etat TOGO INVEST Corporation sur les fonts baptismaux,

Lomé-29 mai 2013- Le Chef de l’Etat togolais, Faure Essozimna Gnassingbé a lancé officiellement le 28 mai 2013 à Lomé, une Holding d’Etat dénommée TOGO INVEST Corporation. Dotée d’un capital de 20 milliards de FCFA, libéré au quart, TOGO INVEST a pour principale mission d’assurer la réalisation d’un important projet de corridor de transport, reliant le Port autonome de Lomé à Cinkassé, la frontière septentrionale, sur une distance d’environ 760 km.

Créée par décret pris en Conseil des ministres le 14 novembre 2012, suite aux recommandations du Conseil Présidentiel pour l’investissement, TOGO INVEST a pour actionnaire unique l’Etat togolais et sera chargée de nouer des partenariats public-privés pour la construction d’un chemin de fer, d’un réseau routier viable, d’un terminal minéralier ainsi que d’autres infrastructures qui accéléreront le développement économique et social le long du corridor. Une centrale thermique et un réseau de télécommunication à larges bandes intégré au chemin de fer viendront compléter le dispositif.

« Il est temps pour le Togo de profiter de sa situation géographique, de sa position stratégique. Le potentiel est là. Le corridor nous permet de le réaliser » a déclaré le Président Faure Gnassingbé au cours de la cérémonie de lancement à laquelle participaient l’homme d’affaire nigérian Dangote et le patron français Claude Peyrot qui sont membres du Conseil d’administration de TOGO INVEST Corporation.

La création de TOGO INVEST s’inscrit dans le cadre d’un programme économique ambitieux qui vise à pousser le Togo d’ici 2015 vers un taux de croissance à deux chiffres.

Selon le Chef de l’Etat togolais « l’originalité du projet est que ce chemin de fer ne servira pas seulement pour le transport des minerais, mais il nous permettra de développer véritablement notre économie. Et ce chemin de fer sera financé par des ressources minières que nous avons pendant longtemps négligées ou que nous n’avons pas pu exploiter, parce que la rentabilité n’était pas assurée ».

Le projet de création d’un corridor de développement au Togo a par ailleurs une portée sous-régionale. Il permettra notamment aux pays de l’hinterland, en quête de débouchés maritimes d’acheminer différents types de fret au départ et à destination du Port autonome de Lomé.

L’organisation et le fonctionnement de TOGO INVEST sont calqués sur les modèles des holdings d’Etat des pays de l’OCDE et accordent une place centrale à la transparence et à la rigueur dans la gestion.

Peu avant l’ouverture de la première réunion du Conseil d’administration, le Chef de l’Etat togolais a exhorté les parties prenantes à faire de TOGO INVEST un modèle en matière de gouvernance d’entreprise. « Si cette holding n’est pas gérée en respectant les critères internationaux, il est sûr que nous ne pourrons pas attirer les investisseurs. Nous ne pouvons pas compter sur les ressources budgétaires pour financer de tels investissements. Nous aurons besoin de l’apport des investisseurs privés. Mais ils ne viendront pas si nous sommes continuellement dans l’instabilité et dans les désordres sociaux. Ils ne viendront pas s’ils ne trouvent pas une main d’œuvre qualifiée dans notre pays», a indiqué le Président Faure Gnassingbé. C’est un projet apparemment économique, mais il est transformateur pour notre pays, a-t-il conclu. FIN.

Background

Le programme économique du gouvernement 2011-2015 est placé sous le sceau de l’accélération de la croissance, de la promotion de l’emploi et de l’inclusion sociale dans un contexte qui reste marqué par un taux de pauvreté élevé (58,7%), un taux de chômage qui est de l’ordre de 3,5% et le sous-emploi qui est estimé 29,1%. Autant d’indicateurs qui maintiendront le Togo, si rien n’est fait, dans la catégorie des PMA, jusqu’en 2030.

Une thérapie de choc s’impose donc comme une nécessité si le Togo veut parvenir à un taux de croissance bien supérieur au taux de 7%, le minimum requis selon les experts en développement pour inverser de manière significative les tendances en matière de lutte contre la pauvreté.

Au terme d’une évaluation minutieuse de la situation, le Conseil présidentiel pour l’investissement mis par le Chef de l’Etat togolais en janvier 2011, avait préconisé dans cette optique une approche basée sur le modèle du corridor de développement. La position géographique du Togo qui dispose du seul port en eau profonde de la sous-région ouest-africaine représente de ce point de vue un atout stratégique.

TOGO INVEST qui vient de voir le jour, prendra des investissements et des actifs dans diverses sociétés privées pour aider le gouvernement togolais à réaliser le corridor de développement.

Avec son statut de Holding d’Etat, TOGO INVEST est placé sous le régime de la loi N° 90-26 du 4 décembre 1990 portant réforme du cadre institutionnel et juridique des entreprises publiques. Elle sera également régie par l’acte uniforme de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA) relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique.

Présidé par M. Barry Moussa Barqué, le Conseil d’Administration de TOGO INVEST est composé de sept membres : Sir Sam JONAH (Ghana), – Claude PEYROT (France), – Alhaji Aliko DANGOTE (Nigeria), – Monsieur Thulani GCABASHE (Afrique du Sud), – Monsieur Barry Moussa BARQUE(Togo), – Monsieur Ignace CLOMEGAH(Togo), – Monsieur Seth Kokou GOZAN(Togo)

 

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