Société

Covid-19 /Rapatriement des Togolais de France ce 23 mai: Impréparation notoire, conditions d’hébergement désastreuses, risque de contamination élevé…

 

Les Togolais qui sont bloqués en Europe et tout particulièrement en France depuis la fermeture des frontières aériennes (suivie de l’arrêt des liaisons entre Lomé et plusieurs capitales européennes) pour raison de Covid-19 sont rentrés au pays ce 23 mai via un vol spécial comme prévu. Seulement, ils ont vite déchanté face aux conditions de mise en quarantaine. Ils se disent plus exposés à la maladie. Dans le lot, il y a des personnes vulnérables qui trainent des maladies chroniques, et si rien n’est fait en urgence, le pire peut arriver.

Le vol spécial  Air France à destination de Lomé programmé sur le 23 mai à l’intention des Togolais bloqués depuis mars 2020 en France et en Europe a bien atterri à l’Aéroport international Gnassingbé Eyadema ce samedi en fin de soirée.  La majorité des Togolais  et des expatriés qui travaillent au Togo et qui se sont inscrits pour ce retour au bercail sont bien arrivés à Lomé. A l’aéroport de Lomé, la centaine de personnes a été chaleureusement bien accueillie dans des conditions acceptables. Mais jusque-là, elles  n’avaient aucune idée sur le sort qui leur est réservé. Dans la foulée, il leur a été notifié que leur mise en quarantaine se déroulera à l’hôtel Eda Oba, qui venait même de fermer ses portes. « Pourtant, ils nous avaient assuré qu’on sera logé à l’hôtel Lébéné (ex Ibis) et bien confiné  là, le temps de suivre l’évolution de l’état de santé des uns et des autres », a confié un des concernés.

Mais à l’évidence, tout est fait dans une impréparation déconcertante. Déjà, à l’arrivée dans l’hôtel, un incident majeur s’est produit et à mis les voyageurs dans un état hystérique. Certaines personnes ont été bloquées dans l’ascenseur de l’hôtel. Le technicien appelé a mis «une éternité » avant d’arriver alors que les gens perdaient patience. « Grâce à la providence », une femme du groupe a eu le génie de sauver la situation en parvenant à ouvrir l’ascenseur pour en sortir les victimes indemnes. A la suite de cet incident, c’est la désespérance. Tout allait dans tous les sens. Même l’appel qui se faisait (4 par 4).

L’état de l’hôtel même, selon plusieurs sources, laisse à désirer. « Je me suis dit que c’est un hôtel abandonné. C’est seulement plus tard qu’on me fait comprendre qu’il a fermé ses portes il y a quelques jours », constate un expatrié du groupe. Très vite, la tension est montée dans le groupe puisque les chambres sont « hyper » poussiéreuses. Et s’il y avait dans le groupe des personnes qui ont des soucis respiratoire ? Ce serait un désastre.  Selon certains témoignages, la climatisation est une véritable merde. Les personnes logées n’ont pas la possibilité de régler les climatiseurs à leur niveau puisqu’elles n’ont pas la commande. «  Nous sommes dans le brouillard total. On ne nous dit rien, on n’a pas le wifi, ni la télévision. Le manger même, ce n’est pas cela. Par exemple, le petit déjeuner, on nous amène lait Peak, Nescafé, Milo, croissant puis de l’eau tiède, et puis c’est fini. C’est quand même horrible, ce que nous avons vécu ces premiers 24 heures à l’hôtel Eda Oba », raconte un autre. Dans certaines chambres, il y a même des fuites d’eau. Malheureusement, il n y a plus d’espace libre pour un changement.

Pour ce qui concerne la prise en charge sanitaire des personnes mises en quarantaine, c’est encore un fiasco qui s’annonce. Hier matin, c’est un « môme » qui se disait médecin qui s’est présenté et a juste pris l’identité des gens et leur a demandé s’ils allaient bien. « Il est un psychiatre, on dirait », confie un des concernés. Le drame même est au niveau sécuritaire. Personne ne contrôle personne. Comme les gens n’ont rien, ils sont obligés de sortir pour venir d’agglutiner dans le hall de l’hôtel  pour parlementer. Certains sont dans les couloirs et ils se croisent régulièrement. On apprend même qu’il y en a quoi sont obligés de sortir carrément de l’hôtel pour prendre l’air et reviennent « gentiment ».

Si rien n’est fait, en toute urgence, la situation risque d’empirer. Certains, selon nos informations, sont déjà en train de « péter les câbles ». Ils ne supportent plus la situation. Et comme on l’a vécu par le passé, certains peuvent s’échapper à tout moment.

Certains préconisent même déjà qu’il y ait une étude cas par cas pour que ceux qui ont la possibilité de mener le confinement chez eux, puissent le faire avec des conditions draconiennes. « C’est ce qui peut sauver la situation. Tout ce qu’ils nous ont dit à l’Ambassade du Togo en France, c’est du pipeau », peste un compatriote qui soutient qu’ils sont dans une véritable prison là-bas.

Shalom A

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