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Togo : Les populations revivent le cauchemar des délestages -La CEET et le ministère des Energies muets

Le Togo fait encore face à une crise énergétique. Depuis plusieurs jours, la fourniture de l’énergie est régulièrement interrompue, plongeant des quartiers entiers dans l’obscurité. Le pire, c’est que ni la Compagnie énergie électrique du Togo (CEET), ni le ministère en charge de l’Energie ne communique sur le phénomène. 

Des rues plongées dans le noir, des quartiers entiers sevrés d’électricité pendant plusieurs heures. Les Togolais commencent à revivre le cauchemar de la coupure d’électricité. Depuis plusieurs jours, les quartiers de Lomé et ses banlieues sont régulièrement privés d’électricité, de jour comme de nuit. Ce qui fait craindre une recrudescence de l’insécurité. «C’est un phénomène qui a lieu dans tous les quartiers. Il y a quelques jours, j’ai quitté les quartiers sud de la capitale pour la banlieue nord où j’habite et je n’ai pas trouvé un seul lampadaire allumé. Nul n’est épargné et les voleurs en profitent beaucoup. Quand tout un quartier est plongé dans le noir, ça fait l’affaire des malfrats. Ces délestages ne font que du mal à la population », réagit un internaute.

Outre les inconvénients ou désagréments – pour utiliser l’expression consacrée –, les populations sont stupéfaites par le silence des autorités en charge du secteur et de la société qui commercialise l’énergie électrique au Togo. En effet, la Compagnie énergie électrique du Togo (CEET) semble vouloir ne pas communiquer sur le phénomène. Depuis une dizaine de jours que la coupure d’électricité se fait régulière, elle n’a sorti aucun communiqué pour situer ses clients. Nous avons effectué des recherches et le seul « avis à la clientèle » que nous avons trouvé a été publié dans la parution du 13 octobre 2020 de Togo-Presse. La Direction de la CEET y annonçait une interruption de la fourniture du courant électrique le jeudi 15 et le vendredi 16 octobre. Cette interruption est programmée entre 08 h 30 et 15 h 00 à Hanoukopé, Agoè Telessou, Légbassito, Darakopé, Adidomé et leurs environs. C’est tout ce qui a été dit, et l’on constate malheureusement que la coupure n’est pas prévue au-delà de 16 h. En d’autres termes, les quartiers de Lomé et leurs environs ne devraient pas être plongés dans l’obscurité.

A défaut d’une communication officielle, les supputations vont bon train. Beaucoup se rappellent le scandale de la société Contour Global. Pour sa mise sur pied, le Togo a investi des dizaines de milliards FCFA qui ont servi à acheter de l’énergie encore plus chère. Cela a été répercuté sur le consommateur qui a vu les coûts de l’énergie électrique grimper. Malheureusement, Contour Global n’a pas été en mesure de sortir le Togo de la dépendance énergétique comme promis. Le pays est toujours approvisionné par ses voisins de la région ouest africaine dont le Nigéria.

Avec ce dernier pays, les relations sont toujours conflictuelles et les menaces de rupture de contrat sont de plus en plus récurrentes. Chaque année, le Nigeria fait planer la menace. Fin 2019, le Directeur Général de la Transmission Company of Nigeria (TCN), Usman Mohammed a expliqué qu’avant son accession à la tête de la compagnie de distribution d’énergie, le Togo et le Bénin devaient à eux seuls une ardoise de plus de 100 millions de dollars US. « Ils ont payé une partie de ce qu’ils ont consommé et avec les dettes, il ne reste que 14 millions de dollars. Le Niger doit moins de 2 millions de dollars et nous ne les lâcherons en rien », a menacé Usman Mohammed qui a martelé que l’approvisionnement en électricité n’est pas de la charité. « Ces pays voisins seront déconnectés comme de simples ménages du Nigeria s’ils refusent de régler leur dette », avait-il conclu.

Difficile de croire aujourd’hui que le Togo a payé ses dettes envers le Nigéria. Au contraire, tout laisse penser que les dettes ont encore grimpé. Et c’est peut-être la raison pour laquelle nous connaissons le retour de la coupure de courant électrique. C’est dans ce contexte que Faure Gnassingbé a cru bon de nommer, à ce ministère assez stratégique des énergies, une personne qui vient à peine de sortir de l’école.

G.A.

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