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Mgr Kpodzro à « son fils » Nicodème Barrigah-Bénissan, « Pourquoi ne dirais-tu pas simplement la vérité ? »

L’Archevêque émérite de Lomé, Monseigneur Kpodzro rompt le silence au sujet des négociations proposées au candidat Agbéyomé Kodjo par le pouvoir de Faure Gnassingbé. Dans une adresse à l’archevêque métropolitain de Lomé, Monseigneur Nicodème Barrigah-Bénissan, Mgr Kpodzro exige de « son fils » de dire la vérité au peuple. « Pourquoi veux-tu remettre l’église sous les bottes de la dictature sanguinaire ? », lui demande-t-il, l’accusant de protéger Faure Gnassingbé à travers son silence. 

 

Mon cher fils Nicodème Anani BARRIGAH-BENISSAN, «  prends garde de ne pas te mettre au service du mensonge».

(JEAN, 1re lettre 5 – 21)

Tu es mon fils préféré que j’ai engendré avec tant d’amour, grâce au Cardinal Bernardin GANTIN de vénérée mémoire que j’ai consulté et qui m’a félicité pour ton choix, en m’orientant pour réussir ce projet vers son Eminence le Cardinal LAIOLO, le chargé des Nonciatures Apostoliques au sein de la secrétairerie d’Etat du Vatican qui seul pouvait mettre fin à ta carrière diplomatique de la Nonciature pour me permettre de présenter ton dossier à la Ternat comme candidat au poste d’Evêque coadjuteur sur le siège de Lomé.

C’est à cause de ton trop jeune âge d’alors que le Saint Père, le Pape a préféré te nommer à Atakpamé en prélude à ta brillante élévation sur le siège d’archevêque métropolitain de Lomé. Par surcroit d’amour pour toi, après ton ordination épiscopale, je suis venu confidentiellement à Atakpamé, en tant que ton père dans l’épiscopat, te féliciter, t’encourager et te confirmer la belle perspective que la Divine Providence te prépare. Alors, une fois que tu es devenu Archevêque métropolitain de Lomé, mes vœux pour toi sont pleinement réalisés et mon cœur est au comble de la joie.

Pourquoi devrais-je mentir pour te faire du mal ? Je prends à témoin la communauté nationale et internationale ; Feu Edem KODJO l’a confirmé, que lorsque Mgr KPODZRO prend la parole, on se tient la tête dans les mains, car il dit la vérité sans fard ni ménagement pour plaire à qui que ce soit.

Voudras donc tu insinuer que je serais en train de mentir dans ton compte en affirmant que tu as envoyé feu le Père Etienne AMOUZOU me porter la lettre dans laquelle tu m’informais du rôle de médiateur dont t’aurais chargé le pouvoir sortant de Faure GNASSINGBE, par l’intermédiaire de Gilbert BAWARA et l’ancien ambassadeur Français au Togo, Marc VIZI, en vue de trouver une sortie de crise amiable au contentieux post-électoral né des résultats controversés du scrutin du 22 février 2020 ?

Le feu le Père Etienne AMOUZOU, votre émissaire s’est adressé à moi par l’intermédiaire de mon assistant personnel Marc K. MONDJI, à qui il a exprimé votre désir d’organiser une rencontre tripartite entre le pouvoir sortant et le réel vainqueur de l’élection, le candidat unique porté par la Dynamique qui porte mon nom, DMK, et vous-même, le médiateur, pour obtenir un accord consensuel honorable sur ledit contentieux.

L’objet dudit accord énoncé par feu le Père Etienne AMOUZOU en votre nom, serait de la part du pouvoir, de reconnaitre officiellement, au vu et au su de la communauté tant nationale qu’internationale, que Dr Agbeyomé KODJO de la Dynamique qui porte mon nom, est sans ambages le réel vainqueur du scrutin ; mais que, dans le but de présenter l’honneur dû au Président sortant et lui favoriser une sortie honorable, il conserve a titre honorifique le fauteuil présidentiel et nommera Dr Agbeyomé KODJO comme 1er Ministre, avec pleins pouvoirs et les avantages pécuniaires y afférents.

