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Funérailles à risque/ Les vieilles habitudes reprennent/Et si on réglementait les honneurs aux morts ?

Que faut-il pour que l’Africain en général et le Togolais comprenne que la grandiloquence des funérailles n’a jamais empêché les défunts de rentrer sous terre ? Il a fallu l’arrivée de la pandémie pour que chacun réalise que l’essentiel n’est pas dans le nombre d’invités qui répondent présents aux cérémonies funéraires, ni dans les déplacements –parfois périlleux- rallier des destinations et faire acte de présence lors des enterrements. Du moment qu’une quinzaine de personnes dont les membres les plus proches sont présents, point besoin de dépenser des sommes faramineuses.

L’humain serait-il devenu si nécrophile au point de parfois conserver des corps des défunts des mois durant, dans l’attente d’organiser des cérémonies somptuaires et somptueuses ? Le Togo a connu pendant la période de confinement la disparition de deux de ses fils. Edem Kodjo et Yawovi Agboyibo. Mais jusqu’à présent, rien ne se dit sur leur accompagnement à leur dernière demeure. Les familles semblent jouer aux prolongations, dans l’espoir que la pandémie disparaitrait rapidement pour des cérémonies à la hauteur des deux anciens premiers ministres. Et puis quoi encore !

Ils ne sont malheureusement pas les seules familles dans le cas. On entend par-ci par-là des propos suivants : « Je vais aux funérailles à Gbatopé ; ensuite je dois aller enterrer le parent d’une amie à Tsévié » ; « peux-tu m’accompagner aux funérailles du grand-frère de mon ami » ? Ou d’autres chansons qui laissent voir que les vieilles habitudes reviennent.

Il arrive parfois que lors de voyages pour assister à des funérailles, des accidents surviennent, des gens décèdent et ainsi « suivent » le défunt jusque dans la tombe. Alors que leur absence n’aurait rien enlevé aux cérémonies.

Il n’est pas rare de détecter dans une même famille qui organise des obsèques grandioses des membres affamés. Oui, c’est malheureusement le cas. Mais malgré cette situation, on préfère honorer les morts plutôt que d’assister les vivants nécessiteux.

Si les députés veulent être utiles, ils pourraient légiférer en ces périodes de covid-19 et limiter les dépenses somptuaires et somptueuses au profit des morts qui, de toutes les façons, ne reviendront jamais. Ce cri de colère peut ne pas plaire, mais la vérité est que pendant le confinement, des centaines de corps ont été enterrés et la vie a quand même continué. Comme si de rien n’était. N’oublions surtout pas que la pandémie est loin d’être vaincue ; elle est toujours là, sournoise, attendant les moments propices pour resurgir !

Godson K.

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