La même information sera rapportée le 20 Avril 2020 au domicile du Président Agbeyomé, toujours par votre émissaire, en la personne de feu le Père Etienne AMOUZOU, par devant ma propre personne entourée pour la circonstance des membres du Conseil des Sages et du Président élu lui-même, réunis à cet effet.

Il m’est loisible, pour être tout à fait fidèle à l’esprit du film des événements, de préciser qu’il y avait présents à cette rencontre, en qualité de membres du Conseil des Sages :

le professeur Richard ABOKI,

– le professeur Fidel Mensah NUBUKPO,

– les anciens ministres :

Yaovi ADODO et Issa SAMAROU,

– l’ancien bâtonnier de l’ordre des Avocats du Togo et ancien président de la Commission Nationale des droits de l’homme (CNDH), Maitre Ahlonko DOVI,

– sans oublier Feu le Père Etienne AMOUZOU, votre porte-parole lui-même,

– Dr Agbeyomé KODJO, le vrai élu du peuple Togolais sorti des urnes le 22 février 2020,

Marc MONDJI, mon assistant personnel et ma pauvre personne de prélat retraité nonagénaire.

Après l’exposé des motifs par feu le Père Etienne AMOUZOU, votre émissaire, qui a confirmé à cette auguste assemblée de personnalités dont la renommée ne souffre d’aucune contestation, les débats qui s’en étaient suivis, avaient permis aux Sages ci-dessus nommés, d’accepter le principe de médiation proposé par votre personne, en vue de désamorcer la menace d’arrestation qui pesait sur le Président élu que je suis venu protéger de ma personne comme bouclier humain, en venant m’installer à son domicile dès la signification de la 1ere convocation à lui adressée par exploit d’huissier.

Pour être fidèle à mes habitudes, comme l’alléguait feu Edem KODJO, le principe de médiation que nous avons accepté était pour nous, une stratégie savamment conçue, en vue d’obtenir l’aveu officiel de reconnaissance par le pouvoir sortant du Docteur Agbeyomé KODJO, comme le vainqueur réel de l’élection présidentielle du 22 févier 2020. Ainsi, une fois l’aveu officiel obtenu du pouvoir, nous ferons volte-face et revendiquerons le transfert du pouvoir au réel vainqueur, avec preuve évidente provenant du vaincu.

Je soupçonne que c’est la fuite de cette information, parvenue aux oreilles de l’usurpateur qui a provoqué le changement brusque de leur posture et la prise d’assaut du domicile du vrai vainqueur par une horde de militaires puissamment armés qui connaitra son apogée le 21 avril 2020, par l’arrestation musclée du Président élu et de son entourage, y compris ma propre personne, violentée sans ménagement et conduite manu militari en ma résidence à Amadahomé.

Par devoir de mémoire, précisons que j’avais fait signifier à votre personne, par les soins de votre émissaire, entendu feu le Père Etienne AMOUZOU, que par, le fait de votre Médiation par nous acceptée, nous considérons que vous userez de tous vos pouvoirs discrétionnaires, pour faire lever l’état de siège du domicile de l’élu et l’annulation pure et simple de toute procédure de poursuite judiciaire lancée contre sa personne. Au cas contraire, vous serez personnellement tenu responsable de tout ce qui adviendrait, puisque sur la base de cet accord de négociation, nous avons pris la décision de désactiver tout le dispositif de sécurité que nous avons prévu pour la protection du Président et de son entourage.

Je n’oublierai pas le détail de la scène émotionnelle du cri de désespoir et d’alerte que j’ai poussé cette nuit fatidique, qui a connu le début du réel assaut du domicile de mon protégé.

Rappelez-vous qu’au cours de cette nuit fatidique, au moment où l’armée se déployait dans les maisons environnantes pour l’assaut final, l’émotion étant au comble, aussi bien sur le territoire national que dans les pays du monde où l’évènement était suivi en ‘’live’’, les uns retenant leur souffle, certains croisant désespérément les doigts, d’autres à genoux récitant frénétiquement leurs chapelets dans leurs domiciles, les églises, les couvents et partout ailleurs, mon assistant et moi étions au téléphone avec vous-même, pour ce qui me regarde, et votre Vicaire général, le T.R.P. Bertin AGBOBLI, pour le cas de mon assistant Marc MONDJI, vous décrivant la scène émotionnellement diabolique et terrifiante que nous vivions.

Me replongeant dans ce passé des plus sombres de l’histoire de la conquête du pouvoir au Togo, j’en ai la chair de poule et tout mon corps, des cheveux jusqu’aux orteils est tout frissonnant et dégoulinant de sueur, malgré la climatisation.

Alors, mon fils Mgr Nicodème, pourquoi cherches-tu à te dérober de tes responsabilités face à l’histoire ? Pourquoi cherches-tu, à la suite de Mgr DOSSEH-ANYRON qui a perdu la face et celle de l’Eglise Catholique au Togo, en cherchant en son temps, à s’accoquiner avec le Père-Dinosaure ?

Il avait rendu l’Eglise Catholique au Togo asservie sous un Etat souverain. En lui succédant immédiatement, j’ai eu beaucoup de peine à l’en relever, l’affranchir et, c’est par la grâce de Dieu, que j’ai pu lui redonner son autonomie et sa dignité.

Pourquoi, disais-je, veux-tu à nouveau remettre l’église sous les bottes de la dictature sanguinaire qui nous opprime depuis plus de 54 ans ?

Pourquoi ne dirais-tu pas simplement la vérité qui élève et magnifie, à l’image du créateur qui n’est que vérité ? Pourquoi, encore une fois, n’oserais-tu pas traduire dans les faits, les belles paroles de ton chant poétique dont je cite ici volontiers ces quelques extraits :

« Seigneur, donne-moi la grâce de ne pas devenir complice d’une infamie par ambition, cupidité ou perfidie.

Accorde-moi, Seigneur la grâce de toujours combattre l’injustice même au risque de perdre des amitiés ou des avantages que mon silence aurait peut être acheté,

La grâce d’être le premier à faire ce que je dis aux autres, en combattant avec courage ce que je dénonce. [Vraiment ! hum, hum.]

La grâce de montrer le chemin et de m’y engager le premier sans jamais chercher à le quitter même si tous l’ont déserté.

Accorde-moi Seigneur de ne jamais rester indifférent devant le mal quel que soit celui qui le commet, la forme qu’il prend, le prétexte que l’on évoque pour le justifier et la malheureuse victime qu’il écrase. (p.p.p.p !)

Accorde-moi Seigneur la grâce de ne jamais parler en faisant semblant, de ne jamais dire une chose en pensant à une autre.

La grâce de ne pas acclamer le méchant par adulation, intérêt ou lâcheté. (Eh bien, le fais-tu ?)

La grâce de ne pas maquiller la vérité pour tromper la confiance de ceux qui comptent sur mon honnêteté.

Accorde moi Seigneur la grâce de ne jamais me taire par faiblesse ni me cacher derrière des faux semblants pour justifier mon incohérence. » (C’est ça qu’on attend de toi)

Mon cher fils Mgr Nicodème BARRIGAH, tout le peuple Togolais se tourne vers toi. Il attend que tu proclames en ton Dieu le Créateur la vérité qui libère en vue de l’alternance tant attendue au Togo en ta qualité de Pasteur du troupeau de Jésus-Christ.

Mon fils, au nom de l’amour que je porte pour toi, Dieu m’est témoin, je t’invite encore une fois à proclamer courageusement la vérité pour la délivrance de notre nation qui n’a que trop souffert et pour la magnificence de l’Eglise Catholique, famille de Dieu au Togo et, par ricochet, l’Eglise Catholique tout entière et le Saint Siège Apostolique.

Quant à l’impertinent Père AFFOGNON, dont le zèle à vos côtés frise la démence, je voudrais, en toute responsabilité, l’inviter à arrêter ses dérives mentales et intellectuelles tout en lui rappelant la promesse d’obéissance et de révérence qu’il a faite lors de son ordination presbytérale à son évêque et ses successeurs, qui plus est ici, son prédécesseur archevêque émérite !

Je me suis adressé à mon fils Archevêque Nicodème BARRIGAH et non aux petits prêtres Pierre Chanel AFFOGNON et Gustave SANVEE, seuls de tout le clergé Togolais à s’agiter comme de vulgaires courtisans sans vergogne, en prenant la défense d’un homme adulte sachant donc se défendre et qui plus est, un diplomate ! « On ne mélange pas les serviettes et les torchons » ; autrement, comme le dit l’adage de chez nous : « To ha menye vi ha o ! »

Si j’entends encore l’un quelconque des deux, AFFOGNON ou SANVEE, ou encore un autre, ce n’est pas moi qui le maudirais, c’est lui-même qui se maudirait.

Je voudrais par la même occasion, les mettre en garde contre les attaques irraisonnées qu’ils font à mon assistant, qu’ils rendent responsable de tous mes actes, par peur de s’attaquer directement à ma propre personne qu’ils traitent de vieillard incapable de raisonner de façon cohérente.

Le Saint Père le Pape, les chefs d’Etats, les chefs d’institutions, n’ont-ils pas des assistants ? Et des conseillers ? Est-ce pour autant dire, qu’ils sont manipulés ?

Sachez que le seul péché de ce jeune homme sur qui tout le monde tire, tant au niveau du pouvoir que de l’opposition, de mes collègues de l’épiscopat, du clergé, des religieux et religieuses, des fidèles de l’Eglise Catholique et même de ma famille biologique, c’est son grand mérite d’être le seul à avoir accepté de me suivre et de me prêter main forte, tantôt comme Assistant coursier, cuisinier, plongeur, tantôt communicateur, cameraman, électricien, blanchisseur, en un mot, baculum senectutis, c’est-à-dire bâton de vieillesse ! Et ce, au détriment de sa propre vie, de celle de sa famille volée en éclats, femme et enfants s’étant dispersés, abandonné par sa propre mère, ses frères et soeurs…

Qui l’attaque m’attaque et en subira les conséquences auprès du Seigneur… C’est Dieu lui-même qui lui en saura infiniment gré pour toutes les peines qu’il se donne d’être avec moi.

Je termine en associant à mon appel de devoir de vérité au peuple, Mgr Benoit ALOWONOU, président de la conférence épiscopale du Togo qui se fait tout discret, heureux de ne pas se faire sentir jusque-là sous les projecteurs. Il est tout autant, ainsi que les autres évêques interpellés, à dire la vérité au peuple, sur les éléments statistiques sur lesquels ils se sont appuyés dans la publication de leur lettre pastorale du 1re Mars 2020, dans laquelle ils réclamaient au pouvoir sortant la publication des résultats de la vérité des urnes… Sur quoi s’étaient-ils fondés en déclarant leur réserve sur les résultats officiels proclamés, et en même temps, en réclamant le décompte bureau de vote par bureau de vote ?

Alors, pourquoi donc sèment-ils la confusion dans les esprits en réclamant au vrai vainqueur les preuves de sa victoire ? Qui donc est le vrai vainqueur ? Que la conférence des Evêques du Togo nous éclaire ! Le peuple et le Président, démocratiquement élu attendent la vérité.

Je voudrais terminer en m’interrogeant sur le rôle du patriarche nonagénaire dans une nation, s’il ne peut dire la vérité ! A mon âge, pourquoi craindrais-je de dire la vérité ? De mourir ? J’ai conscience que j’ai déjà les deux pieds dans la tombe. Pour ce faire, en ce qui me concerne, je reprends les expressions de mon cher fils Mgr Nicodème BARRIGAH et je clame haut et fort : « j’ai fait ma part ! ».

Alors, mon cher fils Mgr Nicodème BARRIGAH, « fais ta part » et libère ta conscience très chargée vis-à-vis de Mgr KPODZRO, selon ton propre aveu à l’un de mes collaborateurs. J’ai fini !

Et maintenant, reçois ma paternelle bénédiction au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Amen.

 

 

 

Fait le 18 Janvier 2021

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